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Sammy Ismail
Le G77 sert effectivement d’organe plénier unissant les nations du Sud pour réaliser les intérêts communs des États de la coalition du G77.

Vendredi, le sommet G77+ Chine se réunira à La Havane. Le thème de ce sommet est « Relever les défis contemporains du développement : Exploiter le pouvoir de la science, de la technologie et de l’innovation », ce sommet verra la revitalisation de l’organisation de la guerre froide et la ramènera au premier plan des affaires internationales.
L’histoire

Le G77 est l’organe plénier qui réunit les nations du Sud. Le groupe a été fondé en 1964 en tant que coalition d’États au sein des Nations unies, dans le but de promouvoir les intérêts des pays en développement.

Fondé au lendemain de la Seconde Guerre mondiale et en pleine explosion de la guerre froide, le contexte historique de la création du G77 lui a conféré un caractère particulier. Le groupe a été défini en contraste avec l’agitation géopolitique de l’époque pour être précisément orienté vers les préoccupations économiques.

Avant le sommet de #Havana vendredi, voici l'histoire de la formation du #G77 et l'importance de ce bloc dans la politique mondiale. pic.twitter.com/gXJYYcFnOP
- Al Mayadeen English (@MayadeenEnglish) 12 septembre 2023

Ce qui a rendu le G77 unique, c’est sa capacité à unir les nations en développement, à créer une plateforme solide leur permettant d’exprimer leurs préoccupations, de défendre leurs intérêts, de coordonner leurs points de vue et, en conséquence, de négocier avec les gouvernements et les organisations du Nord.

Le groupe des 77 est né lors de la première session de la conférence de la CNUCED (Conférence des Nations unies sur le commerce et le développement) en 1964. Initialement, le groupe comprenait 75 États, mais à la fin de la première session de la CNUCED, l’Australie et la Nouvelle-Zélande se sont retirées du groupe, et quatre pays en développement ont été ajoutés pour consolider l’organisation en tant que groupe de 77 États.

Le nom du groupe est resté lié au nombre de ses 77 membres fondateurs. Cependant, le nombre de ses membres n’a cessé de croître depuis, pour atteindre aujourd’hui 134 membres, qui représentent 80 % de la population mondiale.
Le Sud face au Nord

La raison d’être du G77 est la forte inégalité structurelle qui caractérise le monde. Le G77 s’efforce d’atténuer cette forte inégalité entre le Nord et le Sud. Malgré l’inactivité qui l’a caractérisé depuis les années 80, le groupe a réussi à obtenir quelques avancées (comme l’engagement des pays développés à allouer 0,75 % de leur revenu national brut à l’aide au développement des pays en voie de développement).

La création du groupe repose sur le fait que tous les États membres sont confrontés à des structures d’exploitation similaires qui les laissent dans une situation de pauvreté économique. Le G77 s’efforce donc de placer la prospérité économique au premier plan.

La prolifération du capitalisme en tant que système économique international a eu des résultats disproportionnés sur les différentes nations. La stratification du monde en un Nord et un Sud globaux (le cœur et la périphérie, pour utiliser le langage de la théorie de la dépendance) : le capital est accumulé de manière asymétrique en faveur du premier.

Au cœur de la théorie de la dépendance se trouve le fait que le régime économique international en vigueur est essentiellement fondé sur l’exploitation, et ce n’est pas un hasard. L’exploitation des nations de la périphérie est une condition préalable à la prospérité du noyau. Cette exploitation structurelle par le noyau contre la périphérie se manifeste par différents moyens tels que l’ancienne colonisation (plus de 90 % des États membres du G77 ont été victimes de la colonisation européenne/japonaise, qui a exploité les ressources naturelles et humaines pour accumuler des richesses), et les sanctions économiques (plus de 20 % des États membres du G77 font l’objet de sanctions économiques unilatérales de la part des États-Unis), etc.

El Mayadeen