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Par Charles Kennedy

Une entreprise de défense chinoise expédie du pétrole vénézuélien en Chine depuis 2020, a rapporté Reuters, citant des sources anonymes, en remplacement de la major pétrolière d’État PetroChina.

China Aerospace Science and Industry Corp, ou CASIC, a utilisé trois pétroliers pour transporter du brut vénézuélien vers un parc de stockage qu’elle a racheté à PetroChina. L’État chinois réduit l’encours de la dette vénézuélienne au lieu de payer les livraisons, selon les sources de Reuters.

Jusqu’à présent, CASIC a expédié du pétrole pour un total de 25 millions de barils d’une valeur d’environ 1,5 milliard de dollars selon la formule utilisée pour fixer le prix du brut vénézuélien Merey. Ce montant correspond à un taux d’exportation quotidien de 42 000 barils.

« Ces expéditions s’inscrivent strictement dans le cadre d’un mandat gouvernemental, la CASIC ayant été désignée pour transporter le pétrole en guise de paiement pour compenser la dette vénézuélienne (envers la Chine) », a déclaré l’une des sources de Reuters.

« Tout l’argent provenant des recettes reste en Chine. Le ministère des affaires étrangères du Venezuela est chargé de la conciliation et de la responsabilité », a déclaré une autre source à Reuters.

La Chine est le plus gros acheteur de pétrole du Venezuela depuis que les sanctions américaines contre Caracas ont été renforcées en 2019, même si les entreprises pétrolières publiques chinoises ont ostensiblement coupé leurs liens commerciaux avec PDVSA.

Les sanctions, couplées à des années de sous-investissement et de mauvaise gestion, ont décimé la production pétrolière du Venezuela, les dernières données, pour juillet, indiquant un taux de production quotidien moyen de 629 000 barils.

Le gouvernement de Caracas prévoit toutefois de porter cette production à 2 millions de bpj d’ici la fin de l’année, puis à 3 millions de bpj en 2023. La dernière fois que le Venezuela a produit 3 millions de bpj de brut, c’était en 1997. Au cours des 20 années suivantes, la production a atteint en moyenne 2 millions de bpj.

La Chine, quant à elle, a bénéficié de prix réduits pour le brut vénézuélien, mais aussi iranien et, dernièrement, russe, dans un contexte de sanctions visant à décimer les exportations de pétrole de ces pays.

Dans une récente colonne, Clyde Russell de Reuters a fait valoir que ces achats par le premier importateur mondial de pétrole avaient empêché une situation encore plus tendue de l’offre mondiale de pétrole et une hausse des prix du pétrole.

Oilprice.com