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Le général russe Sergueï Sevrioukov a fait le point après l’attaque ukrainienne survenue lundi. Le précédent bilan faisait état de 63 décès.

AFP

Mourners gather to lay flowers in memory of more than 60 Russian soldiers that Russia says were killed in a Ukrainian strike on Russian-controlled territory, in Samara, on January 3, 2023. - Russia on January 2 said more than 60 soldiers were killed in a Ukrainian strike on Russian-controlled territory in a New Year assault, the biggest loss of life reported by Moscow so far. Kyiv took responsibility for the strike, which it said took place in the occupied city of Makiivka in eastern Ukraine on New Year's Eve. The killed soldiers were mobilized mainly from the Samara region. The strike, in the occupied city of Makiivka, is the biggest loss of life reported by Moscow so far. (Photo by Arden Arkman / AFP)
Ukraine: le bilan de la frappe sur Makiïvka grimpe à 89 morts, selon Moscou ©AFP or licensors

La frappe ukrainienne sur Makiïvka la nuit du Nouvel An a fait 89 morts, a annoncé mercredi la Russie, où des rassemblements à la mémoire des soldats tués ont donné lieu à de rares manifestations publiques de colère et de tristesse.

Le nombre de victimes dans les rangs russes, initialement estimé à 63, a été revu à la hausse après la découverte de nouveaux corps dans les ruines d’un bâtiment à Makiïvka, visé par une frappe ukrainienne le 1er janvier à 00H01 (22H01 GMT), a indiqué le général russe Sergueï Sevrioukov dans un message vidéo diffusé par le ministère russe de la Défense. « A l’heure actuelle, une commission mène l’enquête sur les circonstances » de l’attaque, a-t-il dit. « Mais il est déjà évident que la cause principale (…) est l’allumage et l’utilisation massive par le personnel de téléphones portables à portée des armes ennemies, contrairement à l’interdiction », ce qui aurait permis de géolocaliser les troupes, a expliqué le général.

Il s’agit du plus lourd bilan en une seule attaque admis par Moscou depuis le début de l’offensive en février.

Fait inhabituel en Russie, où les pouvoirs publics restent discrets sur les pertes militaires en Ukraine, environ 200 personnes se sont réunies avec l’aval des autorités à Samara (centre), d’où étaient originaires certains des soldats tués, pour pleurer les morts lors d’une cérémonie orthodoxe. « C’est très dur, c’est effrayant. Mais nous ne pouvons pas être brisés. Le chagrin nous unit », a dit Ekaterina Kolotovkina, présidente d’un groupe d’épouses de soldats, en appelant à la « vengeance ».

L’état-major ukrainien a confirmé lundi avoir mené la frappe le soir du Nouvel an sur Makiïvka, située à l’est de la ville séparatiste de Donetsk. Le ministère de la Défense à Moscou a fait état de l’explosion de « quatre missiles ». Le président russe Vladimir Poutine n’a pas encore réagi publiquement à la frappe.

Selon le ministère de la Défense, les missiles ont été tirés par des systèmes HIMARS, une arme fournie par les Etats-Unis aux forces ukrainiennes et qui ont frappé « un centre de déploiement provisoire » de l’armée russe à Makiïvka. Le général russe Sergueï Sevrioukov a affirmé que ses forces avaient détruit plusieurs lance-missiles ukrainiens à Droujkivka, dans la région de Donetsk, et tué 200 Ukrainiens et mercenaires étrangers après l’attaque de Makiïvka. L’Ukraine a de son côté fait état d’un mort et de la destruction d’une patinoire.

Le département des communications stratégiques des forces armées ukrainiennes a quant à lui affirmé que près de 400 soldats russes ont été tués à Makiïvka.

L’annonce de ces lourdes pertes a immédiatement provoqué des critiques en Russie envers le commandement militaire, accusé notamment par l’ancien responsable séparatiste Igor Strelkov, très au fait de la situation sur le terrain, d’avoir entreposé des munitions dans ce bâtiment non protégé.