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critique d'Israel, Harvard University, HRW, Kenneth Roth, reculade

Agence France-Presse
La prestigieuse Université Harvard, dans le nord-est des États-Unis, a finalement proposé jeudi un poste d’enseignant-chercheur à l’ancien patron emblématique de l’ONG Human Rights Watch, Kenneth Roth, connu pour ses critiques d’Israël.
Après avoir provoqué une polémique sur la liberté d’enseigner en refusant, il y a quelques semaines, la nomination de Kenneth Roth à Harvard, le doyen de la faculté Kennedy School de politiques publiques, Doug Elmendorf, a reconnu jeudi dans un courrier interne consulté par l’AFP qu’il avait fait une erreur
.
L’ancien directeur de l’ONG Human Rights Watch (HRW), parti à la retraite à l’été 2022, va pouvoir enseigner durant une année au Carr Center for Human Rights de la Kennedy School, a admis M. Elmendorf.
Il s’est dit désolé
que sa décision première de refus ait pu jeter un doute sur la mission de l’école et l’engagement à un débat ouvert
.
Tout a commencé il y a plusieurs semaines, lorsque le magazine The Nation a révélé que M. Elmendorf avait bloqué la nomination de M. Roth pour les prétendus préjugés anti-Israël
de HRW et les critiques répétées de son patron contre les politiques de l’État hébreu.
De fait, la puissante organisation basée à New York, souvent proche des positions de la diplomatie américaine sous administration démocrate en matière de droits de la personne, avait accusé en 2021 Israël, allié des États-Unis, de crimes d’apartheid et de persécution
contre les Palestiniens.
Fustigeant ce rapport, nombre d’associations politiques juives aux États-Unis avaient dénoncé l’ONG, et l’American Jewish Committee avait estimé que HRW flirtait parfois avec la frontière de l’antisémitisme
.
Les États-Unis comptent la plus importante communauté juive du monde après Israël.
Kenneth Roth, qui a dirigé HRW de 1993 à 2022, s’est déclaré très heureux
que M. Elmendorf ait changé d’avis, après l’avoir accusé dans le journal britannique The Guardian d’avoir eu peur il y a quelques semaines de la réaction
de mécènes pro-israéliens de l’Université Harvard, qui siège depuis 1636 à Cambridge, près de Boston, dans le Massachusetts.
Le problème des gens pénalisés pour leurs critiques d’Israël ne se cantonne pas à mon cas, mais la plupart des universitaires et étudiants n’ont pas la même capacité de mobilisation
, a encore dénigré M. Roth dans un communiqué jeudi.
Dans sa lettre, M. Elmendorf s’est défendu d’être influencé par les donateurs
de Harvard et dit qu’il n’y avait pas de limite au débat à la Kennedy School sur les droits de la personne, quel que soit le pays
.