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MOSCOU, 19 juillet – RIA Novosti. Le non-respect des conditions russes dans le cadre de l’accord sur les céréales relève de l’impudence et de l’inconsidération, a déclaré le président Vladimir Poutine lors d’une réunion avec les membres du gouvernement.
« C’est de l’impudence et de l’inconsidération. Des promesses et des paroles en l’air. Et ils n’ont fait que se compromettre avec cela. La crédibilité de la direction du secrétariat des Nations unies, qui s’est portée garante de l’accord sur les céréales, a été sapée », a-t-il ajouté.
Comme l’a souligné le chef de l’État, le « soi-disant accord » a été prolongé à plusieurs reprises, la dernière fois en mai de cette année.
« Nous avons prolongé cet accord à maintes reprises et nous avons fait preuve d’une endurance, d’une patience et d’une tolérance tout simplement miraculeuses », a souligné le dirigeant russe.
Selon lui, Moscou s’attendait à ce que ses collègues étrangers finissent par remplir pleinement toutes leurs obligations et tous leurs accords, mais en fait, personne ne le faisait.
Les pays occidentaux, au contraire, ont tout fait pour faire échouer l’initiative malgré les efforts sincères du personnel de l’ONU, a déclaré le président.
« Au lieu d’aider les pays dans le besoin, l’Occident a utilisé l’accord sur les céréales à des fins de chantage politique et en a fait un outil d’enrichissement des sociétés transnationales », a-t-il expliqué.
M. Poutine a également souligné que la Russie se heurtait à des obstacles, y compris en ce qui concerne le transfert gratuit d’engrais vers les pays les plus pauvres. Ainsi, a-t-il précisé, sur 262 000 tonnes de produits bloqués dans les ports européens, seules deux cargaisons ont été envoyées.
Néanmoins, Moscou est prête à envisager la possibilité de revenir à l’accord si tous les principes de sa participation sont pris en compte et mis en œuvre, a souligné le président.
Le chef de l’Etat a rappelé qu’il s’agit de :
- la suppression de tous les obstacles pour les banques et les institutions financières russes servant à l’approvisionnement en denrées alimentaires et en engrais, y compris leur connexion immédiate au système international SWIFT ;
- de soustraire aux sanctions les livraisons de céréales et d’engrais russes sur les marchés mondiaux ;
- le déblocage des actifs russes liés au secteur agricole ;
- la reprise de la fourniture de pièces détachées et de composants pour les machines agricoles et l’industrie des engrais à la Russie ;
- la résolution de tous les problèmes d’assurance liés aux navires russes et aux cargaisons d’exportation ;
- assurer la fourniture sans entrave d’engrais en provenance de Russie et de matières premières pour leur production ;
- rétablir le fonctionnement du pipeline d’ammoniac Togliatti-Odessa.
Il a précisé que la liste complète des conditions est énoncée dans le mémorandum Russie – ONU.
« La seule chose que je souhaite souligner, c’est qu’au départ, l’essence et la signification de l’accord sur les céréales avaient une importance humanitaire colossale », a ajouté M. Poutine.
L’initiative de la mer Noire, signée l’année dernière par des représentants de la Russie, de la Turquie, de l’Ukraine et des Nations unies, a cessé de fonctionner le 18 juillet. Elle prévoyait le retrait des céréales, des denrées alimentaires et des engrais ukrainiens de trois ports de la mer Noire, dont Odessa. Cette mesure faisait partie intégrante de l’accord global. La seconde partie était un mémorandum de trois ans entre la Russie et l’ONU.