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Les leaders du G20 tentaient ce samedi de combler le fossé entre les pays industrialisés et les grands pays émergents pour prendre des mesures efficaces dans la lutte contre le réchauffement climatique. De longues négociations sont attendues toute la nuit.

Par Richard Hiault
C’est sous un ciel azuréen, avec une température estivale, que les principaux leaders du G20 se sont retrouvés à Rome pour leur première journée de négociations. Ces dernières risquaient de se prolonger tard dans la nuit en ce qui concerne leurs ambitions climatiques, à deux jours de l’ouverture de la COP-26 à Glasgow .
Témoin du climat ambiant, le grand quotidien économique « Il Sole » a publié dans son édition du jour, sur une pleine page, une annonce du centre de réflexion australien, « The Australia Institute » dont le titre n’était guère équivoque : « Ne laissez pas l’Australie tricher sur l’action climatique. » Charmant accueil pour le premier ministre Scott Morrison montré avec un morceau de charbon au parlement.
L’Australie fait partie, avec la Russie, l’Arabe Saoudite, l’Inde et le Brésil notamment, des récalcitrants à l’instauration de nouvelles ambitions pour lutter contre le réchauffement climatique et mettre fin à l’utilisation ou aux subventions des énergies fossiles responsables des émissions de gaz à effet de serre.
Nous avons un fossé entre les pays du G7 et les BRICS accompagné de l’Australie
« Nous avons un fossé entre les pays du G7 et les BRICS accompagnés de l’Australie », sur le sujet, témoigne Brittaney Warren, chercheuse en charge du climat au sein du centre de réflexion canadien, G20 Research.
». Et d’ajouter s’attendre à quelques avancées au G20 de Rome qui ne seront pas suffisantes. « Nous n’aurons pas de consensus, par exemple, sur la nécessité de réduire de 45 à 50 % les émissions de gaz à effet de serre d’ici à 2030 », dit-elle.
Promesses encore vagues
Pour l’heure, le projet de communiqué final, attendu dimanche, ne montre que de timides avancées. Selon le texte qui circulait samedi après midi, les chefs d’Etat et de gouvernement indiquaient qu’ils restaient « attachés à l’objectif de l’accord de Paris visant à maintenir l’augmentation de la température moyenne mondiale bien en dessous de 2 degrés et de poursuivre les efforts pour la limiter à 1,5 degré au-dessus des niveaux préindustriels ».
Le maintien à 1,5 degré nécessitera « des actions significatives et efficaces […] en tenant compte des différentes voies et approches ». Plus loin, il souligne « l’importance capitale de parvenir à un taux net d’émissions de gaz à effet de serre nul ou à la neutralité carbone d’ici le milieu du siècle ». Ils s’engageraient aussi à faire « tout leur possible » pour arrêter la construction de nouvelles capacités de production d’électricité à partir du charbon « dans les années 2030 ».
Nous n’allons pas stopper le réchauffement climatique à Rome ou à cette réunion de la COP.
Dans l’avion l’amenant dans la capitale italienne, Boris Johnson, le premier britannique qui accueille la COP26, a tempéré les attentes du G20 dès le début : « Nous n’allons pas stopper le réchauffement climatique à Rome ou à cette réunion de la COP ». « Le plus que nous pouvons espérer, c’est ralentir l’augmentation » des températures. Les leaders du G20 n’ont plus que quelques heures pour le faire mentir.