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Après un meurtre dans le quartier des Blagis et alors qu’un jeune en état de mort cérébrale, les maires de Sceaux, Fontenay-aux-Roses, Bagneux et Bourg-la-Reine réagissent.

Après deux sévères agressions dans le quartier des Blagis, les maires de Bourg-la-Reine, de Bagneux, de Sceaux et de Fontenay-aux-Roses réclament plus de moyens sociaux et policiers.
Après deux sévères agressions dans le quartier des Blagis, les maires de Bourg-la-Reine, de Bagneux, de Sceaux et de Fontenay-aux-Roses réclament plus de moyens sociaux et policiers. (©Capture d’écran Google Maps)

Par Emma Grivotte

Une recrudescence de violences dans le quartier des Blagis, ensemble de plus de 800 logements sociaux qui s’étale sur les villes de Sceaux, Fontenay-aux-Roses, Bagneux et Bourg-la-Reine dans les Hauts-de-Seine ?

C’est ce que laissent penser deux actes rapprochés : le meurtre d’un jeune de 20 ans le 6 avril 2021, puis le 29 avril, l’agression à coups de poing d’un autre Fontenaisien de 17 ans actuellement en état de mort cérébrale. Face à ces éléments, les maires des quatre communes demandent au Préfet de renforcer les moyens de médiation sociale et de sécurité.

« Réexamen géographique de la politique de la ville »

Dans ces deux affaires, la piste de conflit sur fond de trafic de stupéfiants est privilégiée. Les édiles Philippe Laurent, Laurent Vastel, Marie-Hélène Amiable et Patrick Donath demandent le renforcement de la police, soit « plus d’unités sur le terrain pour les commissariats de Bagneux et de Châtenay-Malabry, des patrouilles de proximité et la réouverture au public du commissariat subdivisionnaire des Blagis ».

La partie des Blagis située à Bourg-la-Reine, Fontenay-aux-Roses et Sceaux ne fait plus partie des quartiers « politique de la ville » depuis 2014. Les élus sollicitent une rencontre avec le Préfet des Hauts-de-Seine pour un « réexamen géographique » de cette politique, en plus du « renforcement de la présence des forces de police nationale ». 

Manque de moyens

La fin de la politique de la ville a entraîné un manque de coordination entre les différents acteurs du quartier à cheval sur plusieurs communes. Les maires pointent la réduction du champ d’action de « l’Association de développement intercommunal des Blagis, créée il y a près de trente ans dans le cadre de la politique de la ville et qui permettait de mener des actions communes dans nos villes avec des résultats tangibles ». Aujourd’hui, l’ADIB ne gère plus que la Maison de la justice et du droit qui propose notamment de l’aide administrative.

Au-delà de l’ADIB, les maires déplorent le manque de moyens insufflés dans le quartier. « La médiation sociale mise en œuvre à Bagneux depuis 2018 n’est pas soutenue financièrement par l’État, même en quartier politique de la ville », soulignent-ils.

|Quartier #Blagis|

Suite aux incidents tragiques survenus aux #Blagis en mai dernier👥les Maires des communes de @fontenay92 , @Ville_de_Sceaux , @Ville_de_blr et @VilledeBagneux unissent leurs forces et interpellent le @prefet92 pour garantir la sécurité du quartier 🤝 pic.twitter.com/Ae2NnyPbP1

— Fontenay-aux-Roses (@fontenay92) May 31, 2021

« Problèmes d’addictions et valse des divorces »

Yann Peire dirige l’association Jeunes dans la Cité à Fontenay-aux-Roses, qui accompagne une centaine de jeunes de 11 à 25 ans par an. Chef d’une équipe de 13 salariés, Yann Peire a négocié des subventions du Département pour embaucher trois personnes supplémentaires qui animeront un atelier vélo à partir de septembre. « Mais on est prêts à accepter les crédits de l’État », ajoute-t-il.

La crise sanitaire a-t-elle rendu les jeunes plus violents ? En tout cas, aborder les adolescents et jeunes adultes en difficulté aux Blagis est plus compliqué. « On a beaucoup moins accès à des actions collectives pour les repérer », raconte Yann Peire. Les éducateurs de rue vont donc à leur rencontre sur les terrains de basket.

Le directeur de Jeunes dans la Cité évoque des « problèmes d’addiction et au sein des foyers et la valse des divorces dans les familles » des jeunes accompagnés. Yann Peire se veut toutefois rassurant en évoquant un « concours de circonstances » ayant mené aux événements tragiques du mois dernier. « Le niveau de délinquance sur ces communes, il est bas, indique-t-il. Depuis que tout ça s’est passé, le quartier est redevenu très calme. »

En mars, la ville de Sceaux avait lancé une concertation publique. Elle invitait les habitants à partager leurs idées pour améliorer le quartier. Une réunion de restitution a lieu mardi 1er juin à 19h sur le site de la ville.

Actu Hauts-de-Seine