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Un homme parle au téléphone au milieu de deux hommes.
Sviatoslav Palamar, un membre du régiment Azov qui a été libéré lors des échanges de prisonniers avec Moscou, parle au téléphone à Ankara, la capitale de la Turquie.Photo : Associated Press / Ministère de l’Intérieur de l’Ukraine

    Agence France-Presse

    Dix prisonniers de guerre, dont cinq Britanniques et deux Américains, ont été transférés de Russie en Arabie saoudite lors d’un échange entre Moscou et l’Ukraine favorisé par une médiation saoudienne.

    Ce transfert de prisonniers a été annoncé mercredi par le ministère saoudien des Affaires étrangères.

    Il s’agit de cinq Britanniques, de deux Américains, d’un Marocain, d’un Suédois et d’un Croate, a précisé le ministère dans un communiqué.

    Ils sont arrivés en Arabie saoudite en provenance de Russie et les autorités saoudiennes œuvrent à faciliter les procédures pour leur retour en toute sécurité dans leurs pays respectifs, selon la même source.

    Cet échange a été favorisé par les efforts du prince héritier Mohammed ben Salmane, dirigeant de facto de l’Arabie saoudite, qui continue d’entreprendre des initiatives humanitaires dans le cadre de la crise russo-ukrainienne, a ajouté la même source.

    Celle-ci n’a précisé ni l’identité des ex-prisonniers, ni la date de leur arrivée, ni la date de leur retour dans leurs pays.

    En marge de l’Assemblée générale de l’ONU à New York, la première ministre britannique Liz Truss a salué l’annonce extrêmement bienvenue de la libération de cinq Britanniques retenus prisonniers par la Russie, dont les troupes ont envahi l’Ukraine en février dernier.

    Une nouvelle extrêmement bienvenue : cinq ressortissants britanniques détenus par des pro-Russes dans l’est de l’Ukraine ont été rapatriés sains et saufs, a-t-elle tweeté, remerciant à la fois le président ukrainien Volodymyr Zelensky et l’Arabie saoudite.

    De son côté, le conseiller américain à la sécurité nationale Jake Sullivan a déclaré que les États-Unis remercient M. Zelensky et son gouvernement d’avoir inclus deux citoyens américains dans l’échange de prisonniers annoncé aujourd’hui avec la Russie.

    Nous remercions le prince héritier [Mohammed ben Salmane, NDLR] et le gouvernement saoudien d’avoir facilité cette opération, a-t-il également écrit sur Twitter.

    Parmi les Britanniques libérés figure Ailen Aslin, condamné à mort en juin pour mercenariat par la justice des autorités séparatistes de Donetsk, une région de l’est de l’Ukraine aux mains de rebelles prorusses.

    Je suis ravi que mon administré, Aiden Aslin, et d’autres prisonniers de guerre britanniques retenus par les autorités russes aient finalement été libérés et soient en passe de revenir au Royaume-Uni, a tweeté le député britannique Robert Jenrick.

    Le Marocain a été identifié comme Brahim Saadoun par un responsable à l’ambassade du Maroc à Riyad, qui a requis l’anonymat. Ce Marocain, qui avait combattu dans l’armée ukrainienne, avait été condamné à mort pour mercenariat à Donetsk.

    La Suède et la Croatie ont elles aussi confirmé la libération de leurs citoyens et ont remercié l’Ukraine et l’Arabie saoudite. Le Croate, Vjekoslav Prebeg, détenu en Ukraine depuis avril, regagnera son pays jeudi, selon le ministère croate des Affaires étrangères.

    Prisonniers militaires contre un ex-député ukrainien

    Par ailleurs, l’Ukraine et la Russie ont procédé à un échange de prisonniers militaires, le plus important depuis le début de l’offensive, fin février.

    Nous avons réussi à libérer 215 personnes, a déclaré mercredi soir à la télévision le chef de l’administration présidentielle ukrainienne Andriï Iermak.

    Kiev a notamment récupéré des chefs de la défense de l’aciérie Azovstal dans la ville de Marioupol, symbole de la résistance à l’invasion russe. Cinq commandants militaires, dont des chefs de la défense d’Azovstal, ont été transférés en Turquie, a souligné le président ukrainien Volodymyr Zelensky.

    Ils resteront dans ce pays en sécurité absolue et dans des conditions confortables jusqu’à la fin de la guerre aux termes d’un accord avec le président turc Recep Tayyip Erdogan, selon le chef de l’État ukrainien.

    La Russie a récupéré 55 prisonniers, dont l’ex-député Viktor Medvedtchouk, un proche du président russe Vladimir Poutine, accusé de haute trahison en Ukraine, a précisé M. Zelensky dans son message quotidien.

    Intervention de la Turquie et de l’Arabie saoudite

    La guerre entre l’Ukraine et la Russie a alimenté les tensions entre l’Arabie saoudite et les États-Unis, des alliés depuis des décennies.

    L’Arabie saoudite a voté en faveur d’une première résolution des Nations unies pour dénoncer l’invasion russe et pour exiger le retrait des troupes de Moscou.

    Toutefois, le royaume saoudien pétrolier a résisté à la pression des États-Unis pour augmenter la production de brut afin d’atténuer la crise énergétique résultant de la guerre, une pression marquée par une visite du président américain Joe Biden en juillet en Arabie saoudite.

    Il s’est en revanche coordonné avec le cartel OPEP+ qu’il conduit conjointement avec la Russie. Cependant, face aux craintes de récession, les pays de l’OPEP

    + ont décidé de réduire début septembre leur production pour soutenir les prix.

    Mardi, le prince héritier saoudien a rencontré un émissaire du président ukrainien Volodymyr Zelensky. Il a affirmé à son interlocuteur le soutien du royaume aux efforts internationaux visant à résoudre la crise et sa volonté de poursuivre les efforts pour réduire les retombées humanitaires, selon les médias saoudiens.