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Des Irakiens assistant à un colloque, organisé vendredi soir à Erbil, au Kurdistan irakien, par le think-tank américain Center for Peace Communications (CPC), le 24 septembre 2021. Photo Safin HAMED / AFP

Quelque 300 participants, sunnites et chiites, réunis à Erbil, capitale du Kurdistan, selon le fondateur du CPC, Joseph Braude, expert américain d’origine juive irakienne, ont réclamé ouvertement une normalisation avec Israel.

« C’est une réunion illégale », a objecté ce samedi le gouvernement central de Bagdad qui a exprimé son « rejet catégorique » du colloque, estimant qu’il « ne représente pas (l’opinion) des populations et des habitants des villes irakiennes, au nom duquel ces personnalités tentent de parler ».

Le ministère de l’intérieur du gouvernement du Kurdistan a, quant à lui, assuré que la rencontre a été organisée à son insu, sans son consentement.
« Elle n’exprime nullement et en aucun cas la position du Kurdistan et des mesures appropriées seront prises pour savoir comment la réunion s’est tenue », a-t-il souligné dans un communiqué.

le chef du Parlement irakien Mohamad al-Halboussi qui a assuré que la position de l’Irak de la cause palestinienne est immuable.
« Notre position est de refuser ce qu’on appelle la normalisation avec l’entité sioniste et elle ne changera pas en raison d’une bande de harceleurs embauchés », a-t-il assuré sur Twitter.
« Il faut prendre les mesures juridiques fermes pour faire taire ces voix dissonantes et châtier tous ceux qui leur viennent à l’esprit de porter atteinte à nos constantes nationales »
Son premier adjoint Hassan al-Kaabi a quant à lui qualifié les participants « de rats » qui selon lui « veulent semer le chaos et normaliser les relations avec leurs soutiens », estimant qu’Erbil devrait empêcher ce genre de rencontres, rappelant que la loi irakienne pénalise de telles démarches.

A Bagdad, le gouvernement central a dénoncé une « réunion illégale » à Erbil, qui « ne représente pas des populations et des habitants des villes irakiennes ».

La présidence de l’Etat dirigée par le Kurde Barham Saleh a également condamné l’appel à la normalisation. Le puissant leader chiite Moqtada Sadr, à l’influence politique décisive, a lui appelé le gouvernement à « arrêter tous les participants ». Et l’un des députés du groupe parlementaire du Hachd al-Chaabi, les ex-paramilitaires pro-Iran intégrés aux forces régulières, a dénoncé un « acte criminel ». « Tous ceux qui ont organisé et participé à cette réunion sont des traîtres aux yeux de la loi, ils doivent être jugés et recevoir la plus sévère des sanctions », a écrit Ahmed Assadi sur les réseaux sociaux.

Le chef du puissant courant sadriste, Moqtada al-Sadr a condamné d’un ton menaçant.
« Erbil devrait interdire ce genre de rencontres terroristes sionistes et les croyants devaient attendre que nous donnions l’ordre de commencer à punir ces spécimens orduriers. L’Irak refuse la normalisation », a-t-il écrit sur sa page Twitter.

Parmi les voix critiques à la tenue de ce colloque et à son appel, celle sayed Ammar al-Hakim le président du Courant national de la sagesse: « nous condamnons et nous rejetons les conférences et réunions organisées sur le sol irakien et leurs appels à la normalisation avec l’entité sioniste usurpatrice »
« La cause palestinienne représente la cause première des Arabes et des Musulmans et nous renouvelons notre soutien entier au peuple palestinien à sa juste cause à sa lutte et la récupération de son droit usurpé. La cause palestinienne est un droit qui ne tombe pas dans l’obsolescence, mais s’enracine au contraire plus fermement dans la conscience des générations arabes et islamiques », a-t-il ajouté.

Condamnant la rencontre « tribune de la traitrise », la coalition parlementaire al-Fatah s’est dite étonnée que les services de sécurité d’Erbil aient permis sa tenue. Qualifiant de traitres ecux qui y ont participé ainsi  que ceux qui ont facilité la tenue de la conférence.

La coalition Nasr qui a elle aussi condamné la tenue de colloque , a rappelé qu’il constitue « une violation de la Constitution et des valeurs irakiennes » et demandant aux forces politiques au le peuple irakien d’empêcher que l’Irak ne soit entrainé dans ce glissement.

Même réprobation de la part du parti Daawa, selon lequel les participants à la conférence « ne représentent qu’eux-mêmes et non le peuple irakien dans ses différentes composantes » et réclamant de les poursuivre en justice. Qualifiant « d’accord de la honte » la normalisation avec l’entité sioniste, il a assuré que son sort n’est autre que « la déception et la défaite devant la volonté des peuples et de la résistance ».

La tribu arabe sunnite Shommar, dont le nom a été signalée parmi les participants au colloque a tenu à assurer par la voix de son cheikh Anwar Ahmad Al-Yawar qu’aucun de ses cheikhs n’y a participé assurant son refus catégorique de la normalisation avec Israël.