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L’ancienne chancelière allemande défend sa politique envers la Russie lors d’une interview dans un magazine.

Mme Merkel a également déclaré que le conflit en Ukraine « n’a pas été une surprise ». Selon elle, en 2021, l’accord de Minsk a été « vidé de sa substance ». | Photo de pool de Michael Kappeler via Getty Images

Par Wilhelmine Preussen

L’ancienne chancelière allemande Angela Merkel a déclaré qu’elle ne voyait plus aucune possibilité d’influencer le président russe Vladimir Poutine vers la fin de son mandat.

Dans une interview accordée au magazine allemand Der Spiegel, Angela Merkel a évoqué ses dernières rencontres avec Poutine, déclarant que tout au long de sa visite d’adieu à Moscou en août 2021, elle a eu le sentiment qu' »en termes de politique de pouvoir, c’est fini », ajoutant que « pour Poutine, seul le pouvoir compte. »

Elle a cité le fait que Poutine ait amené le ministre russe des affaires étrangères Sergey Lavrov lors de cette dernière visite comme un autre signe de l’effritement de son pouvoir, alors qu’auparavant ils se rencontraient « souvent en privé », a-t-elle dit.

Mme Merkel a également déclaré que le conflit en Ukraine « n’était pas une surprise », car, selon elle, en 2021, l’accord de Minsk, conclu en 2015 dans le but de mettre fin au conflit dans l’est de l’Ukraine, a été « vidé de sa substance. »

Selon Mme Merkel, elle a tenté sans succès de mettre en place « un format de discussion européen indépendant avec Poutine » à l’été 2021 avec le président français Emmanuel Macron, mais a réalisé qu’elle n’avait plus non plus le poids nécessaire pour s’imposer au Conseil européen, la fin de son mandat approchant.

Mme Merkel s’est également défendue, affirmant qu’avec le président américain de l’époque, Barack Obama, « nous avons tout essayé après l’annexion de la Crimée par la Russie [en 2014] pour empêcher de nouvelles incursions de la Russie en Ukraine et avons coordonné nos sanctions dans le détail. »

Ces remarques interviennent peu après qu’elle a été publiquement critiquée par l’ancien président du Bundestag et collègue du parti CDU, Wolfgang Schäuble, pour ne pas avoir reconnu les erreurs de sa politique russe au cours des 16 dernières années.

La dépendance de l’Allemagne à l’égard des livraisons de gaz russe n’a cessé de croître sous la direction de Mme Merkel au cours des années qui ont précédé l’invasion totale de l’Ukraine par Moscou.

Politico.eu