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Les derniers jours avaient été marqués par de vives inquiétudes concernant un débordement du conflit en Transnistrie. Mais la Moldavie (ou bien les Etats-Unis) a refroidi les ardeurs des Ukrainiens qui voulaient ouvrir un deuxième front. Apparemment, il y a actuellement suffisamment de forces capables de bloquer une escalade inmaîtrisable. Une autre raison pourrait être la prise de conscience occidentale quant à la résilience de la Russie, l’impossibilité de faire sortir l’Inde de la neutralité et les signaux de moins en moins ambigus envoyés par Pékin – qui continue à faire de l’alliance avec la Russie l’élément clé de sa politique étrangère. En fait, il apparaît de plus en plus que l’Occident et en particulier l’Union Européenne n’ont pas pris la mesure de l’adversaire. Au vu de la situation militaire sur le terrain, la fin de la phase militaire n’est sans doute qu’une question de semaines maintenant. En revanche, la “guerre économique” chère à Bruno Le Maire va être longue. Surtout pour les peuples appartenant à l’Union Européenne.

+ Il semble bien que la Russie ait pris la décision d’intervenir en Ukraine au plus tôt début février: elle a encore acheté des bons du trésor américain en quantité importante en décembre 2021 et en janvier 2022:

La Bataille d’Ukraine

+ Tirs d’artillerie ukrainiens sur la région de Belgorod en Russie dans la matinée du 5 mai. Evidemment, l’opinion occidentale est impressionnée par ces incursions ukrainiennes en territoire russe. Mais l’arbre ne doit pas cacher la forêt. La journée a été marquée, essentiellement, par de puissants bombardements russes sur les différents points du front. Qu’il s’agisse d’artillerie, de tirs de missiles ou du travail des hélicoptères “Alligator”, l’armée russe ébranle suffisamment les positions ukrainiennes pour pouvoir continuer à avancer.

+ Dans  la matinée du 5 mai,  le Ministère de la Défense russe a indiqué avoir détruit à l’aide de missiles de haute précision (1) aviation de l’aérodrome militaire de Kanatovo, (2)un grand dépôt de munitions et un stockage de carburant à Nikolaev. L’aviation des forces aérospatiales russes a détruit 93 zones de concentration de main-d’œuvre et d’équipements militaires. Les troupes de missiles et l’artillerie ont frappé 34 postes de commandement des forces armées ukrainiennes, une batterie d’artillerie, 2 lanceurs du complexe Tochka-U, ainsi que 403 places fortes et 51 positions d’artillerie. Les forces de défense aérienne ont abattu 3 avions, 14 drones et des obus Smerch MLRS dans les airs.

+ Le drapeau russe a été hissé à Snigorievka dans la région de Nikolaïev

+ Les Russes se sont emparés de Trotskoïe dans la région de Donetsk.

+ A Popasna, les troupes russes ont conquis la gare et continuent leur prise de contrôle.

Depuis Roubijnie, conquise hier, les troupes de la République de Lougansk sont en train de conquérir Voïevodovka, dernier village à prendre avant d’arriver à  Severodonetsk,

+ De très puissants bombardements ont eu lieu dans l’après-midi du 5 mai sur le site d’Azovstal.  Le bataillon Azov a fait savoir qu’il était en difficulté et la cible d’un assaut de combattants au sol qui a commencé après les bombardements.

+ Des casernements de l’armée ukrainienne ont été ciblés et détruits par l’armée russe dans la région de Kharkov.

+  Ce soir 5 mai vers 21h30, Une puissante explosion dans la zone de l’usine Energomashspetsstal à Kramatorsk  où les militaires des Forces armées ukrainiennes se sont installés

+ A prendre avec précaution car cela a été diffusé par le Ministère de la défense russe. Mais un prisonnier de guerre ukrainien parle de matériel militaire délivré par les Occidentaux qui aurait été défectueux. “Les ATGM et les lance-grenades tant vantés, les Javelins et les NLAW, qui ont fait l’objet de beaucoup de publicité, se sont révélés moins efficaces en pratique. Nous souffrions constamment de ratés, seul un lancement sur quatre était réussi. Souvent, les projectiles n’explosaient pas au contact, ou bien ils explosaient avant d’atteindre la cible. La plupart des ATGM avaient des batteries périmées. Les dates de péremption dépassées depuis longtemps étaient imprimées sur de nombreux lots.”

+ Suite à l’introduction du rouble dans les régions de Kherson et Zaporojie dimanche 1er mai, le parlement ukrainien va voter une loi punissant de trois à cinq ans de prison l’abandon de la grivna ukrainienne ou la publicité pour le rouble. C’est panique à bord !

+Le SBU recherche des coupables parmi le personnel des Chemins de fer ukrainiens. Les services secrets ukrainiens sont en effet convaincus qu’il y a eu des fuites d’information permettant aux Russes de frapper les convois ferroviaires transportant du matériel occidental. Panique à bord !

+ “Le premier directeur de l’administration présidentielle de la Fédération de Russie, Sergei Kirïenko, s’est rendu à Mariupol, où il a discuté avec des soldats réservistes et rencontré des vétérans de la Seconde Guerre mondiale. Lors de son voyage de travail en République de Donetsk, M. Kirïenko était accompagné du vice-président du Conseil de la Fédération et secrétaire général de Russie Unie, Andrey Turchak. Il convient de noter que Kirïenko est responsable de la politique intérieure et qu’il est évident que le Donbass est désormais considéré comme faisant partie de la Russie

Le Mozart Group: une implication directe de la CIA en Ukraine?

Il vaut la peine d’aller consulter le site de cette entreprise qui explique “fournir des compétences décisives pour les unités ukrainiennes qui combattent au front. Si nous en croyons les informations collectées par le canal telegram Shadow Policy:

I. Né à Hong Kong, élevé au Royaume-Uni, Andrew Milburn voulait devenir avocat à Londres avec un diplôme de droit, mais il s’est plutôt engagé dans le corps des Marines américains (USMC) et a servi pendant 31 ans, prenant sa retraite en 2019 avec le grade de colonel. Il a commandé un régiment de marines Raider, est passé au commandement des opérations spéciales du KMP (MARSOC) et est devenu le premier marine à diriger une force opérationnelle multinationale d’opérations spéciales pendant la guerre contre l’Etat islamique. Son dernier poste était celui de commandant adjoint des opérations spéciales au Commandement central des États-Unis (SOCCENT), responsable de toutes les opérations spéciales américaines au Moyen-Orient et en Asie centrale. Le SOCCENT a son siège à la base aérienne MacDill, à Tampa, en Floride.

Milburn est membre auxiliaire du corps enseignant de la Joint Special Operations University et donne des cours sur le leadership, la planification, l’éthique, le commandement et le contrôle, le commandement de mission, le risque, les opérations spéciales et la guerre irrégulière dans les écoles militaires américaines et britanniques. Il est co-animateur du podcast Irregular Warfare de l’Institute of Modern Warfare et de l’Irregular Warfare Initiative. En mars, à la demande de collègues, il s’est rendu en Ukraine et a récemment créé le Mozart Group pour aider les soldats ukrainiens.

“Le Mozart Group est ainsi nommé pour contrer l’organisation paramilitaire russe, le Wagner Group”.

Dans plusieurs interviews, Milburn a noté :

“+ L’aide militaire américaine à l’Ukraine n’atteint pas les lignes de front.

+ On estime que 5 000 personnes se sont portées volontaires pour combattre pour l’Ukraine, bien que, étonnamment, beaucoup d’entre elles n’aient reçu aucune formation militaire de base.

+ Certains volontaires non militaires, y compris des Britanniques et des Américains, se sont tirés une balle pour revenir des lignes de front.

+ Nous travaillons par l’intermédiaire de contacts au sein du commandement ukrainien des opérations spéciales et nous avons mis au point un programme dans le cadre duquel les gars quittent à tour de rôle la ligne de front et nous leur donnons une formation indispensable.

+ Parfois, par inadvertance ou délibérément, nous devons nous rendre sur la ligne de front pour parler aux unités.

+ Nous nous procurons divers drones, nous les remettons aux unités de première ligne et nous nous assurons qu’elles sont formées, car il s’agit de la guerre des drones”.

II. La Joint Special Operations University (JSOU) où Milburn étudie/travaille est située sur la base aérienne MacDill, à Tampa, en Floride.

La JSOU est sous le commandement du commandant du JSOC (Joint Special Operations Command) et pratique l’utilisation d’équipes mobiles de formation. Sous le contrôle opérationnel du JSOC se trouvent la Delta Force, le DEVGRU (SEAL Team Six) et le 24th Special Tactics Squadron, les unités de “niveau 1” chargées des missions les plus complexes, clandestines et dangereuses. Le JSOC entretient une relation opérationnelle avec le Centre des opérations spéciales (SAC) de la CIA. En juin 2021, le directeur adjoint des opérations de la CIA, William Burns, a nommé David Marlow, un vétéran du renseignement qui avait été résident de la CIA dans “plusieurs des environnements les plus vastes et les plus complexes, y compris des zones de guerre”. Marlow était directeur adjoint du centre de mission de la CIA au Moyen-Orient. Autrement dit, il pourrait bien avoir interagi avec Milburn lorsqu’il était en poste à SOCCENT.

Jusqu’en décembre 2018, la Coalition mondiale contre l’Etat islamique était dirigée par Brett McGurk, avec Terry Wolf comme adjoint. Le 21.04.2022, Wolf a été nommé coordinateur de l’assistance militaire à l’Ukraine. Il y a des raisons de penser que le groupe Mozart, composé de vétérans des SDF britanniques et américains, est un projet de la CIA.”

Pour se rappeler qui l’OTAN soutient….

Le responsable de la Direction principale du renseignement du ministère ukrainien de la Défense, M. Boudanov a déclaré qu’il n’y avait que deux possibilités pour la fin de la guerre:

La première consiste à diviser la Russie en trois parties ou plus. La seconde est la préservation relative de l’intégrité territoriale de la Fédération de Russie avec le changement de dirigeant du pays. Dans le dernier cas, le nouveau dirigeant dira que la Fédération de Russie n’a rien à voir avec tous ces processus, qu’il s’agit d’un dictateur malade. Dans ce cas, la Russie abandonnera tous ses territoires occupés – des îles du Japon à Königsberg (aujourd’hui Kaliningrad), qui appartenaient auparavant (avant la 2e guerre mondiale) à l’Allemagne.”

Boudanov n’est pas tout seul puisque M. Danilov, secrétaire du Conseil National de Sécurité ukrainien a expliqué à son tout qu’il n’y aurait pas de traité de paix avec la Russie mais seulement la capitulation de cette dernière. Il n’est pas inutile de rappeler à nos dirigeants qui ils soutiennent…..

L’implosion de l’unité européenne

+ Multiplications de déclarations venant de la Commission européenne assurant que l’on n’a pas l’intention de  renoncer au gaz russe pour l’instant. Panique à bord. Les commandes de gaz russe transitant par l’Ukraine auraient augmenté de 40% en une semaine. Panique à bord !

+ Suite aux insultes verbales ou protocolaires vis-à-vis du président et du chancelier allemand commises par le gouvernement ukrainien ces dernières semaines, Zelenski a fini par appeler le président Steinmeier et l’inviter à Kiev.

+ Viktor Orban déclare que les restrictions sur les hydrocarbures russes ne devraient être imposées que lorsque tous les pays de l’UE y seront prêts. “Si la Commission européenne insiste sur l’embargo, alors elle devra porter la responsabilité de l’échec historique du processus d’intégration européenne”, a déclaré le Premier ministre.

+ Le président polonais Duda explique qu’à l’avenir il n’y aura plus de frontière entre son pays et l’Ukraine. Cela dit, les télécommunications ne sont plus gratuites, depuis aujourd’hui, pour les réfugiés ukrainiens passant par les opérateurs de téléphone mobile en Pologne.

+ La Moldavie et la Géorgie ont déclaré à nouveau aujourd’hui, séparément mais à l’unisson, qu’elles ne voulaient pas de l’ouverture d’un second front et ne livreraient pas d’armes à l’Ukraine.

+ Emmanuel Macron annonce faire passer l’augmentation de l’aide à l’Ukraine de 1,7 milliards à 2 milliards. Que ce soit de la gesticulation ou non, avez-vous entendu un opposant réclamer un débat parlementaire?

+ La Serbie va commencer à négocier un contrat gazier avec la Russie.

+ La Biélorussie effectue des manoeuvres militaires en réponse aux exercices de l’OTAN en Pologne et dans les Pays Baltes

+ Quelques exemples d’augmentation des prix en Europe:

Autriche: électricité + 51% sur un an. fuel: +42% Dépendance au gaz russe: 60%

Grande-Bretagne: La Banque d’Angleterre relève sa prévision d’inflation pour 2022 de 5,75 % à 10,25 % D’après son analyse, les prix de l’électricité pour les ménages vont augmenter de 40% en octobre

Lettonie: le prix du bois de chauffage a été multiplié par deux (sanctions sur les importations de bois russe et biélorusse)

+ Le New York Times souligne qu’en mettant en place un boycott du pétrole russe, l’Union Européenne ira acheter le même pétrole en Inde, qui l’aura acheté bon marché en Russie et le revendra plus cher aux Européens.

La guerre économique est devenue une partie d’échec entre la Russie et l’Union Européenne

+ Passionnante analyse de Tom Luongo, qui dresse un panorama de l’ensemble des bouleversements monétaires en cours. Nous aurons l’occasion d’y revenir. Retenons juste pour aujourd’hui, cette analyse de la partie d’échecs que Vladimir Poutine et en train de gagner face à l’Union Européenne (Nous laissons dans la traduction le style très identifiable de Luongo pour ceux qui le connaissent):

[Si nous nous penchons] sur les objectifs actuels de la Russie par rapport à sa situation actuelle : Comment briser le soutien de l’UE à la guerre en Ukraine? C’est, catégoriquement, la question la plus importante pour la Russie à l’avenir.

En créant Gazprombank comme une sorte de Banque d’Import-Export russe pour traiter avec les c…., la Russie dispose désormais d’un moyen de s’assurer qu’elle obtient ce qu’elle veut pour ses exportations.

L’effet de premier ordre est que le coût de la volatilité des devises est reporté sur l’acheteur de l’exportation. Ils doivent maintenant prévoir comment obtenir des roubles et à n’importe quel prix. En l’absence d’un marché international pour le rouble à ce jour, cela signifie que Gazprombank va à la bourse de Moscou et achète des roubles pour les vendre à un importateur de gaz allemand, par exemple.

C’est, à l’heure actuelle, la principale raison pour laquelle le rouble se renforce de manière spectaculaire par rapport à toutes les monnaies “inamicales”. Jusqu’à présent, le système a été si efficace que, face à un marché haussier naissant pour le dollar américain, seuls le rouble et le real brésilien ont progressé par rapport au dollar l’année dernière.

Étant donné le besoin international du rouble, qui est désormais essentiel au bon fonctionnement du commerce mondial des produits de base, la perspective d’une courbe à terme du rouble russe qui ne soit pas une plaisanterie totale semble soudain très bonne.

Cela, en soi, est un changement massif du système financier mondial. Mais, attendez…. il y a plus !

Si ces pays “ennemis” ne sont pas dirigés par des attardés complets – une mauvaise supposition, je sais – alors ils commenceront à mettre en place un marché à terme offshore du rouble… des euroroubles ?… pour répondre à leurs futurs besoins en matières premières russes.

Maintenant vous pouvez comprendre pourquoi la présidente de la Commission européenne, Cruella von der Leyen, est si inflexible dans sa tentative d’embargo sur les matières premières russes. Davos a besoin de garder le contrôle sur les termes de l’échange.

Ils doivent exercer le pouvoir qu’ils ont encore dans un environnement où ils deviennent de moins en moins pertinents pour le commerce mondial.”

La fin accélérée de l’hégémonie occidentale

+ Intéressante analyse: “Odessa et Mariupol jouent un rôle important dans l’industrie mondiale des semi-conducteurs. Dans ces villes, deux usines, Cryoin et Ingas, produisent du néon, qui est utilisé dans les équipements de lithographie pour fabriquer des micropuces. L’Ukraine a fourni environ la moitié de toutes les livraisons de néons aux grands fabricants de micropuces TSMC et Samsung. Le principal client des micropuces est les États-Unis.

Les représentants de l’industrie affirment qu’ils ont retardé la fourniture de néon d’au moins 6 mois, mais ce chiffre est très provisoire. La fabrication de puces a déjà été entravée par des restrictions dues au Covid et la demande ne fait qu’augmenter. La pénurie de néon a déjà automatiquement gonflé les prix d’un facteur 9 pour les fabricants chinois. Théoriquement, la Chine, avec sa moitié du marché, pourrait compenser en partie le manque à gagner, mais c’est un processus très lent. Il faut du temps pour augmenter la production.

La situation est compliquée par un environnement géopolitique incertain. Actuellement, l’armée ukrainienne envoie des contingents et des armes sur le front sud pour empêcher les troupes russes de prendre le contrôle des ports maritimes et de sécuriser un corridor terrestre vers la Transnistrie. Il en résulte un cercle vicieux : les États-Unis, principaux clients des micropuces, et leurs satellites, prolongent délibérément le conflit en Ukraine et lui fournissent des armes, tandis que l’Ukraine elle-même est contrainte d’arrêter la production et la fourniture du composant nécessaire à ces armements en raison des hostilités. En conséquence, les États-Unis risquent d’être confrontés à une future crise de la production d’armes, tant pour l’Ukraine que pour eux-mêmes“.

+ Autre intéressante analyse: “Question: Biden va-t-il interdire les importations d’uranium russe, qui est utilisé dans l’industrie énergétique américaine, afin que la Russie ne reçoive pas d’argent américain?

Réponse: À ce stade, nous sommes d’accord: nous ne devrions pas transférer d’argent à la Russie pour l’énergie ou pour quoi que ce soit d’autre. Mon ministère élabore actuellement une stratégie à grande échelle qui permettra aux États-Unis de disposer d’un flux régulier d’uranium stratégique sans impliquer la Russie
— Jennifer Granholm, secrétaire d’État américaine à l’énergie

Avis d’experts: La Russie détient un tiers du marché mondial de l’uranium enrichi et il n’existe tout simplement pas d’autres fournisseurs. Si Moscou répond de manière asymétrique aux sanctions énergétiques occidentales, les réacteurs nucléaires américains seront fermés en masse d’ici un an. La suspension de la production d’électricité dans les centrales nucléaires américaines aura un effet de ricochet sur les tarifs de l’électricité
Près de la moitié de la capacité mondiale de séparation de l’uranium est située en Russie. Elles sont excessives pour Moscou, donc une partie importante d’entre elles est destinée à l’Amérique
Sans Moscou, l’industrie nucléaire américaine s’effondrerait en un an et demi. Contrairement au Canada, les centrales nucléaires américaines ne pourront pas fonctionner sans uranium enrichi à trois ou quatre pour cent

+ Shell a perdu 4 milliards au premier trimestre du fait de son retrait de Russie.

+ Le Japon n’a pas mis fin à ses importations de matières premières venant de Russie pour l’instant.

+ Lula est d’accord avec Bolsonaro au moins sur un point. il critique très sévèrement Zelenski: “Il est à la télévision matin, midi et soir. Il est au Parlement britannique, au Parlement allemand, au Parlement français, au Parlement italien, comme s’il menait une campagne politique. Et il devrait être à la table des négociations”.

+ La diplomatie chinoise a le sens de la litote: “L’expansion de l’OTAN vers l’est n’a pas rendu l’Europe plus sûre” déclare l’ambassadeur de Chine à l’ONU.

+ Suite à la gaffe de Lavrov, qui avait ressorti la vieille lune selon laquelle Hitler aurait pu avoir un ancêtre juif, Vladimir Poutine s’est entretenu avec le Premier ministre israélien Bennet

L’armée chinoise laisse deux des universitaires de ‘Université Nationale des Technologies de la défense” publier une analyse sur Boutcha

Dong Zhengzong et Wang Zhongkui, auteurs de cet article, ont beau préciser qu’ils ne parlent pas pour l’armée chinoise qui les emploie, il n’est pas anodin que l’Armée Populaire de Libération ait laissé paraître le texte que voici, dont nous donnons des extraits:

“Le 3 avril, la partie ukrainienne a accusé les soldats russes d’avoir tué des centaines de civils dans la petite ville de Boutcha, au nord-ouest de Kiev. Selon les vidéos et les photos publiées par les médias ukrainiens, un grand nombre de civils ont été tués dans la ville. Les principaux médias des pays occidentaux ont immédiatement emboîté le pas et se sont alignés pour soutenir l’accusation ukrainienne. (…) Aussi alarmant que cela soit, mais toute accusation doit être basée sur des faits, la priorité absolue est de découvrir la vérité et les causes de l’incident le plus rapidement possible, afin de clarifier les nombreux doutes qui l’entourent.

Doute 1. Le ministère russe de la Défense a déclaré le 3 avril que les troupes russes s’étaient complètement retirées de Boutcha le 30 mars, et que les photos et vidéos étaient apparues le quatrième jour après le retrait des troupes russes et lorsque le personnel compétent du SBU était revenu dans la ville. Lors d’une conférence de presse au siège de l’ONU à New York, le représentant permanent de la Russie, M. Nebenja, a présenté certaines preuves, notamment une vidéo publiée par le maire de Boutcha, Anatoly Fedoruk, le 31 mars, dans laquelle Fedoruk ne dit pas un seul mot sur “les troupes russes tuant des civils”. M. Nebenja a également montré une vidéo prise par la Garde nationale ukrainienne le 2 avril à Boutcha, qui ne montrait pas de personnes tuées dans les rues. Après le retrait des troupes russes de la ville le 30 mars, le maire de Boutcha, Anatoly Fedoruk, a été interviewé le sourire aux lèvres : “Les troupes russes se sont enfin retirées !” Il est déraisonnable pour lui de sourire et de ne rien dire alors qu’une horrible tuerie a lieu dans sa ville. De plus, Bucha n’est pas une grande ville et les habitants n’ont pas fui mais ont continué à vivre sur place, il est donc peu probable que les corps de leurs voisins aient été laissés dans la rue pendant trois semaines sans que rien ne soit fait.

Deuxième doute. Au tout début de l’opération militaire spéciale en Ukraine, le président russe Poutine a explicitement ordonné à ses soldats de ne pas cibler les civils. D’après les informations recueillies jusqu’à présent, les troupes russes se sont retirées des environs de Kiev dès le 30 mars, et les tirs sur des civils à Boutcha ont été connus une semaine plus tard. Le ministère russe de la Défense a annoncé l’achèvement de la première phase de l’opération militaire spéciale, et il n’avait pas besoin de le faire pour ternir son image de retenue au cours des 30 jours précédents. Les troupes russes se sont retirées des environs de Kiev de leur propre initiative, et même si elles l’avaient fait, comme l’accusent les médias occidentaux, elles auraient dû avoir tout le temps d’éliminer les traces d’un massacre autant qu’elles le pouvaient afin de ne pas laisser à d’autres une telle excuse pour être blâmées.

Doute 3. Le réseau de communication en Ukraine n’a pas été perturbé et la population locale a pu mettre en ligne des photos et des vidéos sur les combats. Si les troupes russes avaient effectivement commis cet incident, il aurait dû être exposé au public depuis le début. Les correspondants de guerre n’ont rien dit de l’incident, il est donc plus probable qu’il s’agisse d’un effort délibéré pour discréditer les troupes russes d’avoir commis des crimes de guerre en violation du droit humanitaire. Selon les photos satellite haute résolution prises au-dessus de Boutcha depuis la mi-mars, publiées par la société américaine Maxar Technologies, de nombreux corps se trouvaient là depuis au moins trois semaines. Il semble déraisonnable que des centaines de corps soient restés dans les rues de la petite ville pendant près de 20 jours sans être remarqués par autant de correspondants de guerre et de personnes locales.

Doute 4. Il est de notoriété publique que dans les 24 heures suivant la mort, le cadavre se raidit, des taches nécrotiques apparaissent et le sang des plaies coagule. Or, les “cadavres” de la vidéo ne se sont pas raidis, sans taches nécrotiques, et le sang des blessures n’a pas coagulé. Par conséquent, ils ne semblent pas avoir été tués depuis plusieurs semaines, mais plutôt résulter de meurtres récents. De plus, les internautes ont remarqué que certains des “cadavres” de la vidéo n’avaient pas saigné du tout, et que certains semblaient même encore trembler légèrement. (…)  Récemment, Ilya Kiva, un député ukrainien, a déclaré que l’incident de Boutcha était une mise en scène et que le véritable cerveau derrière n’était pas l’Ukraine, mais le MI6 britannique.

Cinquième doute. Immédiatement après l’incident, la Russie a proposé une réunion d’urgence du Conseil de sécurité de l’ONU pour enquêter sur l’affaire, ce qui a été rejeté à deux reprises par le Royaume-Uni, qui préside le Conseil. Comme il y avait des allégations de massacres de civils en Ukraine et que toutes les parties étaient très préoccupées, il semblait plus logique de recueillir des preuves des deux côtés et de découvrir la vérité que de rejeter la proposition russe de tenir une enquête impartiale le plus tôt possible. (…) . Comme l’a déclaré Li Haidong, professeur à l’Institut des relations internationales de l’Université des affaires étrangères de Chine à Pékin, au Global Times, “il semble que les pays occidentaux dirigés par les États-Unis ne peuvent pas attendre l’enquête et veulent désespérément ajouter de nouvelles sanctions à l’encontre de la Russie et ramener les progrès positifs durement acquis vers les tensions et les conflits””.

On sera sans doute gêné en pensant qu’il s’agit d’une publication émanant de la Chine communiste. Mais force est de constater que l’on n’a aucune idéologie dans un article comme celui que nous venons de citer. Et le ton en dit beaucoup sur la volonté de la Chine de peser dans un règlement du conflit.

Ajoutons que la Chine est inquiète: les sanctions contre la Russie lui font penser qu’elle pourrait elle aussi devenir cible de sanctions. Pékin lance une série de tests sur la capacité de l’économie à supporter des sanctions occidentales.

Le Courrier des Stratèges