L’administration Biden vise à interrompre le « partenariat de défense à grande échelle qui nuit à l’Ukraine ».

Par Lara Seligman et Alexander Ward

L’administration Biden publie des renseignements sur l’approfondissement des relations de défense entre la Russie et l’Iran, ainsi que des images sur la fabrication et la livraison de drones sur le champ de bataille en Ukraine.

Un graphique gouvernemental maintenant divulgué montre que les drones sont construits en Iran, expédiés à travers la mer Caspienne vers la Russie – avec un port que l’Iran a contribué à développer – et ensuite transférés vers deux bases aériennes.

Les forces russes finissent par utiliser ces armes en Ukraine, où Moscou terrorise depuis des mois le peuple ukrainien avec des drones de fabrication iranienne. Depuis le mois de mai, la Russie a reçu de Téhéran des centaines d’engins d’attaque à sens unique, ainsi que des équipements liés à la production, a déclaré le porte-parole du Conseil national de sécurité, John Kirby, dans un communiqué.

Le mois dernier, le Kremlin a demandé à l’Iran de lui livrer davantage de drones d’attaque après avoir épuisé les livraisons précédentes, ce que l’administration Biden a annoncé dans une nouvelle tentative de dénoncer les deux pays.

Les autorités américaines disposent également d’informations selon lesquelles la Russie reçoit de l’Iran des matériaux nécessaires à la construction d’une usine de fabrication de drones en Russie, qui pourrait être « pleinement opérationnelle » d’ici le début de l’année prochaine, a indiqué M. Kirby. Des images satellite publiées vendredi montrent l’emplacement prévu de l’usine dans la zone économique spéciale d’Alabuga, en Russie.
De nouvelles images satellite montrent l’emplacement prévu d’une usine de fabrication de drones dans la zone économique spéciale d’Alabuga, en Russie.

Ces informations confirment les soupçons qui ont émergé des plateformes de sources ouvertes concernant les liens entre Alabuga et l’Iran. Le Wall Street Journal a rapporté en février que les deux pays avaient l’intention de construire une telle usine, qui pourrait fabriquer au moins 6 000 drones pour la guerre en Ukraine.

Dans le même temps, la Russie a proposé à l’Iran une coopération « sans précédent » en matière de défense, a déclaré M. Kirby. Téhéran cherche à obtenir de Moscou des équipements militaires d’une valeur de plusieurs milliards de dollars, notamment des avions de chasse Su-35, des hélicoptères d’attaque, des radars et des avions d’entraînement au combat Yak-130.

« Il s’agit d’un partenariat de défense à grande échelle qui nuit à l’Ukraine, aux voisins de l’Iran et à la communauté internationale », a déclaré M. Kirby. « Nous continuons à utiliser tous les outils à notre disposition pour exposer et perturber ces activités, notamment en partageant ces informations avec le public, et nous sommes prêts à en faire plus.

Un haut fonctionnaire de l’administration a déclaré que les États-Unis publiaient ces informations afin de perturber les plans de l’Iran.
« Les acteurs comme l’Iran veulent que ce type de comportement reste secret. Nous les mettons en lumière publiquement pour faire savoir à l’Iran que nous savons exactement ce qu’ils font et pour faire pression sur l’Iran au niveau international, après avoir alerté d’autres pays sur les actions de l’Iran », a déclaré le fonctionnaire, à qui l’on a accordé l’anonymat pour discuter de réflexions internes sensibles.

Cette nouvelle intervient alors que l’Ukraine semble lancer cette semaine sa contre-offensive tant attendue, en organisant une attaque majeure dans la région méridionale de Zaporizhzhia, avec des armes de pointe fournies par les alliés et des forces entraînées par l’Occident.

M. Kirby a déclaré que les États-Unis continueraient d’imposer des sanctions aux entités impliquées dans le transfert d’équipements militaires iraniens à la Russie en vue de leur utilisation en Ukraine. Ces mesures s’ajoutent à celles déjà prises par l’administration Biden, l’Union européenne et le Royaume-Uni pour restreindre le transfert des composants électroniques des drones iraniens vers le champ de bataille en Ukraine.

Vendredi, l’administration prévoit d’annoncer « un nouvel avis du gouvernement américain pour aider les entreprises et les autres gouvernements à mieux comprendre les risques posés par les [drones] iraniens ».