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centrale nucléaire, forces ukrainiennes, Ukraine, Zaporozhye

Écrit par Lucas Leiroz, chercheur en sciences sociales à l’Université fédérale rurale de Rio de Janeiro ; consultant en géopolitique.
Apparemment, les forces ukrainiennes ont lancé une attaque à la roquette contre la centrale nucléaire de Zaporozhye et ont tenté de faire porter le chapeau de l’opération aux Russes. L’attaque aurait eu lieu dans la nuit du 5 août, lorsque des roquettes Uragan ont été envoyées contre la région. Les éclats d’obus ont touché une zone située à seulement 400 mètres de l’unité de puissance opérationnelle de la station militaire. Ce cas n’est qu’un exemple de plus des craintes concernant la possibilité d’un accident nucléaire comme conséquence du conflit.
Depuis le début de l’opération militaire spéciale, les troupes russes en Ukraine ont agi avec une extrême prudence dans les régions où se trouvent des centrales nucléaires. Il est évident qu’aucune des parties ne profiterait d’un accident nucléaire, dont les conséquences affecteraient directement la vie des civils. Cependant, les forces de Kiev semblent vouloir provoquer un tel accident afin d’essayer de faire porter le chapeau aux Russes et de générer une pression internationale contre Moscou.
Le 5 août, des explosions ont été signalées au complexe nucléaire de Zaporozhye, l’un des plus grands de toute l’Europe, suscitant à nouveau la crainte d’une éventuelle catastrophe. Moscou et Kiev se sont immédiatement accusés mutuellement d’avoir bombardé la centrale, qui a été reprise par les forces russes début mars, ainsi que la ville d’Enerhodar, où se trouve le complexe. Des éléments récents montrent toutefois que la version russe semble être la bonne.
Les autorités locales de Zaporozhye ont été témoins de l’incident et ont souligné que les troupes ukrainiennes en étaient responsables. Les missiles seraient partis d’une région occupée par l’armée ukrainienne, compte tenu de la direction du bombardement et des endroits touchés. Les porte-parole de l’administration locale ont précisé que les forces russes n’étaient pas impliquées dans l’opération, les attaques ayant été menées par l’armée ukrainienne.
« La nuit dernière, les forces armées ukrainiennes ont mené une frappe à l’aide d’un lance-roquettes Uragan de 220 millimètres (…) La zone de l’installation de stockage à sec du combustible nucléaire traité et le poste de contrôle automatisé de la situation radiologique semblaient se trouver dans la zone de frappe. Les bâtiments administratifs et le territoire adjacent à l’installation de stockage ont été endommagés par les armes à sous-munitions. Il est important de noter que les éclats d’ogives tombés et le moteur de la fusée lui-même ne sont pas tombés à plus de 400 mètres de l’unité de puissance active », a déclaré récemment un porte-parole de l’administration locale dans un communiqué.
Comme prévu, les médias occidentaux ont dépeint l’affaire comme une sorte de « crime russe », ignorant les témoins qui ont réellement vu ce qui s’est passé à Zaporozhye. L’ambassade de Russie aux États-Unis a fait une déclaration dans laquelle elle répudie la manière dont les médias occidentaux ont abordé le sujet, considérant l’attitude des journalistes américains comme russophobe. La diplomatie russe a également demandé que les organisations internationales qui réglementent l’énergie nucléaire prennent position sur l’affaire et condamnent l’attitude ukrainienne.
« Nous demandons aux Nations unies et à l’Agence internationale de l’énergie atomique [AIEA] de condamner les actes criminels de Kiev et de prendre des mesures urgentes pour prévenir les provocations dans les installations dangereuses pour les radiations en Ukraine. Quant aux journalistes américains, qu’ils cessent de colporter des fabrications russophobes », a déclaré un porte-parole de l’ambassade.
Il est curieux de constater à quel point la rhétorique occidentale est sans fondement. Jusqu’à présent, aucun journaliste n’a été en mesure d’argumenter les prétendues raisons pour lesquelles Moscou a attaqué Zaporozhye. La région est occupée par les forces russes depuis mars, avec une vaste protection de la population locale garantie par les soldats impliqués dans l’opération. C’est un territoire pratiquement pacifié qui continue simplement à subir les conséquences du conflit parce que les troupes ukrainiennes insistent pour bombarder la région. Tout intérêt à attaquer cet endroit viendrait logiquement de forces extérieures à celui-ci et non de celles qui l’occupent déjà. Mais malgré cela, les médias occidentaux insistent sur le fait que les Russes seraient responsables de l’attaque.
En outre, il faut noter que ce ne serait pas la première fois que Kiev attaque des régions où se trouvent des centrales nucléaires. Depuis le début de l’intervention russe, la priorité des forces de Moscou a été d’occuper ces zones afin d’éviter les dommages collatéraux des bombardements. Et Kiev a réagi en menant des attaques irresponsables, en lançant des roquettes près des réacteurs et en suscitant des inquiétudes quant à d’éventuels accidents. En mars, les services de renseignement russes ont même affirmé dans un rapport que les forces ukrainiennes tentaient délibérément de provoquer une catastrophe nucléaire afin d’accuser les Russes et de monter l’opinion publique internationale contre Moscou.
Ce qui semble se produire n’est qu’un nouvel épisode de la conduite irresponsable et anti-humanitaire des forces de Kiev. Face à l’évidente défaite militaire, le gouvernement ukrainien devrait simplement accepter les conditions de paix plutôt que d’essayer d’aggraver la catastrophe.
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