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Le président français estime que Moscou et l’Europe doivent trouver un « équilibre imparfait » à long terme.

Macron s’exprimant lors de la Conférence sur la sécurité de Munich 2023 le 17 février | Johannes Simon/Getty Images
Par Jamie Dettmer et Alex Ward
MUNICH – Le président français Emmanuel Macron a interpellé vendredi Vladimir Poutine pour lui avoir dit l’année dernière que le groupe paramilitaire Wagner n’avait rien à voir avec la Russie.
« Il y a un an, j’ai parlé à Poutine et il m’a assuré que la Russie n’avait rien à voir avec le groupe Wagner », a-t-il déclaré à un public de la Conférence sur la sécurité de Munich. « J’ai accepté cela », a-t-il ajouté.
Le Groupe Wagner a depuis fourni des services militaires soutenant l’effort de guerre de la Russie. Cela signifie que Moscou « a officialisé le fait que Wagner était un support explicite, direct, diplomatico-militaire et néo-mafieux de la Russie dans le monde », a déclaré M. Macron.
Le discours de Macron intervient alors que les dirigeants des pays et les responsables de la sécurité se sont réunis pour un événement de trois jours dans la capitale bavaroise, une conférence dominée par les efforts de l’Occident pour s’aligner sur la façon de soutenir Kiev dans son conflit avec la Russie.
Le président français a déclaré que l’heure n’était pas au dialogue avec la Russie et a appelé les États occidentaux à « intensifier » leur soutien à une contre-offensive ukrainienne. Mais il a suggéré que – lorsque des négociations mettraient fin à la guerre dans des conditions acceptables pour Kiev – l’Europe et la Russie devraient « créer un équilibre imparfait » sur le continent.
« Il est temps de faire une transition », a-t-il déclaré, suggérant que la Russie et ses adversaires devront se mettre d’accord sur une nouvelle architecture de sécurité régionale, la qualifiant d' »équilibre imparfait ».
Mais il a souligné que le moment n’est pas propice aux négociations, notant qu’il est « trop tôt » pour formuler un tel accord Europe-Russie.
Ces commentaires reflètent l’opinion de longue date de M. Macron selon laquelle les garanties de sécurité pour la Russie sont une composante « essentielle » de tout pourparlers de paix. Moscou doit être satisfaite de la manière dont la guerre se termine, sinon tout accord ne serait rien de plus qu’un cessez-le-feu et non un traité, affirme-t-il.
Laura Kayali a contribué au reportage.
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