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Jehan Goffin
La hausse des prix s’est poursuivie, à un rythme effréné, en novembre de l’autre côté de l’Atlantique. La Fed est attendue au tournant.
Vers l’infini et l’au-delà? L’inflation n’en finit pas de grimper aux États-Unis. Elle a atteint 6,8% le mois dernier selon le département américain du Travail, après 6,2% en octobre. Ce qui représente son plus haut niveau depuis 1982. Les données sont en ligne avec les attentes.
Notons que d’un mois à l’autre, la hausse des prix a ralenti: +0,8% en novembre contre +0,9% précédemment. L’inflation de base (« core CPI »), c’est-à-dire hors énergie et produits alimentaires, a également levé le pied, à 0,5% sur un mois après une hausse de 0,6% en octobre.
L’annonce a bien sûr fait vivement réagir les investisseurs. Les principaux indices européens ont légèrement réduit leurs pertes, tandis que les futures à Wall Street laissent présager une ouverture de séance positive.
eudi, le président américain Joe Biden a préparé le terrain en affirmant que les données de ce rapport étaient dépassées et ne reflétaient « pas la réalité d’aujourd’hui ». « Et elles ne reflètent pas les baisses de prix attendues dans les semaines et les mois à venir, comme sur le marché automobile », a-t-il insisté. Joe Biden a ainsi rompu avec l’usage qui veut qu’un président ne commente pas un rapport économique avant sa publication officielle.
Fed, Fed, Fed…
Tous les regards se tournent désormais vers la Réserve fédérale (Fed), dont le comité de politique monétaire se réunit ces mardi 14 et mercredi 15 décembre. Selon un récent sondage de l’agence Reuters, les économistes s’attendent – pour l’heure – à ce que la Fed ne relève pas son taux directeur de 25 points de base avant le troisième trimestre 2022. Mais cette inflation galopante pourrait donner du grain à moudre aux gouverneurs favorables à un resserrement monétaire.
« Compte tenu des excellents indicateurs économiques aux États-Unis, une accélération de la réduction des rachats (30 milliards de dollars au lieu de 15 milliards) ne serait absolument pas anormale« , estime Bernard Keppenne, chief economist de CBC Banque, sur son blog. « Et le chiffre des inscriptions hebdomadaires au chômage (184.000, soit le chiffre le plus bas depuis septembre 1969) publié hier plaide aussi en faveur de cette accélération. »
Jouer les équilibristes
Le président de la Fed Jerome Powell devra une nouvelle fois jouer les équilibristes: d’un côté, il doit montrer que la situation est sous contrôle et que la banque centrale est prête à dégainer si besoin; d’un autre côté, le grand argentier américain doit également rassurer ceux qui craignent une montée des taux trop rapide.
Rappelons que Jerome Powell avait créé la surprise fin novembre en reconnaissant ne plus pouvoir qualifier la forte inflation de « temporaire« . Nul doute que sa conférence de presse prévue mercredi prochain vers 20h30 sera suivie de très près.