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Selon le «Wall Street Journal», la banque allemande va payer pour régler le litige dans lequel elle était accusée d’avoir maintenu ses activités économiques avec le financier américain, sans reconnaître avoir mal agi

AFP

Deutsche Bank paiera 75 millions de dollars pour régler le litige dans lequel l’établissement est accusé d’avoir financièrement profité du trafic sexuel mis en place par le financier décédé Jeffrey Epstein, a rapporté mercredi le Wall Street Journal. Cet accord fait suite à un recours collectif entamé en novembre 2022 par une personne dont l’identité n’a pas été révélée, qui reproche à la banque allemande d’avoir maintenu ses activités économiques avec Jeffrey Epstein tout en sachant que ses comptes bancaires alimentaient son réseau de trafic sexuel de mineures, a indiqué le quotidien américain.

Selon le Wall Street Journal, la banque allemande n’a toutefois pas reconnu avoir mal agi. L’un de ses porte-parole a refusé de commenter l’affaire. Jeffrey Epstein, un financier américain qui s’est suicidé en prison en 2019 avant d’être jugé, est devenu client de Deustsche Bank en 2013, après que la banque JPMorgan Chase a fermé ses comptes, selon le quotidien américain.

Déjà 150 millions de dollars d’amende en 2020

Une femme – probablement la même qui est impliquée dans ce dossier – dont l’identité n’avait pas été dévoilée, et le gouvernement des îles Vierges américaines avaient attaqué la banque JPMorgan fin 2022, lui reprochant également d’avoir facilité les agissements de Jeffrey Epstein, accusé de crimes sexuels sur mineurs, en lui permettant de financer ses activités. Des accusations réfutées par JPMorgan, qui a néanmoins elle-même porté plainte contre un de ses anciens cadres pour ses liens, Jes Staley, estimant qu’il porte toutes les responsabilités dans cette affaire.

En juillet 2020, Deutsche Bank s’était acquitté d’une amende de 150 millions de dollars, imposée par le régulateur des services financiers de l’Etat de New York (DFS) qui lui reprochait de ne pas avoir été suffisamment vigilante dans ses relations avec Jeffrey Epstein. «Nous reconnaissons avoir fait une erreur en acceptant Epstein comme client en 2013 ainsi que les faiblesses de nos procédures», avait à l’époque réagi un porte-parole de l’établissement.

Jeffrey Epstein avait été condamné en 2008 à une peine aménagée de prison de 13 mois pour avoir conduit des jeunes filles à se prostituer en Floride, selon un accord secret passé avec un procureur lui permettant d’échapper à des poursuites fédérales. Inculpé et arrêté en 2019 pour avoir organisé, pendant plusieurs années, un réseau constitué de dizaines de jeunes filles sous son emprise et avec lesquelles il avait des rapports sexuels dans ses nombreuses propriétés, il s’était suicidé en prison quelques semaines plus tard, avant d’être jugé.