La campagne du chef de l’Etat s’organise. Sébastien Lecornu vient de créer « l’Association de soutien à la réélection d’Emmanuel Macron » qui « a vocation à porter la campagne sur les territoires », déclare le ministre aux Echos.

Par Elsa Freyssenet
C’est le premier acte officiel de la présidentielle d’Emmanuel Macron. Le ministre des Outre-mer vient de signer les statuts de « l’Association de soutien à la réélection d’Emmanuel Macron » dont il sera le président. L’enregistrement en préfecture est imminent.
« Les soutiens à la réélection d’Emmanuel Macron se structurent », déclare-t-il aux Echos. Cette association doit en effet coordonner nationalement les comités qui ont vu le jour autour d’élus locaux ces dernières semaines.
« Je ne ferais pas cela dans son dos »
« Si le président devait être candidat, l’association a vocation à porter la campagne sur les territoires », ajoute-t-il. L’idée est bien sûr d’élargir la majorité présidentielle à des élus « notamment ruraux » qui ne souhaitent pas rejoindre un parti. « Une organisation territoriale se profile au-delà des formations politiques, » dit encore le ministre.
Cela fait un moment qu’avec le député et conseiller politique du président Thierry Solère, Sébastien Lecornu s’active pour rallier des élus divers droite ou en rupture de ban avec LR et susciter des comités de soutiens locaux (il en revendique deux cents de tailles très inégales). En revanche, le détail de leur structuration nationale a été arrêté le week-end dernier avec le président.
« Je ne ferai pas cela dans son dos », sourit Sébastien Lecornu, toujours sur le fil puisque le chef de l’Etat est censé ne « pas être candidat » pour l’instant. La raison pour laquelle aussi, il ne s’avance pas sur son futur titre dans l’équipe de campagne, bien que ses amis le présentent comme le futur directeur de campagne.
Modèle Mitterrand 1988
Leur modèle, c’est la précampagne de réélection de François Mitterrand, qui avait suscité de multiples appels au dernier trimestre 1987 et ne s’était déclaré qu’en mars 1988, un mois avant le premier tour de la présidentielle. Sébastien Lecornu espère agréger aussi des chefs d’entreprise et autres gens de la société civile.
Depuis la rentrée, le secrétaire général de l’Elysée Alexis Kohler reçoit une fois par semaine Sébastien Lecornu et le délégué général de LREM Stanislas Guerini pour discuter du plan de bataille.
Mais la coordination sur le terrain entre les comités de soutiens, LREM (en précampagne aussi), le Modem, et les amis d’Edouard Philippe reste encore obscure. Pour dépasser les inimitiés locales et les rivalités de positionnement pour la suite, un principe a été arrêté : « Le soir du second tour de la présidentielle, les comités de soutiens ont vocation à fermer leurs portes », explique Lecornu. Ils ne donneront donc pas d’investitures législatives.