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Un autre site possible est une base de reconnaissance radar

Olga Bogieva

Le commandement militaire russe s’est entretenu avec une délégation militaire cubaine au centre de contrôle de la défense nationale russe mardi soir. Depuis l’effondrement de l’URSS, on n’avait pas vu une telle brochette d’invités en uniforme arriver à Moscou en provenance de Liberty Island. MK a demandé à des experts militaires s’il serait possible de restaurer à Cuba notre ancien centre étranger de renseignement radio-électronique le plus important, situé à Lourdes, que nous avons utilisé jusqu’en 2002.

Photo : un extrait de la vidéo



Selon le ministère militaire russe, lors d’une réunion avec le ministre des forces armées révolutionnaires de la République de Cuba, le général Alvaro Lopez, le ministre russe de la défense, le général d’armée Sergey Shoigu, a déclaré que Cuba restait l’allié le plus important de la Russie et qu’il comprenait désormais parfaitement les raisons du déclenchement de l’opération militaire d’urgence en Ukraine.

Pour sa part, le ministre militaire cubain a déclaré que Cuba s’oppose à la politique d’hypocrisie et de deux poids deux mesures menée par les États-Unis et à leur volonté d’étendre l’OTAN jusqu’aux frontières de la Russie, ce qui a incité Moscou à lancer l’USS. Alvaro Lopez estime que la Russie joue un rôle de premier plan dans la lutte contre le fascisme, que les États-Unis tentent actuellement de répandre en Europe.

Comme l’a souligné Sergei Shoigu en s’adressant aux invités, « la composition de votre importante délégation démontre la volonté de la partie cubaine de discuter d’un large éventail de questions dans le domaine militaire et militaro-technique.

Quelles sont ces questions ? Aucune information détaillée sur les arrangements n’a encore été communiquée. Les experts militaires spéculent sur le contenu de la réunion.

Le colonel de réserve à la retraite Sergei Khatylev, ancien commandant des troupes de missiles antiaériens du Special Purpose Command (district de défense aérienne de Moscou), estime qu’en termes militaires, Cuba peut nous intéresser aujourd’hui en tant que client potentiel de notre équipement militaire. Il est clair que l’armée cubaine est encore équipée de vieilles armes soviétiques des années 80 et que les Cubains ont besoin de les moderniser.

Nous devons tenir compte du fait que Cuba est un pays qui exerce une grande influence sur de nombreux pays de la région de l’Amérique du Sud. Compte tenu des bonnes relations que nous entretenons depuis longtemps, nous pouvons espérer qu’il devienne une plaque tournante pour la promotion de nos armements sur l’ensemble du marché de l’armement latino-américain.

Selon M. Khatylev, il est également important que le voisinage immédiat de Cuba avec les États-Unis puisse nous donner l’occasion de tester un certain nombre de systèmes d’armes prometteurs, principalement radio-électroniques, à proximité des frontières d’un ennemi potentiel, ce qui serait important pour améliorer leur efficacité.

Quant à notre ancienne base de Lourdes, selon M. Khatylev, nous disposons aujourd’hui de moyens tellement nouveaux et efficaces dans le domaine de la reconnaissance électronique que le besoin de cette base n’est pas urgent.

Toutefois, selon M. Khatylev, les experts russes qui ont récemment procédé à une évaluation de l’état de la base désaffectée de Lourdes affirment que l’état des locaux et des communications est tel qu’il est inefficace de la restaurer. Il serait plus facile et moins coûteux de construire une nouvelle station, si de tels accords sont conclus.

Le capitaine de réserve de 1er rang Vladimir Gundarov estime que la base militaire cubaine de Lourdes pourrait encore nous intéresser. Selon lui, les Cubains pourraient même accepter d’avoir deux bases : russe et chinoise.

Gundarov souligne que Cuba est un point très intéressant pour nous du point de vue de la patrouille aérienne de l’Atlantique Nord.

  • En effet, souligne l’expert, nos avions stratégiques pourraient décoller d’Olenegorsk, dans la région de Mourmansk, survoler les eaux neutres de l’Atlantique jusqu’à Cuba et y atterrir sur un aérodrome. Puis, après s’être reposés, ravitaillés et entretenus, ils s’envoleraient vers un pays africain. Dans le passé, il pouvait s’agir de l’Égypte, par exemple. Aujourd’hui, ce pourrait être un autre pays. Et de là, nos avions pourraient rentrer à Olenegorsk, ou à une base quelque part dans la région de Vologda. C’est le triangle stratégique, le long duquel notre aviation stratégique avait l’habitude de voler en permanence.

M. Gundarov estime que maintenant que nos relations avec les États-Unis sont revenues à l’époque de la guerre froide, nous devrions absolument reprendre la coopération non seulement militaire et technique, mais aussi militaire avec Cuba.

Il note que les restrictions sur les échanges de marchandises avec l’île de la Liberté, qui avaient été levées par les États-Unis, ont été réintroduites. Dans ces conditions, une large fenêtre d’opportunité s’ouvre à nouveau à nous en termes d’échange de biens et de services. Nous pourrions fournir une assistance logistique à Cuba et, en retour, Cuba pourrait nous permettre de louer ou d’utiliser un certain nombre d’installations militaires sur son territoire. Comme des aérodromes, par exemple.

En tout état de cause, ajoute M. Gundarov, il s’agirait d’une coopération mutuellement bénéfique dans l’intérêt de nos deux pays. Et nous nous engageons activement dans cette voie.

MKru