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AFP

Les sénateurs ont adopté l’article dans la nuit de mercredi à jeudi par 201 voix pour et 115 contre. L’intersyndicale a demandé à être reçue «en urgence» par le chef de l’État.

Le Sénat dominé par la droite a adopté mercredi soir, au terme d’une vive bataille de procédure avec la gauche, l’article clé du projet de réforme des retraites portant de 62 à 64 ans l’âge légal de départ en retraite. Le vote a été acquis par 201 voix contre 115, sur 345 votants. «Je me réjouis que les débats aient permis de parvenir à ce vote», a tweeté Élisabeth Borne.

Selon le projet du gouvernement, l’âge légal de départ en retraite doit être progressivement relevé de 62 à 64 ans, au rythme de 3 mois par an à partir du 1er septembre 2023 jusqu’en 2030. En outre, pour obtenir une pension «à taux plein» (sans décote), la durée de cotisation requise passera de 42 ans actuellement (168 trimestres) à 43 ans (172 trimestres) d’ici 2027, au rythme d’un trimestre par an.

Contrer «l’obstruction de la gauche»

Silencieuse depuis le début de l’examen du texte, jeudi dernier, la majorité sénatoriale a sorti sur cet article depuis la nuit dernière l’artillerie lourde du règlement pour accélérer les débats face à «l’obstruction» de la gauche.

«Vous bâclez le débat», «la prétendue sagesse du Sénat en a pris un coup», a critiqué la cheffe des sénateurs communistes Éliane Assassi. «Jamais nous n’accepterons que vous mélenchonisiez le Sénat», a rétorqué son homologue des Républicains Bruno Retailleau.

Un nouveau recours mercredi à la «clôture des débats», prévue par l’article 38 du règlement, proposé par Bruno Retailleau sur un amendement socialiste en faveur des femmes, a déclenché la colère de Laurence Rossignol. En cette journée des droits des femmes, «c’est pas nous que vous humiliez, c’est les femmes, toutes les femmes», a-t-elle lancé.

L’article 38 a ensuite été demandé à trois reprises par François Patriat (RDPI à majorité Renaissance) et Claude Malhuret (Indépendants). Cet article «clôt» la discussion sur un amendement ou un article. Le Sénat a aussi appliqué un article du règlement limitant le nombre d’explications de vote sur l’article. La gauche a contre-attaqué avec des demandes à répétition de scrutins publics sur les amendements.