Par : Vlagyiszlav Makszimov translated by Anne-Sophie Gayet

Appelant l’Union européenne à rester unie, le ministre ukrainien des Affaires étrangères, Dmytro Kuleba, a déclaré mercredi (2 février) qu’il était temps que Bruxelles entre dans le détail des sanctions qui seraient imposées à la Russie en cas de conflit militaire et que le bloc partage ses intentions avec Moscou.
« Le mieux que l’Union européenne et ses États membres puissent faire maintenant peut se résumer à trois choses : premièrement, rester fermes et unis sur le caractère inadmissible des ultimatums et des demandes russes », a indiqué M. Kuleba aux journalistes lors d’une conférence de presse en ligne.
« Deuxièmement, il faut qu’elle finalise la liste des sanctions qu’elle est prête à imposer en cas d’escalade militaire russe et que cette dernière soit mise à la disposition de tous, afin que les Russes puissent voir ce qui les attend », a continué le diplomate.
« Parce que pour l’instant, nous entendons des discussions sur la sévérité des sanctions, mais il est à présent temps d’entrer dans les détails. Sinon, la Russie pourrait penser qu’il ne s’agit que d’un coup de bluff », a-t-il ajouté.
Toutefois, il pourrait être difficile de trouver l’unanimité requise sur les nouvelles sanctions russes. Lors de sa visite à Moscou mardi 1er février, le Premier ministre hongrois Viktor Orbán a déclaré que les sanctions étaient un « instrument défaillant de la politique internationale ».
« Je ne considère pas qu’il s’agisse d’un instrument efficace dans le cas de la Russie ou de tout autre pays », a indiqué le dirigeant hongrois.
Les sanctions de l’Union européenne, en place suite à l’annexion de la péninsule de Crimée par la Russie en 2014, devront être renouvelées avant le 15 mars.
M. Kuleba a également appelé les Européens à aider l’Ukraine à renforcer sa défense et, en particulier, ses capacités cybernétiques.
Si certains États membres de l’UE, notamment la Pologne, la République tchèque et les États baltes, ont déjà déclaré qu’ils fourniraient une assistance militaire, d’autres, et en particulier l’Allemagne, se sont montrés plus hésitants.
En effet, invoquant une « politique de paix », Berlin a jusqu’à présent refusé d’envoyer des armes défensives en Ukraine.
« Chaque pays peut choisir la manière la plus appropriée d’aider l’Ukraine », a déclaré M. Kuleba, « mais le plus important est que chacun fasse preuve d’une volonté politique de renforcer la défense de l’Ukraine ».
Cependant, ce dernier point pourrait être difficile pour Budapest, dont le ministre des Affaires étrangères Péter Szijjártó a précédemment déclaré que si les Ukrainiens ne font pas marche arrière par rapport à ce que la Hongrie considère comme une politique anti-minorités, « cela limitera très fortement » la capacité du gouvernement hongrois à apporter un quelconque soutien à Kiev, même dans le cadre du présent conflit.