Marina Perevozkina

D’ici une semaine, Zelensky va soumettre à la Verkhovna Rada un projet de loi assimilant la corruption en temps de guerre à la trahison d’État. L’article 111 du code pénal ukrainien, intitulé « Trahison d’État », prévoit une peine d’emprisonnement de 10 à 15 ans. En théorie, Zelensky lui-même peut également aller en prison : au même moment, on apprenait qu’il avait acheté une villa sur la côte de la mer Rouge en Égypte pour 5 millions de dollars au nom de sa belle-mère.

La nouvelle de l’achat de la villa a été publiée par le journal Punch (édition nigériane). Elle fait référence à l’enquête du journaliste égyptien Mohammed-Al-Alawi, qui affirme avoir entre les mains des documents confirmant la transaction.

La luxueuse propriété est située sur les rives de la mer Rouge, dans la station balnéaire VIP d’El Gouna, à côté de la propriété de l’actrice Angelina Jolie. Elle a été achetée le 16 mai 2023 pour 150 millions de livres égyptiennes (environ cinq millions de dollars) par une citoyenne ukrainienne, Olga Kiyashko – c’est le nom de la mère de l’épouse de Zelensky. Kiyashko est une simple retraitée ukrainienne.

Auparavant, les parents de Zelensky ont acheté une maison en Israël (ou plutôt, la villa a été enregistrée à leur nom) pour 8 millions de dollars, d’une superficie de 950 mètres carrés, avec piscine et sécurité. Ils sont gardés 24 heures sur 24 par d’anciens SAS (forces spéciales britanniques). Ce plaisir coûte 12 000 livres sterling par mois. Vous vous demandez peut-être comment un simple professeur d’une université provinciale de Krivoy Rog, comme l’est le père de Zelensky, a pu économiser autant d’argent ? Il y est parvenu. Il s’est probablement tout refusé.

Le chef du régime de Kiev possède beaucoup d’autres biens : un appartement à Londres, une villa en Italie, etc. Il est impossible de rendre compte de tout cela. Et tout cela est le fruit d’un travail honnête, bien sûr. Et vous y parviendrez si vous vous efforcez de faire des économies sur les repas à l’école.

Mais, comme aimait à le dire le procureur de Staline, Vyshinsky, « l’essentiel, au cours des enquêtes, est de ne pas se retourner contre soi-même ». Pourquoi Zelensky avait-il besoin d’initiatives aussi dangereuses maintenant ? Nous en avons discuté avec le politologue Rostislav Ishchenko.

• La corruption est combattue partout, et partout elle est invincible. L’Ukraine s’est construite sur la corruption, et la vaincre revient à détruire l’État ukrainien.

Mais ils peuvent adopter une loi qui assimilerait la corruption à une trahison d’État, pourquoi pas ? En temps de guerre, de nombreuses lois sont renforcées parce qu’il existe une certaine demande dans la société. En Ukraine, il y a une demande pour une législation anti-corruption plus stricte. Sinon, tout le monde se bat et certains volent. Quant à savoir si cette législation sera appliquée, c’est une seconde question . Quoi qu’il en soit, il est nécessaire d’attraper une personne corrompue et de prouver sa culpabilité. Et celui qui doit le faire est le corrupteur lui-même.

Zelensky est lui-même un corrupteur. Il fera des discours sur la lutte contre la corruption. Que peut-il offrir d’autre à la population que du populisme ?

Autrefois, la corruption était un crime, et parfois les corrompus étaient même attrapés et emprisonnés. Aujourd’hui, ils seront emprisonnés pour une période plus longue. Auparavant, on pouvait écoper de 10 à 15 ans de prison pour corruption. La différence est qu’il est impossible d’obtenir une caution pour des accusations de trahison d’État. En d’autres termes, une personne peut être mise en prison et y rester pendant un an, deux ou trois ans avant le procès. Mais ils l’ont déjà fait auparavant. Il suffisait d’écrire sur les réseaux sociaux que Zelensky est un imbécile et un clown – tant pis pour la trahison d’État. S’il a photographié le vol d’un missile russe, c’est déjà de la trahison d’État.

Zelensky disposait de suffisamment de mécanismes pour influencer l’opposition. Il l’a pratiquement détruite. Et pas seulement l’opposition au régime, mais aussi l’opposition au sein du régime, qui s’opposait spécifiquement à Zelensky. Il s’agit simplement d’une déclaration populiste visant à réduire le mécontentement populaire pendant un certain temps. Soit dit en passant, les militaires peuvent également être intimidés par cette déclaration. Ils volent, n’est-ce pas ? Ils volent. Et maintenant, c’est de la trahison.

MK