Étiquettes

, , , , ,

Si l’initiative symbolique a été saluée par les militants des droits humains, certains d’entre eux ont dénoncé l’hypocrisie du président Joe Biden qui a annoncé mardi se rendre prochainement en Arabie saoudite.

La nouvelle rue servira de « mémorial pour que le souvenir de Jamal Khashoggi ne puisse jamais être étouffé », a déclaré Phil Mendelson, président du conseil municipal. REUTERS/Evelyn Hockstein
La nouvelle rue servira de « mémorial pour que le souvenir de Jamal Khashoggi ne puisse jamais être étouffé », a déclaré Phil Mendelson, président du conseil municipal. REUTERS/Evelyn Hockstein

AFP 

La nouvelle rue servira de « rappel constant » et de « mémorial pour que le souvenir de Jamal Khashoggi ne puisse jamais être étouffé », a déclaré Phil Mendelson, président du conseil municipal, qui avait voté à l’unanimité en faveur du nouveau nom.

« Nous voulons rappeler aux gens qui se cachent derrière ces portes que chaque jour, chaque heure, chaque minute, ceci sera dorénavant la rue Jamal Khashoggi », a renchéri Sarah Leah Whitson, de l’organisation de défense des droits humains fondée par le journaliste saoudien assassiné, en désignant l’ambassade face à elle. « Nous les tiendrons pour responsables de l’assassinat de notre ami (…) qui a osé défier la tyrannie de Mohammed ben Salmane ».

« Capitulation éhontée »

Hasard du calendrier, la cérémonie a eu lieu au lendemain de l’annonce du voyage du président américain en Arabie saoudite mi-juillet, au cours duquel il doit rencontrer le prince héritier Mohammed ben Salmane, pourtant accusé par le renseignement américain d’avoir « validé » l’assassinat du chroniqueur du Washington Post.

Tawakkol Karman, la militante yéménite prix Nobel de la paix en 2011, a estimé lors de la cérémonie que la future visite présidentielle signifiait « que Biden a abandonné son engagement à défendre les droits humains à travers le monde ». Sarah Leah Whitson a quant à elle dénoncé une « capitulation éhontée » de la part du dirigeant démocrate.

Joe Biden avait estimé avant son élection à la Maison Blanche que l’Arabie saoudite devait être traitée en État « paria », et promis, lors de son arrivée au pouvoir, un « recalibrage » des relations avec ce partenaire stratégique de l’Amérique, choyé comme rarement par son prédécesseur républicain Donald Trump. Il avait alors fait savoir qu’il refusait d’échanger directement avec le prince « MBS », jusqu’au revirement annoncé mardi.