La députée du Bundestag avait demandé aux ministères compétents des informations avant et après les explosions – en vain.
Author – Christine Dankbar

Le gouvernement fédéral retient-il des informations importantes sur les attaques présumées contre les gazoducs, y compris vis-à-vis du Parlement ? C’est ce que soupçonne Sahra Wagenknecht, députée de gauche au Bundestag, après avoir posé trois questions sur le sujet au ministère de l’Economie et au ministère des Affaires étrangères.
Le 26 septembre, au moins deux explosions se sont produites sur les lignes des gazoducs Nord Stream 1 et Nord Stream 2. Ces explosions ont provoqué des fuites de gaz dans la mer Baltique, au fond de laquelle se trouvent les gazoducs. On ne sait pas encore, du moins officiellement, qui ou quoi a provoqué ces explosions. Les pays de l’OTAN et la Russie s’accordent à penser qu’il s’agit d’un attentat. L’auteur de l’attentat n’est toutefois pas clair. Le parquet fédéral de Karlsruhe enquête sur une « grave attaque violente de sabotage contre l’approvisionnement en énergie ».

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Politique
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Le ministère à Wagenknecht : pas d' »enquêtes sur le terrain ».
Apparemment, même près de trois semaines après les explosions, il n’y a toujours pas d’informations plus précises à ce sujet, ni même d’enquêtes sur place. C’est ce qu’a fait savoir le ministère de l’Economie à la députée de gauche en réponse à sa question écrite. Wagenknecht avait voulu savoir quelles informations le gouvernement fédéral possédait entre-temps sur ces incidents et quelles mesures il avait prises « seul, avec l’UE, d’autres gouvernements et l’OTAN » pour déterminer qui était responsable des dégâts. La réponse est : aucune. « Jusqu’à présent, il n’est pas possible de mener des enquêtes sur place, c’est pourquoi le gouvernement fédéral ne dispose pas non plus d’informations fiables sur les causes possibles de l’attaque », écrit le ministère dans sa réponse, dont le Berliner Zeitung a obtenu copie.
Le ministère Habeck a répondu de manière évasive, voire pas du tout, à la question de savoir quelles étaient les alertes du gouvernement concernant d’éventuelles attaques contre les pipelines et quelles mesures éventuelles avaient été prises. Le secrétaire d’Etat à l’Economie Patrick Graichen écrit à ce sujet que les infrastructures critiques telles que les gazoducs Nord Stream sont en principe soumises à un risque abstrait. Il n’est pas possible de protéger « totalement » plusieurs milliers de kilomètres de lignes contre tout risque. Le Parlement n’a pas accès à plus d’informations.
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