Les condamnations internationales se multiplient mercredi après des violences dans la mosquée Al-Aqsa de Jérusalem, où la police israélienne est intervenue pour déloger des fidèles palestiniens en pleine saison de fêtes religieuses.

Parés d’équipement antiémeute, des policiers israéliens sont entrés dans la nuit de mardi à mercredi dans la mosquée, l’un des lieux de culte musulmans les plus emblématiques du monde, et ont arrêté plus de 350 personnes qui s’y étaient barricadées, qualifiées d’émeutiers.

Cela survient au moment où les musulmans ont atteint le milieu du mois du ramadan et où les juifs célèbrent la Pâque depuis mercredi soir, dans un climat particulièrement tendu entre Israéliens et Palestiniens depuis le début de l’année.

Le chef de l’ONU , Antonio Guterres, s’est dit choqué et consterné par les violences et coups des forces de sécurité israéliennes, d’après son porte-parole, Stéphane Dujarric.

La Maison-Blanche s’est dite extrêmement préoccupée, appelant toutes les parties à éviter une escalade supplémentaire, alors que deux nouvelles roquettes ont été tirées mercredi soir depuis la bande de Gaza vers Israël – selon l’armée israélienne et des témoins – après des tirs similaires dans la nuit de mardi à mercredi, qui avaient entraîné des frappes israéliennes.

Se disant consterné par les images de violences à Al-Aqsa, l’émissaire de l’ONU pour le Proche-Orient, Tor Wennesland, a également estimé que les tirs de roquettes à l’aveugle étaient inacceptables.

Retour des Palestiniens sur l’esplanade des Mosquées

À Jérusalem, une foule de musulmans s’est de nouveau réunie mercredi pour les prières du soir sur l’esplanade des Mosquées, où se situe Al-Aqsa.

Troisième lieu saint de l’islam, l’esplanade est également le site le plus sacré pour les juifs, qui l’appellent mont du Temple. Elle est située à Jérusalem-Est, secteur palestinien occupé et annexé par Israël, et ses abords sont lourdement gardés par la police israélienne.

Dans la nuit, les forces israéliennes munies de bâtons, d’armes, de grenades de gaz lacrymogène et de fumigènes ont fait irruption dans la mosquée, brisant des portes et des fenêtres, alors que des fidèles y étaient rassemblés pour prier la nuit, a affirmé à l’AFP Abdelkarim Ikraiem, un Palestinien de 74 ans.

Une vidéo largement diffusée sur les réseaux sociaux montre des policiers en train de matraquer des personnes à terre à l’intérieur de l’édifice.

C’est notre ligne rouge, dit Erdogan

Le ministre palestinien des Affaires civiles, Hussein al-Cheikh, a fustigé un niveau de brutalité nécessitant une action urgente palestinienne, arabe et internationale tandis que la Jordanie, qui administre les lieux saints musulmans de Jérusalem, s’est alarmée d’attaques continues pouvant mener à une escalade.

Piétiner la mosquée Al-Aqsa, c’est notre ligne rouge, a affirmé le président turc Recep Tayyip Erdogan, tandis que la Ligue arabe, qui a organisé une réunion extraordinaire, a alerté contre des provocations heurtant les sentiments des croyants.

Selon l’agence de presse officielle saoudien SPA, le ministère saoudien des Affaires étrangères a exprimé les inquiétudes de Riyad  quand à l’intensification des attaques des militaires israéliens contre les fidèles palestiniens dans la mosquée Al-Aqsa et leur arrestation.

« Le royaume saoudien condamne les agressions flagrantes contre les fidèles et exprime sa ferme opposition aux mesures qui affaibliraient les efforts de paix allant à l’encontre des normes internationales concernant le respect des lieux de culte », peut-on lire dans le communiqué du ministère saoudien des Affaires étrangères.

L’Arabie saoudite a réitéré sa position qui consisterait à « soutenir tous les efforts entrepris pour mettre fin à l’occupation et trouver une solution équitable pour la cause palestinienne », selon le communiqué.

Par ailleurs, le ministère turc des Affaires étrangères a vivement condamné les attaques de l’armée israélienne contre la mosquée Al-Aqsa où de nombreux fidèles ont été arrêtés par les soldats sionistes, alors qu’ils s’étaient réfugiés dans la salle de prière Al-Qibli à l’intérieur de la mosquée.

Le ministère égyptien des Affaires étrangères a condamné aussi les attaques contre les civils, dont des femmes, à l’intérieur de la mosquée Al-Aqsa par les militaires du régime israélien en réitérant que les agressions israélienne violaient de manière flagrantes les normes internationales.

Le ministère qatari des Affaires étrangères a publié mercredi 5 avril un communiqué pour condamner à son tour les agressions des forces israéliennes contre la mosquée Al-Aqsa. « Nous condamnons les attaques contre les fidèles ainsi que les mesures prises par les Israéliens pour empêcher que les blessés soient transférés à l’hôpital », a souligné le communiqué.

Le ministère jordanien des Affaires étrangères a condamné dans un communiqué l’agression des militaires sionistes contre la mosquée Al-Aqsa et a exigé que la police israélienne retire aussitôt des agents et des forces spéciales de l’enceinte de la mosquée.

Agences