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Interpol a élu à sa tête le général émirati Ahmed Nasser al-Raisi, pourtant accusé de torture et visé par des plaintes en France et en Turquie.

Le général émirati Ahmed Nasser al-Raisi, visé par plusieurs plaintes pour « torture » en France et en Turquie, a été élu, jeudi 25 novembre, à Istanbul président d’Interpol, a annoncé l’agence de coopération policière.

Pour autant, nombre d’observateurs s’inquiètent d’une arrivée du général émirati à la présidence de l’organisation.

« Nous sommes profondément convaincus que l’élection du général Raisi porterait atteinte à la mission et à la réputation d’Interpol et affecterait lourdement la capacité de l’organisation à s’acquitter efficacement de sa mission », écrivaient mi-novembre, à la présidente de la Commission européenne Ursula Von der Leyen, trois députés européens dont Marie Arena, présidente de la sous-commission des droits de l’Homme du Parlement européen.

En octobre 2020, dix-neuf ONG, dont Human Rights Watch (HRW), s’inquiétaient déjà du choix possible du général émirati, « membre d’un appareil sécuritaire qui prend systématiquement pour cible l’opposition pacifique ».

En parallèle, plusieurs plaintes pour « torture » contre Ahmed Nasser al-Raisi ont été déposées ces derniers mois en France, où siège l’organisation, et en Turquie, pays hôte de l’Assemblée générale qui se tient à Istanbul depuis mardi.

L’ONG Gulf Centre for Human rights (GCHR) accuse dans l’une de ces plaintes le général émirati d' »actes de torture et de barbarie » contre l’opposant Ahmed Mansoor, détenu depuis 2017 dans une cellule de 4 mètres carrés « sans matelas ni protection contre le froid », ni « accès à un médecin, à l’hygiène, à l’eau et aux installations sanitaires ».

Ces procédures n’ont pas abouti jusqu’ici.

Les Emirats arabes unis ont fait un don de 50 millions d’euros à Interpol en 2017, une somme presque équivalente aux contributions statutaires des 195 pays membres de l’organisation, qui s’élevaient à 60 millions d’euros en 2020. Les Emirats, qui ont eux-mêmes accueilli l’Assemblée générale d’Interpol en 2018 et voulaient l’accueillir à nouveau en 2020, ont aussi « donné ou prêté 10 millions d’euros en 2019, environ 7% du budget annuel d’Interpol« , souligne Edward Lemon, pour qui de tels financements sont un moyen d’acheter de l’influence.