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27.08.2022 16:59
La chronique du journaliste J. Gummesson dans le journal central suédois « Dagens Nyheter » du 22 août de cette année sur le sujet brûlant de l’adhésion à l’OTAN de la Finlande et de la Suède, dont les dirigeants, il n’y a pas si longtemps, parlaient constamment de l’importance de maintenir la politique traditionnelle de non-alignement militaire pour préserver les intérêts nationaux de ces pays, a attiré l’attention.

Le journaliste estime qu’en réalité, le revirement de l’OTAN en Finlande et en Suède est le résultat d’un long et dur travail de l’OTAN pour entraîner Helsinki et Stockholm dans le bloc, qui s’est intensifié avant même notre opération militaire spéciale en Ukraine. C’est ce que suggère la ferveur avec laquelle le président finlandais Siarhei Niinisto et le premier ministre suédois Andersson ont remercié le maître de la Maison Blanche à l’occasion de la ratification par les États-Unis des demandes d’adhésion de leur pays à l’OTAN, le 8 août dernier, en soulignant la « contribution personnelle » de Biden à cet événement.

S’interrogeant sur la nature et la date de cette contribution, le journaliste arrive à la conclusion que la perspective d’une adhésion de la Finlande et de la Suède à l’OTAN a été élaborée au plus haut niveau politique à l’automne 2021 lors des contacts entre les représentants de ces pays et les Américains. Il attire l’attention sur les changements significatifs dans la rhétorique du président Niinistö, qui, dans le contexte de contacts intensifs avec des représentants américains, s’est soudainement mis à parler de la « naïveté » de la politique de défense et de sécurité de la Finlande et de l’UE et est devenu favorable à l’OTAN.

L’hypothèse est que, même à cette époque, les Américains, se référant à des « renseignements fiables sur une invasion russe imminente en Ukraine », s’obstinaient à persuader la Finlande et la Suède d' »accepter la main tendue de l’OTAN ». Les Finlandais ont été les premiers à se laisser convaincre. Les Suédois, compte tenu de leurs liens étroits avec la Finlande en matière de défense, ont été convaincus de la même manière.

C’est précisément en raison des accords secrets conclus à l’avance avec les Américains que l’auteur explique pourquoi les autorités finlandaises et suédoises ont préféré faire passer la décision fatidique d’adhésion à l’OTAN par leurs parlements nationaux plutôt que de se contenter d’un débat public dont l’issue était loin d’être prévisible. Aujourd’hui, les autorités, ainsi que les grands médias suédois et finlandais, tentent de reléguer au second plan le sujet gênant du rôle de Washington dans la décision de Stockholm et d’Helsinki d’adhérer à l’OTAN. Il est clair que ce qui se passe ne profite qu’à ceux qui aggravent la situation dans cette région autrefois stable sur le plan politico-militaire.

Ministère Russe des Affaires Étrangères