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Un enregistrement crucial. Le Monde a publié la transcription de l’appel téléphonique entre les pompiers et un médecin contacté par la Ligue des droits de l’homme, dans laquelle on peut lire que les forces de l’ordre ont demandé au Samu et aux pompiers de ne pas intervenir sur place. En cause ? La sécurité du lieu. La Ligue des droits de l’homme assure par ailleurs que la zone en question était calme depuis une trentaine de minutes. 

« On a ordre de ne pas en envoyer par les forces de l’ordre »

Retranscrit par nos confrères il s’agit l’appel entre un médecin contacté par la Ligue des droits de l’homme. Il demande l’envoi de secours à un pompier puis au Samu. L’audio permet d’en découvrir davantage sur les retards de l’envoi de médecins en renfort sur place. On y entend le Samu indiquer au médecin que l’ordre donné par les autorités est de ne pas envoyer de secours pour le moment, car la zone n’est pas sûre.

On a eu un médecin sur place et on lui a expliqué la situation, c’est qu’on n’enverra pas d’hélico ou de SMUR sur place, parce qu’on a ordre de ne pas en envoyer par les forces de l’ordre. […] Le problème, c’est que c’est à l’appréciation des forces de l’ordre dès qu’on est sous un commandement, qui n’est pas nous.

Le Samu indique alors à son interlocuteur que l’ordre a été donné de rassembler les victimes au niveau de l’église de Sainte-Soline. Des moyens pompiers sont en route pour les y prendre en charge et les ramener. Ni véhicule de Smur, ni hélicoptère ne peuvent être envoyés à proximité des manifestations contre les méga-bassines. 

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Quant aux médecins militaires, l’urgentiste rappelle que leur mission est de prendre en charge les forces de l’ordre blessées, non pas les manifestants. 

Une avocate de la Ligue des droits de l’homme, parmi les trois présents dans la salle au moment de la conversation téléphonique, demande la confirmation au Samu : « Vous avez interdiction d’intervenir ? Vous confirmez que vous avez interdiction d’intervenir ? », ce à quoi il lui sera rétorqué « Nous devons avoir nos secours en sécurité également, malheureusement on n’a pas l’autorisation de les envoyer comme ça ». Le Samu précisera n’avoir pas « l’autorisation de toutes les institutions sur place, pour l’instant », qui commandent actuellement leur opération de secours. 

L’interlocuteur de l’avocate ne peut pas partager l’identité de la personne à l’origine du commandement, mais précise néanmoins qu’il ne s’agit pas de la préfecture. 

« Garantir la sécurité du personnel de secours »

À la suite de la diffusion de cette discussion, la préfecture des Deux-Sèvres a réagi mardi soir. Elle explique que les secours ont un « principe fondamental » qui est « de garantir au premier chef la sécurité du personnel des sapeurs-pompiers ou du Samu ». Au vu du « contexte hostile », la préfète Emmanuelle Dubée a estimé qu’« il appartient aux forces de l’ordre, informées en temps réel de la situation, de définir si l’arrivée d’un véhicule de secours à un certain point est possible ou non de façon sûre pour lui ».