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Un vote interne au PCF a montré le plébiscite massif des adhérents pour la ligne défendue par le secrétaire national, qui joue sa réélection en avril prochain. Une popularité qui dépasse largement les seuls militants, au grand dam de la NUPES et de Jean-Luc Mélenchon.

À des lieues de la cacophonie qui règne au Parti socialiste, les militants communistes n’ont pas joué l’ambiguité. Les 27, 28 et 29 janvier, les quelques 42 000 adhérents du Parti commuiste français (PCF) étaient invités à choisir le texte qui tiendra lieu de base commune en vue du 39e congrès du parti, qui se déroulera à Marseille du 7 au 10 avril prochain. Et le résultat est incontestable. Avec 70% de participation, les adhérents PCF ont choisi à 81,9% la proposition du Conseil national intitulée « L’ambition communiste pour de nouveaux Jours heureux » et défendue par Fabien Roussel. A contrario, le texte alternatif, « Urgence de communisme, ensemble pour des victoires populaires », proposé par une opposition interne, a récolté 18% des votes. Fabien Roussel a salué « un choix clair, massif, fort, déterminé » signe de la « vitalité démocratique » d’un PCF qui « s’impose comme une force politique importante et incontournable ».
En ouvrant la voie à une probable réélection de Fabien Roussel à la tête du PCF en avril prochain, les adhérents ont rejeté la ligne « unioniste » du texte alternatif signé par d’anciens dirigeants du parti (Pierre Laurent, Marie-George Buffet) et défendu entre autres par la députée Elsa Faucillon. Ils ont au contraire décidé de poursuivre la direction prise par le secrétaire national depuis 4 ans : sortir de l’ombre de La France insoumise, quitte à affirmer ses désaccords avec le groupe de la Nouvelle Union populaire, écologiste et sociale (NUPES), dont fait partie le PCF. Et cela quitte à assumer de froisser certaines figures et à risquer des tentatives d’isolement. Outre l’image « bon vin et bonne viande », Fabien Roussel assume par exemple de continuer à défendre la « valeur travail », qui tranche avec le « droit à la paresse » prôné par une certaine Sandrine Rousseau… ce qui ne manque pas de faire des étincelles à gauche. Sa position pro-nucléaire assumée fait aussi grincer quelques dents à gauche de l’échiquier.
54% des Français préfèrent Roussel à Mélenchon
Ce choix des militants communistes est d’autant plus notable qu’en pleine bataille contre la réforme des retraites portée par l’exécutif, leur leader jouit d’une meilleure popularité que la figure de proue de la NUPES, Jean-Luc Mélenchon. D’après un sondage Ifop pour Paris Match, 54% des Français déclarent préférer Fabien Roussel, quand 30% disent préférer l’ex-leader insoumis. Celui qui n’a plus de mandat électoral emporte logiquement l’adhésion des sympathisants LFI (80% d’entre eux le préfèrent à Fabien Roussel), mais semble repousser au-delà. Les sympathisants de tous les autres partis déclarent préférer Fabien Roussel (62% pour le Parti socialiste et les Verts, 66% pour Renaissance, 73% pour les Républicains et 63% pour le Rassemblement national). Le dirigeant communiste gagne aussi le « match » dans la France périphérique. 63% des habitants des communes rurales affirment préférer Fabien Roussel, contre seulement 18% pour Jean-Luc Mélenchon. Celui-ci arrive à peine à susciter la préférence de 37% des habitants de l’agglomération parisienne, tandis que Fabien Roussel reste le favori pour 53% d’entre eux. Il n’y a qu’auprès des jeunes que l’ancien chef de file des Insoumis — qui continue à avoir une influence notoire sur le parti — suscite un peu plus d’adhésion. 48% des 18-24 ans affirment le préférer à Fabien Roussel contre 39% pour celui-ci.