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Italie » Le premier ministre italien Mario Draghi a présenté sa démission hier soir, démission toutefois refusée par le président italien Sergio Mattarella.
Affaibli par la décision du Mouvement 5 étoiles (M5S, antisystème), membre de sa coalition, de boycotter un vote de confiance au Sénat, Mario Draghi avait annoncé qu’il présenterait sa démission.
«La majorité d’unité nationale qui a soutenu ce gouvernement depuis sa création n’existe plus, a expliqué Mario Draghi. Le pacte de confiance fondant l’action de ce gouvernement a disparu.» L’ancien patron de la Banque centrale européenne était arrivé aux affaires début 2021 pour constituer une coalition suffisamment large et solide pour surmonter l’urgence pandémique et la crise économique qui s’est ensuivie.
Hormis le parti Fratelli d’Italia de Georgia Meloni (extrême droite), les principales formations représentées au parlement sont entrées dans la coalition. Mais les frictions n’ont pas cessé avec le M5S, que ce soit à l’intérieur du parti ou au sein du gouvernement.
Le président de la République Sergio Mattarella a toutefois refusé la démission du président du Conseil et l’a invité à se présenter au parlement (…) afin qu’ait lieu une évaluation de la situation.» Il a ainsi voulu éviter que Mario Draghi parte en plein été, avec le risque de faire entrer l’Italie dans une période d’instabilité. Sergio Mattarella est en outre de notoriété publique opposé à ce que les législatives, actuellement prévues en 2023, soient avancées à l’automne.
Cette décision permet de «renvoyer Mario Draghi devant le parlement pour vérifier si une majorité existe encore pour ce gouvernement», a expliqué Lorenzo Castellani, professeur de sciences politiques à l’Université Luiss de Rome.
A l’origine de la crise, le décret-loi sur des aides en faveur du pouvoir d’achat veut aussi faciliter la construction d’un incinérateur d’ordures à Rome, à laquelle sont opposés les M5S. Ce parti ne compte plus que 10-11% d’intentions de vote, contre 32% de voix en 2018.
ATS/AFP