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Une femme marche près d'équipement militaire recouvert de neige.
Une jeune femme marche près de la place de l’Indépendance, à Kiev.Photo : afp via getty images / Sergei Supinsky

    Agence France-Presse

    Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a exhorté lundi les pays du G7 à fournir plus d’armes et de gaz à l’Ukraine. La population de son pays est frappée par l’arrivée de l’hiver alors que les pannes de courant et de chauffage sont courantes.

    Le président Zelensky a réclamé des chars modernes, de l’artillerie, des canons et des obus, ainsi que des missiles de longue portée, lors d’une réunion en visioconférence avec le G7, selon des propos rapportés par la présidence ukrainienne.

    Face à ses alliés occidentaux, le dirigeant ukrainien a une nouvelle fois déploré l’avantage militaire de la Russie en matière d’artillerie et de missiles. C’est un fait, a-t-il souligné, pour appuyer sa demande.

    Depuis plusieurs mois, les Occidentaux livrent abondamment à Kiev des armes en tous genres, dont les lance-roquettes Himars américains réputés pour être très précis, ou encore les canons Caesar français.

    L’impact de ces armes sur le champ de bataille a été salutaire pour l’Ukraine en permettant d’inverser progressivement les rapports de force. En septembre, les soldats ukrainiens ont forcé les militaires russes à se retirer d’une large partie du nord-est, dans la région de Kharkiv. Les Ukrainiens ont ensuite chassé les Russes de la ville méridionale de Kherson, au début du mois de novembre, la principale prise de guerre russe depuis la fin de février.

    Plus nous serons efficaces avec de telles armes, plus l’agression russe sera courte, s’est-il exclamé.

    Le réseau énergétique attaqué par la Russie

    Outre des armes, le président ukrainien a réclamé aux Occidentaux plus de gaz, car l’Ukraine fait face à d’importantes difficultés sur le plan énergétique à la suite de frappes russes d’ampleur sur l’ensemble de son réseau depuis le début d’octobre.

    Selon Kiev, 40 % des installations nationales essentielles sont aujourd’hui endommagées. De quoi forcer des millions d’Ukrainiens à vivre quotidiennement dans le noir et dans le froid, entre coupures de courant répétées et absence de chauffage.

    « Nous avons besoin d’un soutien supplémentaire, cet hiver. Il s’agit d’un volume d’environ deux milliards de mètres cubes de gaz qui doit être acheté en plus. »

      Volodymyr Zelensky, président de l’Ukraine

    L’Ukraine a dû utiliser plus de gaz que prévu ces dernières semaines, faute de pouvoir utiliser son réseau électrique. Ce réseau a été mis hors d’état par les multiples frappes de l’armée russe, qui semble déterminée à poursuivre cette stratégie.

    Sur le terrain, l’Ukraine est recouverte d’un léger manteau blanc et les températures sont négatives, ce qui laisse craindre un nouvel exode vers l’Europe. Depuis, les autorités ukrainiennes appellent régulièrement la population à tenir, malgré ces conditions de vie de plus en plus difficiles, notamment dans le sud et l’est.

    Dans son allocution quotidienne dans la soirée, Volodymyr Zelensky a répété craindre de nouvelles frappes massives de missiles russes. L’ennemi s’y prépare et peut frapper à tout moment, a-t-il déclaré, estimant que détruire le système énergétique ukrainien était le dernier espoir de Moscou.

    Un sommet de la paix mondiale proposé

    Volodymyr Zelensky, qui discute très régulièrement avec ses alliés occidentaux, a par ailleurs proposé lundi l’organisation d’un sommet de la paix mondiale pour décider comment et quand nous pouvons mettre en œuvre les points de la formule de paix ukrainienne.

    Il n’a toutefois pas donné plus de détails sur la date à laquelle ce sommet pourrait avoir lieu ni avec qui exactement et sous quelles conditions.

    À la mi-novembre, il avait proposé un plan de paix en 10 points, du rétablissement de l’intégrité territoriale au sort des prisonniers, en passant par la sécurité alimentaire de l’Ukraine. Une initiative balayée du revers de la main par le Kremlin, même si Vladimir Poutine a reconnu vendredi qu’un accord serait nécessaire au final pour mettre un terme au conflit, tout en exprimant des doutes sur la confiance que Moscou peut, selon lui, accorder à ses interlocuteurs étrangers.

    M. Zelensky a appelé lundi le gouvernement russe à faire un pas concret et significatif vers un règlement diplomatique, à l’approche des fêtes de fin d’année. Un moment où les gens normaux pensent à la paix, pas à l’agression, a-t-il souligné.

    Si la Russie retire ses troupes d’Ukraine, une cessation durable des hostilités sera assurée, a affirmé le président ukrainien.

    Au cours de leur sommet virtuel, les dirigeants du G7 se sont accordés sur la mise en place d’une plateforme chargée de coordonner l’aide financière à l’Ukraine, à la veille d’une conférence sur le même sujet à Paris, autour du président français Emmanuel Macron.

    Déjà présent en Ukraine, le groupe agroalimentaire Nestlé a annoncé vouloir investir 40,5 millions d’euros (environ 58 millions de dollars canadiens) dans un nouveau site de production dans l’ouest de ce pays, qui emploiera 1500 personnes.