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Des édifices de la centrale nucléaire de Natanz, en Iran.
Des édifices de la centrale nucléaire de Natanz, en Iran. L’Iran a toujours réfuté vouloir se doter de l’arme nucléaire.Photo : Reuters / Raheb Homavandi

Agence France-Presse

L’Iran n’a pas l’intention d’enrichir de l’uranium au-delà de 60 % en cas d’échec des négociations au sujet de son programme nucléaire, a déclaré samedi le chef de l’Organisation iranienne de l’énergie atomique, Mohammad Eslami.

Interrogé par l’agence de presse russe RIA Novosti sur la possibilité que l’Iran augmente encore le degré d’enrichissement de l’uranium si les pourparlers échouaient, M. Eslami a répondu non.

Nos objectifs en matière d’enrichissement de l’uranium sont de répondre à nos besoins industriels de production et à ceux du peuple iranien, a-t-il dit.

Après cinq mois d’interruption, les négociations pour sauver l’accord international sur le nucléaire iranien conclu en 2015 ont repris à la fin de novembre à Vienne entre les pays toujours parties à l’accord (Allemagne, France, Royaume-Uni, Chine, Iran et Russie). Elles reprennent lundi après une pause de dix jours et quelques avancées sur le plan technique.

Le pacte, moribond depuis que les États-Unis s’en sont retirés en 2018 et ont rétabli des sanctions, offrait à Téhéran la levée d’une partie des sanctions internationales en échange d’une réduction draconienne de son programme nucléaire, placé sous strict contrôle de l’Organisation des Nations uniesONU.

En novembre, l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) avait fait état d’une nette augmentation du stock d’uranium hautement enrichi par Téhéran.

Les États-Unis prêts à revenir

Selon un rapport de l’Agence internationale de l’énergie atomique AIEA consulté par l’Agence France-PresseAFP, la quantité d’uranium accumulée, estimée début novembre à 2489,7 kilos, dépasse désormais de plus de douze fois la limite autorisée par l’accord de 2015.

L’Iran avait par ailleurs annoncé en avril avoir commencé à produire de l’uranium enrichi à 60 %, soit bien au-delà du seuil de 3,67 % fixé par l’accord international, se rapprochant des 90 % nécessaires à l’élaboration d’une bombe atomique même si Téhéran dément avoir un tel projet.

Le président américain Joe Biden, dont le pays participe de manière indirecte aux discussions de Vienne, s’est dit prêt à revenir dans l’accord à condition que l’Iran renoue avec ses engagements.

Mardi, le négociateur américain Rob Malley avait prévenu qu’il ne restait plus que quelques semaines pour sauver l’accord si Téhéran continuait à développer ses activités atomiques au rythme actuel, mettant en garde contre une crise en cas d’échec de la diplomatie.