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A l’occasion de la journée du martyr de la résistance islamique commémorée depuis 39 ans tous les 11 novembre de chaque année, le secrétaire général du Hezbollah Hassan Nasrallah a abordé la dernière crise provoquée par l’Arabie saoudite contre le Liban.

Pour comprendre les choses, il y a plusieurs éventualités:

La première est que les Saoudiens n’étaient pas au courant de la tenue de ces propos par Kordahi et se sont offusqués lorsqu’ils en ont pris connaissance. C’est une probabilité et leur campagne peut être une réaction…

Devant cette éventualité, je veux commenter

Premier point qui a été dit et que je reprends : la réaction saoudienne est exagérée, beaucoup trop exagérée, voire incompréhensible. Les mêmes déclarations, voire plus dures encore, ont été dites par des responsables politiques du monde arabe, de l’administration Trump, de la part de l’Onu et il n’y a pas eu de réaction saoudienne. Pourquoi avec Kordahi il y en a eu ??

Un autre constat : l’Arabie saoudite selon sa doctrine est régie par l’islam ; son roi est  le serviteur des deux Harams et sur son drapeau est inscrit Mohamad le messager de Dieu. Durant ces dernières années certaines parties ont insulté le prophète Mohamad, et leur gouvernement les ont protégés. Mais l’Arabie n’a jamais réagi ; elle n’a pas renvoyé leurs ambassadeurs ni convoqué les siens…

Les propos de M. Kordahi seraient-ils plus graves que ceux proférées contre le prophète de l’Islam.

D’autre part, l’Arabie se présente comme un ami du Liban avec qui elle n’a pas de problème, son seul problème est avec le Hezbollah
Est-ce ainsi qu’on se comporte comme ami :  en insultant les Libanais, en interdisant les importations…  C’est une question que j’adresse aux amis de l’Arabie au Liban…

La Syrie qui est l’amie du Liban, son président a été insulté pendant plus de 16 ans, son peuple a été humilié… de la part d’ex-présidents libanais, de ministres, de députés, de médias et ils ont envoyé des miliciens et des armes dans ce pays pour combattre l’Etat syrien…
Mais lorsque nous avons eu le problème de l’électricité au Liban qui affecte tous les aspects de notre vie et lorsque les Américains ont décidé de lever l’embargo du gaz égyptien et de l’électricité jordanienne, qui devraient passer inéluctablement par la Syrie, nous n’avons vu aucun refus de la part de la Syrie. Elle n’a même pas demandé des excuses de la part de ceux qui l’ont insultée et l’ont agressée et soutenu la guerre mondiale contre elle. Ça c’est l’ami

De même pour la République islamique d’Iran (RII) qui est tous les jours victime de toutes sortes s’insultes de la part de plusieurs responsables dont des ex-présidents au Liban.
Elle n’a jamais rappelé aux Libanais que c’est grâce à son aide qu’ils ont vaincu l’invasion israélienne.
Et elle ne cesse de proposer toutes sortes d’aide : un métro, du mazout et du pétrole en livres libanaises, des centrales électriques et tout ce dont ils ont besoin. Mais il se refusent à l’accepter. Mais elle est un ami

Aux amis de l’Arabie je demande : est-ce de cette façon qu’un pays ami se comporte avec un peuple ami en menant une campagne contre lui régionale pour un simple problème avec un ministre ??

Nous avons soutenu la position du ministre de l’information de refuser de démissionner. Le premier signe de faiblesse a été la démission du ministre de la Culture Charbel Wahbi qui aurait pu se contenter de s’excuser. Mais cette démarche a donné une excuse à l’Arabie de faire davantage. L’Arabie s’est permis de dicter ses conditions au Liban
Est-ce un État qui a une dignité et qui est souverain ???
Après l’étape A avec Charbel Wahbi, nous sommes passés à l’étape B avec George Kordahi et les conditions saoudiennes ne s’arrêteront pas là.
Ceux qui lui ont demandé de démissionner pour l’intérêt national je demande :  l’intérêt se réalise en se pliant au diktat, en étant humilié ??

Un prétexte pour une guerre civile au Liban

Deuxième éventualité
Les Saoudiens pensaient que Kordahi allaient vraiment démissionner mais quand il a refusé de le faire et personne n’a admis de le révoquer, l’Arabie a alors lancé une bataille
Et la troisième éventualité qui va avec la seconde: l’Arabie cherche un prétexte pour provoquer une crise avec le Liban

Cela fait partie de la bataille contre la résistance, contre le Hezbollah en tant que projet de la résistance au Liban

Depuis 2006 l’Arabie mène cette bataille : le rôle saoudien dans la guerre 2006 n’est pas un secret, ni les incitations saoudiennes à Israël de poursuivre la guerre jusqu’à l’éradication de la résistance. Mais les choses se sont terminés par des résultats qui ont été l’opposé de leurs attentes

Ils veulent maintenant que leurs alliés combattent le Hezbollah, non pas dans l’intérêt de l’Arabie mais dans ceux des Israéliens et des Américains et de leur projet…
Les saoudiens se comportent avec leurs alliés locaux avec autant de dénigrement parce que ces derniers ne peuvent ou ne veulent pas de guerre civile au Liban…
Ceux-là au Liban, soit ils ne peuvent mener de guerre civile, soit ils ne veulent pas de guerre civile…
Alors l’Arabie a provoqué cette crise.

Elle se poursuit depuis 2006, guerres, provocation et incitation vers la guerre civile.

Le mensonge sur l’hégémonie du Hezbollah sur le Liban

Quel est le prétexte avancé : le ministre des AE a accusé le Hezbollah et donné deux prétextes : l’hégémonie du Hezbollah au Liban et sur l’Etat, dont il  veut libérer le Liban de cette hégémonie (en riant), Dans les médias ils travaillent cette rhétorique…
Le deuxième est sur la guerre au Yémen.

Pour clarifier les choses sur l’hégémonie du Hezbollah au Liban. Les Libanais savent que ce sont des paroles dan l’air, tous savent que cela n’est pas vrai…
Je me sens obligé de parler sur ces allégations infondées et fallacieuses. De même sur la question de la soi-disant hégémonie iranienne sur le Liban.

Je ne nie pas que nous sommew une partie influente dans la vie politique, nous sommes même le plus grand parti du Liban sur le plan politique, organisationnel, structurel… Mais nous n’exerçons aucune hégémonie sur le Liban

D’autres protagonistes moins puissants que nous ont une grande influence sur l’appareil de l’Etat, notamment sur la Justice libanaise.

Plusieurs exemples l’illustrent bien :

Dans l’affaire de l’explosion de port de Beyrouth, j’ai prononcé 5 discours dans lesquels j’ai condamné la partialité et la politisation du juge d’instruction, et après nous avons organisé une manifestation et il y a eu des martyrs qui sont tombés.

Quel est donc ce parti qui exerce son hégémonie et qui est incapable de révoquer un juge qu’il considère être partial et politisé sur un dossier sensible ?

Sur le sujet des navires de diesel que nous avons acheminés depuis l’Iran, le gouvernement nous a demandé de ne pas accoster les tankers sur les ports libanais mais par sur ceux de la Syrie…
Et nous avons obtempéré et nous étions obligés de l’acheminer par voie terrestre sur des centaines de kilomètres. Serait-ce de l’hégémonie ?

De plus cela fait plus de 15 ans que nous réclamons le rétablissement des relations avec la Syrie, dans l’intérêt du Liban, sur les plans économiques, celui des services, celui du transport des marchandises pour les exportations…
Nous croyons que le salut du Liban réside dans une relation complémentaire avec la Syrie. Nous leur demandons d’accepter mais en vain. Serait-ce de l’hégémonie ?

C’est le plus gros mensonge qui soit. Il en est de même avec la propagande sur l’occupation iranienne du Liban qui est un plus gros mensonge encore.

Le Hezbollah n’a rien à voir avec les exploits du Yémen

Deux mots sur le Yémen: depuis le déclenchement de la guerre contre le Yémen le Hezbollah a soutenu le Yémen et Ansarullah ouvertement. Vous nous avez sanctionné en suspendant la chaine al-Manar sur Arabsat et nous avons accepté cette sanction et consenti ce sacrifice. Nous n’avons jamais protesté

Ces derniers jours, l’offensive médiatique du Hezbollah contre l’Arabie sur la question yéménite était à un niveau des plus bas parce que ces temps-ci, nous sommes vraiment pris par les affaires internes libanaises… Ils n’avaient aucune raison par conséquent.

Le problème avec le Yémen qui se pose actuellement est sur la question de Ma’rib et des centaines milliards de dollars arabes qui ont été dépensés en vain. C’est un grand échec pour l’Arabie et les Américains. David Schenker l’a dit ouvertement: si Ma’rib tombe, c’est un grand échec pour les Saoudiens et les Américains.

Certains disent  que cette crise a été provoquée pour faire pression sur le Liban puis sur le Hezbollah afin qu’il fasse pression sur Ansarullah
Mis ceci est entièrement illogique
Et ceci n’est pas véridique. Le Hezbollah n’a rien à avoir avec les exploits réalisés au Yémen. Et il n’a pas besoin de nouvelles sources de fierté…

On rapporte que lors des négociations entre Saoudiens et Iraniens, ces derniers leur auraient proposé de parler avec le Hezbollah sur la question yéménite, au motif qu’il exerce une certaine influence plus que les Iraniens. Mais ces propos n’ont jamais eu lieu. Il n’a pas du tout été question du Liban pendant les pourparlers irano-saoudiens.

Les Iraniens n’ont rien dit d’autre aux Saoudiens que de négocier avec les yéménites et qu’ils ne peuvent négocier ni en leur noms ni au nom d’aucun peuple…
Personne n’a jamais dit cela.

Les Saoudiens pourraient s’imaginer que celui qui conduit les fronts au Yémen est le Hezbollah, ceci est une illusion.

Les victoires ont été réalisées avec les cerveaux des Yéménites, avec leur intelligence, leur sagesse… c’est une victoire divine exclusive des Yéménites. Nous n’avons rien à voir avec.

Le problème réside dans le fait que la raison des Saoudiens, en raison de leur arrogance et de leur irrespect ne peut l’admettre.
Ils ne veulent pas croire que les houthis fabriquent eux-mêmes toutes leurs armes…

L’Arabie n’a pas le droit de sanctionner tous le Liban et tous les Libanais. Qu’ils fassent à leur guise avec le Hezbollah et qu’ils laissent les Libanais tranquilles… Qu’ils regardent les Américains qui apes avoir découvert que leurs sanctions ont affecté le peuple libanais et leurs alliés ont commencé a réviser leurs positions. On va voir s’ils vont continuer ou pas.

Et je leur dis que si vous voulez en finir avec le Yémen, il n’y a qu’un seul moyen, acceptez  le cessez-le feu, suspendez l’embargo et allez vers les négociations politiques. Rien ne changera rien à la position des yéménites d’autant qu’ils sont aujourd’hui triomphants. Ni les USA, ni le Conseil de sécurité, ni la Lige arabe, ni la rupture des liens diplomatiques, ni la création des crises avec des Etats arabes comme le Liban ou autre…

En ce qui nous concerne, j’en appelle à la patience, à la sérénité la préservation de notre souveraineté et de notre dignité nationale…
Nous ne voulons pas mener de bataille et ce n’est pas nous qui avons provoqué cette crise
Mais s’ils veulent le punir le Liban coûte que coûte, les Libanais devront décider.
(…)

Al Manar