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Saisi par la CGT du centre hospitalier de Guéret après la diffusion en interne d’une liste de personnels non vaccinés ou qui ont contracté le Covid, le tribunal administratif de Limoges a rappelé à l’ordre l’établissement le 1er décembre. Ce dernier a été sommé de stopper la diffusion de la liste.

La diffusion d’une liste de personnels non vaccinés ou qui ont contracté le Covid est pointée du doigt à l’hôpital de Guéret. Le tribunal de Limoges a rappelé à l’ordre l’établissement le 1er décembre. Le 9 septembre dernier, peu avant l’entrée en vigueur de l’obligation vaccinale pour les soignants (le 15 septembre), l’ancienne direction de l’hôpital décide de répertorier les employés de l’établissement non vaccinés et ceux ayant contracté la maladie. Elle envoie ensuite le document par mail aux différents chefs de services de l’hôpital. Le document se retrouve également dans la boite mail de la CGT du centre hospitalier.
Le syndicat décide alors de saisir le tribunal administratif de Limoges, pour « non respect de la vie privée, atteinte au secret médical et discrimination, explique Emmanuelle Tschirhart, la secrétaire de la CGT de l’hôpital. Pour elle, « il y a deux problèmes majeurs dans cette affaire. Le premier se trouve au niveau de la réalisation de la liste. Les noms des agents qui ont déjà contracté le Covid étaient accompagnés du code couleur jeune, et ceux qui refusent la vaccination étaient inscrits en rouge. Ça fait un peu ‘liste noire‘, c’est de la discrimination ! »
On n’a pas forcément envie que tout l’hôpital soit au courant qu’on a eu le Covid — Emmanuelle Tschirhart, secrétaire de la CGT du centre hospitalier de Guéret
Elle pointe ensuite la diffusion de la liste, qui n’aurait pas dû se retrouver dans les mains de tous les responsables de services : « Ils n’ont pas à connaitre la situation vaccinale de l’ensemble des effectifs de l’hôpital, ajoute-t-elle. On n’a pas forcément envie que tout l’hôpital soit au courant qu’on a eu le Covid« . Selon elle, la décision rendue le 1er décembre par le tribunal administratif est juste : l’hôpital doit stopper la diffusion de la liste (même si un seul mail a été envoyé). « On est satisfaits, c’est rare en ce moment que les référés-libertés soient acceptés« , admet Emmanuelle Tschirhart.
De leurs côté, les ressources humaines de l’hôpital de Guéret reconnaissent une erreur. « Cette liste n’aurait jamais dû être diffusée, déclare le directeur des ressources humaines. L’obligation vaccinale des soignants est une nouveauté pour nous. » D’après lui, cette affaire ne valait pas une action en justice, alors que l’établissement connait des difficultés. « On a une augmentation du nombre de cas Covid, et nous essayons de recruter. Cette affaire peut porter préjudice à l’hôpital« , s’inquiète-t-il.