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La police israélienne se déploie dans la vieille ville de Jérusalem, quelques heures après que la police ait fait une descente dans l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa, le mercredi 5 avril 2023. (AP Photo/Mahmoud Illean)
JERUSALEM (AP) – Des militants ont tiré des roquettes depuis Gaza et le Liban en direction d’Israël jeudi, à la suite d’affrontements entre la police israélienne et des fidèles palestiniens dans un grand sanctuaire musulman de Jérusalem, pour la deuxième journée consécutive.
L’escalade dans l’enceinte de la mosquée Al-Aqsa, qui se trouve sur la ligne de fracture du conflit israélo-palestinien, s’est produite au cours d’une période instable où le mois sacré musulman du ramadan et la fête juive de la Pâque se chevauchent. Le sanctuaire se trouve dans la vieille ville de Jérusalem, où les rituels de la semaine de Pâques se sont déroulés au même moment.
Des militants palestiniens ont tiré des roquettes depuis Gaza en direction d’Israël pour la deuxième journée de jeudi, en réponse apparente aux événements survenus au sanctuaire d’Al-Aqsa. Il s’agit du troisième site le plus sacré de l’islam et il se trouve sur une colline connue des juifs sous le nom de Mont du Temple, qui est le site le plus sacré du judaïsme. Les revendications conflictuelles à son sujet ont déjà débouché sur des violences, notamment lors d’une guerre sanglante de 11 jours il y a deux ans entre Israël et le Hamas, le groupe militant islamique qui dirige la bande de Gaza.
Plus tard dans la journée de jeudi, les défenses aériennes israéliennes ont intercepté une roquette tirée depuis le Liban vers le nord d’Israël, a indiqué l’armée israélienne. Il n’a pas été possible de déterminer immédiatement qui était à l’origine de ces rares tirs de roquettes en provenance du Liban. Des sirènes d’alerte aérienne ont été entendues dans la région de la Galilée occidentale.
Les forces israéliennes ont bombardé le Sud-Liban après le tir d’une roquette du Liban sur Israël jeudi, ont indiqué des responsables israéliens et libanais de la sécurité.
Le tir de roquette est intervenu après deux nuits tendues à Al-Aqsa, où la police israélienne s’est heurtée à des fidèles musulmans qui tentaient de passer la nuit sur place.
Depuis le début du ramadan, le 22 mars, des dizaines de musulmans ont tenté à plusieurs reprises de passer la nuit dans la mosquée, une pratique qui n’est généralement autorisée que pendant les dix derniers jours de cette fête d’un mois.
La police israélienne est entrée chaque nuit pour expulser les fidèles, mais dans la nuit de mardi à mercredi, la scène a dégénéré en violence. La police a pris d’assaut la mosquée pour en expulser les personnes présentes par la force, y compris par des passages à tabac qui ont laissé des dizaines de personnes en sang. Certains Palestiniens présents dans la mosquée ont jeté des pierres et des pétards, et des centaines d’entre eux ont été arrêtés.
Selon le journal israélien Haaretz, les manifestations de mercredi soir ont rassemblé des centaines de personnes dans les communautés du nord d’Israël, où vivent de nombreux citoyens palestiniens, qui représentent un cinquième des 9,6 millions d’habitants du pays. La police a déclaré avoir arrêté cinq manifestants dans la grande ville d’Um al-Fahm.
Les tirs de roquettes ont fait craindre une conflagration plus importante, alors que les juifs entament la semaine de Pâques, que des centaines de chrétiens de la vieille ville se rassemblent pour le Jeudi saint au Saint-Sépulcre pour commémorer la Cène, et que les musulmans célèbrent le Ramadan.
Les dirigeants musulmans du Moyen-Orient ont critiqué les actions israéliennes à Al-Aqsa.
Le président turc Recep Tayyip Erdogan, dont le pays s’est récemment réconcilié avec Israël et a rétabli des liens diplomatiques complets, a condamné les violences lors d’une interview télévisée mercredi en fin de journée.
« Les interventions et les menaces contre le statut historique et la spiritualité de la mosquée Al-Aqsa, ainsi que contre le droit à la vie et aux croyances religieuses des Palestiniens, doivent cesser », a déclaré M. Erdogan à la chaîne de télévision turque 24 TV. « Nous continuerons à soutenir nos frères et sœurs palestiniens en toutes circonstances et à protéger ce qui est sacré pour nous. Israël devrait le savoir.
Le groupe militant libanais Hezbollah a condamné l’assaut de la mosquée, le qualifiant de « violation flagrante des croyants à Jérusalem » qui viole les valeurs religieuses, morales et humaines.