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Arabie Saoudite, Israël, Mahmoud Abbas, mosquée Al-Aqsa, Nayef Al-Sudairi, Palestine
Les médias israéliens annoncent que les responsables saoudiens ont annulé leur projet de visite de la mosquée sacrée d’Al-Aqsa en raison des critiques et des répercussions attendues.

La délégation saoudienne, conduite par l’ambassadeur auprès de l’Autorité palestinienne, Nayef bin Bandar al-Sudairi, a annulé la visite qu’elle devait effectuer mercredi à la sainte mosquée d’Al-Aqsa, après que plusieurs parties palestiniennes eurent exprimé leurs critiques à l’égard de ce projet et appelé à empêcher une telle visite, considérée comme une nouvelle étape vers la normalisation des liens avec l’entité d’occupation israélienne.
M. Al-Sudairy a récemment été nommé ambassadeur non résident de Riyad auprès de l’Autorité palestinienne. Le fonctionnaire est arrivé à Ramallah mardi pour discuter des efforts de normalisation de l’Arabie saoudite avec l’entité et présenter ses lettres de créance au président Mahmoud Abbas, marquant ainsi la première visite d’une délégation saoudienne en Palestine depuis trois décennies.
Les médias israéliens ont commenté cette affaire en déclarant que « l’ambassadeur saoudien auprès de l’Autorité palestinienne a annulé sa visite à Al-Aqsa en raison des critiques et des répercussions attendues ».
L’annonce de la visite « a suscité des réactions, certains demandant son interdiction, y voyant un signe de normalisation avec Israël. Après avoir compris les sensibilités de leurs hôtes à Ramallah [Mahmoud Abbas], les Saoudiens ont reporté la visite ».
La délégation saoudienne avait prévu de se rendre à la mosquée sacrée pour commémorer l’anniversaire de la naissance du prophète Mahomet (PBUH), qui a lieu mercredi et jeudi. Cependant, al-Sudairi a informé ses hôtes à Ramallah, selon Haaretz, qu’il « n’avait pas l’intention de se rendre à la mosquée Al-Aqsa, mais qu’il avait promis de s’y rendre à l’avenir ».
En réponse à une enquête de Haaretz, le ministère des affaires étrangères de l’occupation israélienne a déclaré qu’il « n’était pas au courant de ce plan ». Selon des rapports palestiniens cités par le journal, les Saoudiens « ont demandé à ce que la date et les détails de la visite ne soient pas rendus publics afin d’éviter toute ingérence israélienne dans le programme de la visite et aussi pour prévenir d’éventuelles protestations palestiniennes contre la normalisation avec Israël ».
Diminution du soutien saoudien à la normalisation
Un récent sondage réalisé par l’Institut de Washington pour les études sur le Proche-Orient en Arabie saoudite a révélé que le nombre de citoyens saoudiens favorables à la normalisation des liens avec l’entité d’occupation a diminué de près de 20 % au cours des dernières années.
Alors qu’environ 40 % de la population du royaume soutenait cette démarche auparavant, l’enquête récente a révélé que ce chiffre s’élevait à environ 33 %.
Le sondage a également montré qu’en ce qui concerne la normalisation, les Saoudiens estiment que les ambitions palestiniennes viennent en deuxième position, alors que 36 % d’entre eux reconnaissent qu’il est « important » de franchir « de nouvelles étapes vers des droits politiques et de meilleures opportunités économiques pour les Palestiniens de Cisjordanie et de Gaza ».
En outre, les résultats ont montré que non seulement le pourcentage de soutien à la normalisation a diminué au fil des ans, mais aussi que l’opinion publique saoudienne se fie de moins en moins aux garanties américaines, comme le souligne le rapport : « Les engagements américains ne sont plus fiables ces derniers temps ».
Normalisation pour l’énergie nucléaire
Le prince héritier saoudien Mohammed bin Salman a confirmé au début du mois que Riyad était sur une trajectoire de normalisation des liens avec « Israël. »
« Chaque jour, nous nous rapprochons », a-t-il déclaré dans une interview avec Fox News publiée mercredi dernier.
En réponse à une question sur les exigences d’un accord de normalisation, le dirigeant saoudien de facto a affirmé que « la question palestinienne est très importante. Nous devons résoudre cette question. Il a ajouté que de « bonnes négociations » avaient eu lieu jusqu’à présent. En outre, il a exprimé l’intention de l’Arabie saoudite de se doter de capacités nucléaires si l’Iran le fait.
À ce sujet, Yair Lapid, le chef de l’opposition « israélienne », a exprimé des réserves quant à l’acquisition d’un programme nucléaire par l’Arabie saoudite. Faisant écho à ces sentiments, le ministre israélien des affaires étrangères, Eli Cohen, a souligné qu’aucun accord de normalisation ne devrait mettre en péril la sécurité de l’entité, laissant entrevoir les éventuelles concessions que l’Arabie saoudite pourrait exiger.
Des rapports israéliens suggèrent que l’Arabie saoudite a défini des conditions strictes pour la normalisation. Ces conditions incluent l’obtention de l’approbation d' »Israël » pour l’enrichissement de l’uranium, la construction d’une installation nucléaire à usage pacifique et l’établissement d’un pacte de défense américano-saoudien, entre autres.
Toutefois, les responsables américains ont prévenu que tout accord assorti de ces conditions n’interviendrait pas dans un avenir proche.
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