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par Maxime Ttandonnet

Les sondages concernant des législatives anticipées qui n’auront sans doute pas lieu n’ont qu’une portée limitée. Pour autant, le message de cette étude d’opinion, à l’issue de l’adoption de la réforme des retraite par le Parlement est clair: une nouvelle et forte poussée du RN qui passe de 21 à 26% corollaire d’un effondrement du parti macroniste Renaissance, de 27 à 22% entraînant dans sa chute la droite LR (de 11 à 10%) qui fut son alliée dans cette réforme des retraites.

A mes yeux, le choix de LR de rejoindre la majorité présidentielle sur ce dossier restera un objet d’éternel effarement. Comment peut-on se tromper à ce point? Ils ont joué la posture du sérieux, de la responsabilité, des gestionnaires, de la cohérence avec leurs anciens programmes (ceux-là même qui ont contribué à leur défaite). En rejoignant sur ce dossier tellement emblématique la majorité macroniste, ils ont tourné le dos au message de la Nation qui ne voulait pas de cette réforme dans son immense majorité et la quasi totalité des actifs. Ce message n’était évidemment pas celui d’un rejet par principe de toute réforme, mais bien de celle-là, ressentie à la fois comme illusoire derrière le totem des 64 ans et injuste (frappant les milieux populaires ayant fait peu d’études).

Pourquoi la droite LR s’est-elle ainsi laissée enchaîner au boulet de la majorité présidentielle l’entraînant par le fond sur une réforme aussi inconsistante et injuste – et s’enferre-t-elle aujourd’hui dans son erreur avec un aplomb qui fait froid dans le dos? Non par cynisme ou par calcul opportuniste, mais par absence de vision ou de hauteur de vue. La politique doit passer avant la posture du gestionnaire. Aujourd’hui, la seule priorité qui compte, c’est la paix civile, la réconciliation de la nation avec la démocratie, le retour de la confiance en l’avenir. L’économique suivra à condition de ne pas brusquer ou provoquer bêtement le pays. Mais d’abord avant tout, restaurer un climat de paix et de confiance. Et c’est bien plus difficile que de gesticuler avec des chiffons rouges médiocres qui déchirent la France.

MT