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204 090 personnes ont battu le pavés dans les rues de l’Hexagone, ce samedi, dont 14 250 dans la capitale, selon le ministère de l’Intérieur.

AFP
La mobilisation contre l’extension du pass sanitaire et la vaccination obligatoire pour certaines professions n’a pas faibli. 204 090 personnes ont battu le pavé dans les rues de l’Hexagone, ce samedi, dont 14 250 dans la capitale, selon le ministère de l’Intérieur. Un chiffre en hausse par rapport à la semaine dernière, puisque les cortèges avaient rassemblé 161 000 personnes.
À Paris, une première manifestation de plusieurs milliers de personnes est partie du métro Villiers (XVIIe) à 14 heures en direction de la place de la Bastille (XIe), émaillée de heurts avec les forces de l’ordre cherchant à contenir le cortège sur le parcours autorisé. La situation s’est tendue quelque peu dans la capitale en fin d’après midi place de la Bastille, après l’arrivée du principal cortège, les policiers répliquant avec des gaz lacrymogènes et des canons à eau aux jets de projectiles des derniers manifestants.
Le défilé, parti du métro Villiers (XVIIe) en début d’après-midi, avait déjà été émaillé par quelques tensions le long du parcours, notamment aux abords de République. La préfecture de police a fait état de trois blessés parmi les forces de l’ordre. À plusieurs reprises, sur la place de la Bastille, les forces de l’ordre ont utilisé gaz lacrymogènes et canons à eau pour tenter de disperser les manifestants en fin d’après-midi ou répliquer à des jets de projectiles. Les pompiers sont intervenus pour des feux de poubelles et une femme était prise en charge par des street médics. Vers 18 h 30, on dénombrait encore quelques centaines de manifestants. La place commençait à se vider mais l’ambiance restait tendue par endroits avec quelques départs de feu de poubelle et tirs de lacrymo. « Tout le monde déteste la police », scandaient certains manifestants, d’autres traitant les forces de l’ordre disposées sur les marches de l’Opéra de « putes à Macron ».
#PassDeLaHonte
Plus de 3 000 policiers et gendarmes seront mobilisés pour encadrer les manifestants et sécuriser les lieux sensibles, une semaine après que des manifestants ont été repoussés des Champs-Élysées. Un important dispositif policier était en place samedi matin sur la célèbre avenue parisienne, et ses principales entrées bouclées par des gardes mobiles.
À Rennes, la manifestation a attiré 2 900 personnes, « sans incidents à ce stade », a indiqué en début d’après-midi la préfecture, soit une mobilisation en hausse par rapport au samedi précédent (2 200 personnes décomptées). « Je suis le juif de Macron », « vaccinez-moi contre le fascisme et le capitalisme » ou « Médias menteurs ! On veut la vérité », lisait-on sur des pancartes, brandies dans une ambiance festive et bruyante. À Nantes, les manifestations ont rassemblé « un peu moins de 4 000 personnes », a estimé la préfecture de Loire Atlantique, dans une ambiance « très tendue », selon un photographe de l’Agence France-Presse.
Dans les villes du Sud-Est, plus de 38 000 personnes ont été dénombrées par les autorités en milieu d’après-midi, principalement à Montpellier (10 000) et à Nice (6 500). À Marseille, une foule très hétéroclite s’est rassemblée, brandissant le drapeau communiste, celui de La France insoumise (LFI) ou encore le tricolore avec croix de Lorraine. « Président, députés, sénateurs, scientifiques, journalistes tous des lâches », pouvait-on lire sur une pancarte, et sur une autre « Je ne suis ni un cobaye, ni un QR code ».
« Le pass autoritaire, on n’en veut pas »
À Lille, plus de 2 000 personnes, aux profils aussi variés, dont nombre de Gilets jaunes, ont défilé dans le centre, scandant « liberté, liberté » ou « le pass sanitaire, on n’en veut pas, le pass autoritaire, on n’en veut pas ». À Strasbourg, 3 200 personnes, selon la police, défilaient dans le centre ville, sans débordements et en présence de la député ex-LREM Martine Wonner. À Lyon, plus de 1 200 personnes ont défilé dans deux cortèges, selon la préfecture. À Bordeaux ils étaient 5 500.
Regroupée autour des mots-dièses #manif31juillet et #PassDeLaHonte sur les réseaux sociaux, l’opposition aux mesures gouvernementales pour lutter contre le Covid-19 fédère des manifestants anti-pass sanitaire, anti-vaccins ou anti-confinement, aux revendications protéiformes. Dans les cortèges, où figurent également de nombreux Gilets jaunes, les manifestants fustigent un pass sanitaire « liberticide » et affirment marcher « contre la dictature ». Le pass sanitaire a été adopté définitivement dimanche soir, après six jours de débats houleux à l’Assemblée nationale et au Sénat. Déjà appliquée dans les lieux culturels et de loisirs depuis le 21 juillet, son extension pour les cafés, foires, salons, restaurants et trains est prévue le 9 août. Entre-temps, le Conseil constitutionnel rendra sa décision sur la loi le 5 août.