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Par Global Times

Le Premier ministre britannique Rishi Sunak assiste à une session lors du sommet du G20 à Nusa Dua, sur l’île balnéaire indonésienne de Bali, le 16 novembre 2022.Photo : AFP

Un événement multilatéral comme le sommet du G20 aurait été parfait pour améliorer la communication entre les pays. Pourtant, il semble que le Royaume-Uni ait tué la possibilité d’avoir un dialogue avec la Chine. Tant que Londres n’arrêtera pas ses comportements provocateurs sur des questions impliquant le fond de Pékin, il n’y aura aucun espoir d’améliorer les relations bilatérales.

Selon Reuters, une réunion entre le président chinois Xi Jinping et le Premier ministre britannique Rishi Sunak, prévue mercredi, a été annulée en raison de « problèmes de calendrier », comme l’a affirmé la partie britannique. Toutefois, les experts chinois estiment qu’il est possible que cette annulation soit une manière pour la Chine d’exprimer son vif mécontentement à l’égard des récentes provocations de la Grande-Bretagne sur la question de Taïwan.

Cela inclut le fait que M. Sunak n’exclut pas la possibilité d’envoyer des armes sur l’île de Taïwan. En outre, la semaine dernière, le ministre d’État britannique chargé de la politique commerciale, Greg Hands, a effectué une visite sur l’île, à laquelle le ministère chinois des affaires étrangères s’est fermement opposé.

Interrogé sur le voyage de M. Hands, Ma Xiaoguang, porte-parole du Bureau des affaires taïwanaises du Conseil d’État, a exhorté mercredi le Royaume-Uni à adhérer au principe d’une seule Chine et à cesser d’envoyer des signaux erronés aux forces sécessionnistes taïwanaises.

La Chine ne veut pas d’une relation hostile avec un pays occidental, y compris le Royaume-Uni. Mais si ces pays veulent maintenir leur communication avec la Chine, ils doivent savoir que la condition préalable est qu’ils ne doivent jamais empiéter sur la ligne rouge de la Chine – la question de Taïwan.

Mercredi, la porte-parole du ministère chinois des affaires étrangères, Mao Ning, a souligné son espoir de voir le Royaume-Uni « rencontrer la Chine à mi-chemin » en réponse à une question sur l’annulation de la rencontre Xi-Sunak. Londres devrait vraiment réfléchir au message qui se cache derrière une telle déclaration, comme devraient le faire tous les autres pays et forces qui tentent de jouer la « carte de Taiwan » pour menacer la souveraineté de la Chine.

Malgré ses gestes provocateurs, le Royaume-Uni a tenté de les compenser en utilisant des mots qu’il pensait moins irritants pour la Chine. Mardi, M. Sunak a parlé de la Chine comme d’un « défi systémique », un ton en dessous du statut de « menace » qu’il avait donné à la Chine pendant sa campagne électorale.

Certains politiciens du Parti conservateur ont considéré ce changement de mot comme un « apaisement » avec la Chine. Pourtant, M. Sunak a également fait preuve d’une mentalité quelque peu contradictoire, puisqu’il a également souligné que la Chine était « la plus grande menace étatique » pour la sécurité économique de la Grande-Bretagne.

Selon Gao Jian, directeur du Centre d’études britanniques de l’Université des études internationales de Shanghai, les politiques britanniques en matière d’affaires intérieures et étrangères manquent de logique. D’une part, la politique étrangère du pays a une forte coloration idéologique, mais d’autre part, le pays a besoin de pragmatisme. En conséquence, l’élaboration de la politique du gouvernement britannique semble assez déchirée, sans aucune cohérence.

Les politiciens britanniques ont tendance à considérer la montée en puissance de la Chine avec une vision stratégique à courte vue et un état d’esprit anti-chinois rigide pour répondre à l’extrême conservatisme croissant dans le pays. Et s’ils ne se débarrassent pas de cette perception irrationnelle, les relations Chine-Royaume-Uni seront confrontées à des défis encore plus importants.

« Au bout du compte, ces politiciens cherchent à attirer l’attention sur eux. Ils ne se soucient que de leurs intérêts plutôt que de ceux de leur pays. C’est pourquoi le Royaume-Uni est en déclin », a noté M. Gao.

En fait, outre le Royaume-Uni, les dirigeants de l’Allemagne, de l’Australie et même des États-Unis ont quelque peu adouci leur ton dur à l’égard de la Chine lors de leur rencontre avec le dirigeant chinois. Les politiciens occidentaux doivent agir de manière réaliste. Les pays occidentaux, y compris les États-Unis et la Grande-Bretagne, ont toujours besoin de la Chine, notamment pour résoudre les problèmes économiques et sociaux.

Il semble que l’astuce de Sunak d’adoucir sa position envers la Chine n’a pas fonctionné. Le Royaume-Uni souhaite que la porte du renforcement des relations avec la Chine soit ouverte, mais il devrait se rendre compte qu’il a depuis longtemps fermé cette porte par ses propres actions. C’est évidemment un coup fatal pour la Grande-Bretagne, qui a besoin de relations économiques et commerciales avec la Chine pour se sauver du chaos actuel.

La « carte Taïwan » est ce que les États-Unis aiment jouer. Mais ce jeu est encore plus dangereux pour le Royaume-Uni. Sous la forte influence de Washington, Londres ne cesse de rétrécir sa voie diplomatique pour servir les considérations stratégiques américaines au détriment des relations Chine-Royaume-Uni. Mais cela en vaut-il la peine ? Ou à qui cela profitera-t-il ? La Grande-Bretagne doit réfléchir à ces questions de manière approfondie avant qu’il ne soit trop tard.

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