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Crise en Ukraine, crise syrienne, marché mondial de l'énergie, Qatar, Relations bilatérales, Russie
Moscou, 14 mars 2022 – 497-14-03-2022
Mesdames et Messieurs,
Nous avons eu des entretiens utiles et substantiels avec mon homologue et ami qatari M. Ben Abdel Rahman Al Thani.
Pour des raisons évidentes, une grande attention a été accordée au dossier ukrainien. Nous avons partagé comment la crise actuelle couvait depuis de nombreuses années avec la complaisence de collègues occidentaux qui ont pris le patronage du régime de Kiev. Nous avons expliqué comment une opération militaire spéciale est menée dans le but de protéger les habitants du Donbass d’une menace militaire directe, comment nous parvenons à une solution aux problèmes de démilitarisation, de dénazification, y compris par des négociations. Ils ont été initiés il y a une semaine et se poursuivent sur le territoire biélorusse et en régime de visioconférence. J’ai évoqué ma rencontre avec le ministre des Affaires étrangères de l’Ukraine Dmitri Kuleba en marge du Forum diplomatique d’Antalya en Turquie. Nous avons parlé de l’attention que les représentants russes accordent à la résolution des problèmes humanitaires, à la création de couloirs humanitares pour l’évacuation des civils de la zone de combat et à l’acheminement de l’aide humanitaire d’urgence (médicaments et autres produits essentiels) de la Russie à la population des régions concernées de l’Ukraine.
Nous apprécions l’attention des dirigeants qatariens (personnellement l’émir Tamim bin Hamad Al Thani) à la situation actuelle. Le Qatar souhaite et essaie d’utiliser ses opportunités pour aider à parvenir à un accord sur les questions à l’ordre du jour, en tenant compte des intérêts de la sécurité européenne commune (y compris la sécurité de la Russie, de l’Ukraine) et de la nécessité de s’assurer qu’aucune menace contre la Russie vienne du territoire de l’Ukraine, aux personnes qui veulent protéger la langue, la culture, les traditions russes (y compris les traditions de l’Église orthodoxe russe) et vivent dans le pays sans être soumises à aucune discrimination, notamment liée aux manifestations néonazies
Nous avons trouvé cette conversation utile. Nous avons convenu de poursuivre les contacts sur ce sujet. Nous apprécions l’intérêt du Qatar à aider à atteindre les résultats nécessaires.
Nous avons discuté des relations bilatérales qui se développent progressivement. C’est dans l’intérêt à long terme de nos États. Nous nous sommes mis d’accord sur les mesures supplémentaires à prendre pour maintenir une tendance positive dans le commerce et pour développer la coopération en matière d’investissement conformément aux accords conclus entre le président russe Vladimir Poutine et l’émir du Qatar T. Ben Hamad Al Thani. Cette année, une réunion de la commission russo-qatarie sur la coopération commerciale, économique et technique doit se tenir à Doha.
Nous avons de bonnes perspectives et un intérêt commun à poursuivre la coordination sur le marché mondial de l’énergie, y compris dans le cadre du Forum des pays exportateurs de gaz. Le Fonds russe d’investissements coopère avec l’Agence d’investissements du Qatar et met en œuvre un solide paquet de projets communs.
Traditionnellement, nous coopérons étroitement avec le Qatar sur les problèmes restants dans la région du Moyen-Orient et de l’Afrique du Nord. Il y a un fort potentiel de conflit. Il existe un risque d’exacerbation des crises existantes.
En ce qui concerne la Syrie, nous tenons pour la mise en œuvre intégrale et complète de la résolution 2254 du Conseil de sécurité des Nations unies. Nous avons raconté à quoi ressemble l’activité du format Astana maintenant. Dans un proche avenir, la réunion de la « troïka » avec la participation des observateurs et des parties syriennes devrait avoir lieu. Nous nous souvenons de l’intérêt du Qatar pour la coopération avec la Russie et la Turquie en termes d’aide au règlement des problèmes humanitaires en Syrie.
Récemment, le Représentant spécial du Secrétaire général de l’ONU pour la Syrie, Geir Pedersen, s’est rendu en Fédération de Russie. Je l’ai également rencontré le 10 mars à Antalia. Nous confirmons les plans de reprise des travaux de la Commission constitutionnelle fin mars 2022 à Genève. Il est nécessaire d’augmenter l’aide humanitaire urgente aux Syriens, y compris dans la mise en œuvre de projets de rétablissement de l’électricité, des services médicaux, de la construction de logements et de l’éducation. Tous les membres du Conseil de sécurité de l’ONU se sont prononcés en faveur de cela en juillet 2021, en adoptant une résolution appropriée. A l’heure actuelle sa mise en oeuvre traine en longueur. Dans le cadre de l’ONU, nous attirons l’attention des dirigeants des structures internationales et des donateurs, qui doivent effectuer cet invocation du Conseil de sécurité de l’ONU.
Nous coopérons pour promouvoir le règlement libyen, où des complications sont maintenant apparues.
La Russie et le Qatar sont favorables à une consolidation rapide des efforts internationaux en faveur de la reprise des négociations palestino-israéliennes afin de résoudre les questions clés du statut final de l’État de Palestine et d’un règlement de paix global. Je voudrais souligner l’importance particulière du rétablissement de l’unité palestinienne. La Russie et le Qatar peuvent et essaient de contribuer à la réalisation de cette tâche importante.
Après le retrait des contingents militaires étrangers d’Afghanistan, la situation requiert l’attention quotidienne de la communauté mondiale. Le Qatar, ainsi que d’autres acteurs extérieurs, joue un rôle important dans les efforts visant à stabiliser la situation, notamment en garantissant le financement des programmes humanitaires dont la population de ce pays qui souffre depuis longtemps a cruellement besoin.
Nous avons un vaste ordre du jour. Les entretiens d’aujourd’hui ont permis de faire des progrès significatifs dans la recherche de nos opportunités communes pour aider à résoudre les nombreux problèmes du monde moderne.