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Agence France-Presse
La Russie a annoncé mercredi la fin de manœuvres militaires et le départ de certaines de ses forces de la péninsule ukrainienne annexée de Crimée, où le déploiement de troupes alimentait les craintes d’invasion de l’Ukraine.
Les unités du district militaire du sud ayant achevé leurs exercices tactiques sur les bases de la presqu’île de Crimée retournent par voie ferrée vers leur base d’attache
, a affirmé le ministère russe de la Défense, cité par les agences russes.
La télévision russe a montré des images nocturnes d’un interminable train transportant des blindés traversant le pont qui enjambe le détroit de Kertsch, bâti à grands frais par la Russie pour relier la Crimée au territoire russe.
Mardi, Moscou avait annoncé un retrait partiel
de ses soldats déployés depuis des semaines aux frontières de l’Ukraine, un signe de détente après deux mois de craintes quant à une invasion imminente de son voisin sur fond de crise russo-occidentale.
L’Occident sceptique
Européens et Américains attendent encore des preuves d’un retrait militaire russe d’ampleur, tout en se disant prudemment optimistes. La Russie n’a pas précisé l’ampleur ni le calendrier de ce retrait.
Le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell s’est montré très circonspect mercredi devant l’annonce d’un retrait de forces russes de Crimée, en soulignant qu’il fallait d’abord le vérifier
.
Ce serait, si c’était vrai, sans doute
un signe de détente, a-t-il très prudemment noté sur la radio France Inter. Il faut toujours vérifier
, a-t-il toutefois ajouté.
Il y a des signes encourageants peut-être […] Mais d’un autre côté on a aussi des signes préoccupants
, a relevé Josep Borrell en référence à un appel en Russie à la reconnaissance des territoires séparatistes dans l’est de l’Ukraine.
« La Russie joue le chaud et le froid. Un jour elle nous dit que tout est possible, qu’elle va revenir à la table des négociations, et l’autre elle envoie une escadre en mer Noire. »
— Josep Borrell, haut représentant de l’Union européenne pour les Affaires étrangères
La Douma, la chambre basse du parlement russe, a voté mardi un appel au président Vladimir Poutine en faveur de cette reconnaissance. Le Kremlin a assuré qu’il n’y avait actuellement aucune décision officielle
en se sens, mais que cette demande reflétait l’avis de la population
russe.
Plus de 100 000 militaires sont déployés selon les Occidentaux aux frontières ukrainiennes avec quantité de matériel lourd. Et d’importantes manœuvres russo-bélarusses se poursuivent jusqu’au 20 février au Bélarus, voisin prorusse de l’Ukraine.