Allemagne » L’ouest du pays a vécu hier des protestations d’écologistes dénonçant l’extension exagérée d’une mine de charbon.
Plusieurs centaines d’écologistes ont convergé dimanche dans le village de Lützerath, dans l’ouest de l’Allemagne, pour dénoncer l’extension prévue d’une mine de charbon à ciel ouvert. Leur lutte est devenue le symbole de l’opposition aux énergies fossiles.
Les protestataires se sont retrouvés dans ce village du Land de Rhénanie-du-Nord-Westphalie, a constaté l’AFP. Lützerath a été abandonné de ses habitants, expropriés, mais des activistes écologistes y vivent déjà depuis déjà plusieurs mois, y compris dans des campements de fortune et dans les arbres environnants.
La police locale a parlé de «2000 personnes» sur le site, les organisateurs de «plusieurs milliers» de manifestants. Plusieurs militants suisses romands sont sur les lieux, selon la RTS, qui a diffusé le témoignage de l’un d’entre eux dans un reportage au 19:30 de samedi soir.
«Je ne suis pas sûr qu’on gagne», a affirmé ce jeune homme, qui se présente sous le nom de «Lakritz». Mais «symboliquement, philosophiquement et même politiquement, c’est important qu’on fasse quelque chose et qu’on s’interpose entre cette ligne de destruction et cet espace vert épargné», ajoute-t-il.
Cette mobilisation intervient alors qu’une évacuation par la police de cette zone semble se profiler pour la semaine prochaine, afin de permettre au groupe énergétique allemand RWE, propriétaire des lieux, de détruire ce qui reste du village et de démarrer des travaux d’excavation pour agrandir la mine de lignite. RWE en a obtenu l’autorisation dans le cadre d’un compromis avec le Gouvernement allemand. Le groupe a accepté de mettre un terme en 2030 à l’exploitation du charbon pour produire de l’électricité dans cette région rhénane, soit huit ans plus tôt que ce qui était programmé à l’origine.
Mais dans l’intervalle, il peut agrandir la mine de Garzweiler et détruire pour cela le village de Lützerath. D’autres villages seront eux épargnés. L’énergéticien et les autorités estiment qu’ils ont besoin aujourd’hui de ce charbon, dans une phase transitoire, pour alimenter les centrales.
ATS