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Par Solange de Fréminville

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Twitter Pierre Griselin

Le 30 septembre, à Montpellier, André Laignel (PS), qui forme un ticket avec David Lisnard (LR) pour conserver les rênes de l’AMF, s’est entouré de maires de gauche et de droite pour dire tout le mal que lui inspire la candidature de son adversaire Philippe Laurent, qualifiée de « macroniste ».

C’est depuis Montpellier qu’André Laignel (PS), de passage dans la métropole méridionale pour le 15è de Régions de France, a choisi de lancer, le 30 septembre, une contre-offensive contre Philippe Laurent (UDI), dans la course électorale pour la présidence de l’association des maires de France (AMF).

Le colistier de David Lisnard (LR) y compte en effet un allié de poids, Michaël Delafosse, maire (PS) de Montpellier et président de sa métropole. Celui-ci l’a assuré de son engagement « pour une liste de rassemblement face à une liste partisane », en temporisant : « Un match, ça ne sert à rien ! »

« Ce qui est en jeu, c’est l’âme de l’AMF »

Une pique modérée contre le maire de Sceaux et secrétaire général de l’AMF, que Stéphan Rossignol, maire (LR) de La Grande-Motte, s’est chargé de transformer en lance acérée. « Il y a aujourd’hui un danger », affirme-t-il d’un ton grave, accusant Philippe Laurent, avec la « majorité macroniste », de vouloir « politiser » l’association. Ce qui est en jeu, « c’est l’âme de l’AMF », souligne-t-il, lyrique. Si le rival de David Lisnard était élu, « la diversité des maires de France ne serait plus représentée ». Pas moins. Quant à Frédéric Roig (PS), président de l’AMF 34 (Hérault), le seul des quatre édiles présents à ne pas figurer sur la liste d’André Laignel et David Lisnard, il se contente de saluer « une liste d’union » qui « respecte les choix des élections municipales, la pluralité politique ».

Un violon dont le 1er vice-président de l’AMF joue aussi longuement, avant d’ouvrir le feu sur « la liste dissidente », celle de Philippe Laurent, qu’il accuse d’être « monocolore ». Selon lui, « sur 36 candidats, 23 sont directement des soutiens du Président de la République ou soutenus par lui ». Or, dégaine-t-il d’un ton railleur, « La République en Marche est le grand vaincu des dernières élections municipales. Ce serait paradoxal qu’elle prenne la tête de l’AMF. » Pierre Griselin, premier magistrat (LR) d’une commune rurale, Saint-Sériès, en rajoute, façon bazooka : « C’est une OPA de Macron sur l’AMF ».

Cannes, plutôt que Sceaux

Dans cette bataille électorale inédite entre deux listes – il n’y en avait qu’une lors des précédentes élections –, André Laignel puise sans compter dans son arsenal de munitions, en stratège aguerri, maire d’Issoudun depuis 1977, aux rênes de l’AMF depuis vingt ans, sans compter ses mandats de député, président de conseil général et d’intercommunalité.

Philippe Laurent s’en est-il pris à David Lisnard, maire de Cannes, une ville à l’image de son défilé de stars de cinéma sur la Croisette ? « Une attaque pas très habile », tacle le 1er vice-président de l’AMF. « Le taux de pauvreté atteint 20 % à Cannes, précise-t-il, alors qu’il est de 7 % à Sceaux, la ville la plus riche. » L’apparition d’une liste rivale ? « La proximité des élections présidentielles n’y est pas étrangère », souligne le candidat qui affirme redouter « une vassalisation de l’AMF ». Du lourd.

Mais le plus gros de l’artillerie vise celui qui est désigné comme l’auteur de la manœuvre, le Président de la République. « Hollande s’est attaqué à nos finances en baissant nos dotations de dix milliards d’euros. Macron a été plus subtil : il ne s’est pas seulement attaqué à nos finances, mais à nos libertés. Supprimer notre capacité fiscale, la remplacer par une dotation à la main de l’Etat, c’est supprimer nos libertés, c’est une recentralisation massive. » Nouvel épisode d’une bataille qui va durer jusqu’au scrutin du 15 novembre.

La Gazette des communes