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La Russie n’utilisera ses armes nucléaires que si elle est confrontée à une menace existentielle, a déclaré le président russe Vladimir Poutine lors du Forum économique international de Saint-Pétersbourg (SPIEF) le 16 juin.
Répondant à une question sur sa position quant à l’utilisation d’armes nucléaires tactiques à faible rendement comme moyen de dissuasion, M. Poutine a souligné que son attitude à l’égard de l’idée d’utiliser de telles armes était « négative » et a rappelé la doctrine nucléaire de Moscou.
« Les armes nucléaires sont créées pour assurer notre sécurité au sens le plus large et l’existence même de l’État russe. Mais, premièrement, nous n’avons pas un tel besoin et, deuxièmement, le fait même de discuter de ce sujet abaisse déjà le seuil d’utilisation de l’armement [nucléaire] », a-t-il déclaré, selon RT.
Le président russe a ajouté que Moscou ne participerait pas à des négociations sur le désarmement nucléaire avec l’Occident, étant donné que la réduction de l’arsenal du pays le désavantagerait.
« Nous possédons plus d’armes de ce type que les pays de l’OTAN. Ils le savent et essaient toujours de nous persuader d’entamer des négociations sur la réduction. C’est comme ça qu’on dit chez nous », a déclaré le président.
En ce qui concerne le déploiement des armes nucléaires russes en Biélorussie, M. Poutine a déclaré que l’ensemble du lot serait déployé d’ici la fin de l’année.
« Comme vous le savez, nous avons discuté avec notre État fédéré, avec le président [de la Biélorussie Alexandre] Loukachenko, du déploiement d’une partie de ces armes tactiques sur le territoire biélorusse. C’est chose faite : les premières têtes nucléaires ont été livrées sur le territoire bélarussien. Il s’agit du premier lot. Nous achèverons ce travail d’ici la fin de l’année », a-t-il déclaré.
M. Poutine a ajouté que cette mesure aura un effet dissuasif « afin que tous ceux qui envisagent de nous frapper stratégiquement n’oublient pas ce fait ».
Abordant la contre-offensive ukrainienne en cours dans la zone d’opération militaire spéciale, M. Poutine a déclaré que l’armée russe avait détruit 30 % des blindés occidentaux fournis aux forces de Kiev et qu’elle continuerait à les anéantir.
« Ce n’est pas nous qui refusons de dialoguer avec eux [les pays occidentaux] : ils ont simplement déplacé ce dialogue dans la sphère des livraisons d’armes. Mais nous brûlerons tout ce qu’ils ont fourni et nous verrons ce qu’ils feront ensuite », a déclaré le dirigeant russe en réponse à des questions posées lors du forum. « Quelque 30 % des blindés lourds fournis ont déjà été détruits. Je ne parle pas seulement des Bradley et des Leopard. La quantité totale est de 218 chars, dont des Leopard, et 418 véhicules blindés, si je me souviens bien, dont des Bradley. Mais il ne fait aucun doute que ce processus se poursuivra ».
Le président russe a ajouté que l’Ukraine aurait mieux fait d’emprunter « une autre voie et de chercher des moyens pacifiques de résoudre le conflit. Mais cela n’a pas été le cas jusqu’à présent et nous voyons qu’ils essaient de remporter une victoire sur le champ de bataille ».
« Laissons-les essayer. Nous verrons ce qui ressortira de leurs tentatives. Jusqu’à présent, ils échouent et ne parviendront pratiquement à rien », a-t-il ajouté.
Par ailleurs, M. Poutine a souligné que la Russie répondrait toujours militairement aux frappes ukrainiennes sur son territoire. Toutefois, il a fait remarquer que les représailles ne sont pas toujours largement diffusées.
« Nous frappons des cibles militaires avec des armes de haute précision, à longue portée et à haut rendement, et nous y parvenons. Il suffit de voir les dépôts d’armes, les entrepôts et les casernes abritant du personnel, y compris des mercenaires étrangers, détruits… Il y a toujours des représailles. Nous évitons simplement de les présenter très souvent comme des nouvelles de dernière heure, mais ces représailles sont sensibles et l’ennemi le sait », a-t-il déclaré.
Kiev doit comprendre qu’en cas de poursuite des attaques sur le territoire russe, Moscou envisagera de créer un « cordon sanitaire » en Ukraine, a averti le président russe.
Si ces attaques sur nos territoires adjacents se poursuivent, nous envisagerons de créer un « cordon sanitaire » sur le territoire ukrainien. Il faut juste qu’ils réalisent où ils vont », a-t-il déclaré.
Le SPIEF, qui se déroule du 14 au 17 juin, est le plus grand événement économique et commercial annuel de Russie. Le thème principal du forum de cette année est « Le développement souverain comme base d’un monde juste : Unir nos forces pour les générations futures ».
Les remarques de M. Poutine ne montrent aucun changement dans la position de la Russie sur le conflit en Ukraine et la détérioration des relations avec l’Occident. Moscou est apparemment toujours déterminée à atteindre tous les objectifs des opérations militaires spéciales par la voie militaire ou diplomatique.

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