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Charles Gave

Il y a cinquante ans, le jour du Kippour, les forces armées arabes attaquent Israël qui n’avait rien vu
venir.

Les Israéliens, après quelques défaites initiales, reprennent le dessus et l’emportent.
Mais les pays arabes lancent un embargo sur leurs exportations de pétrole vis-à-vis de l’Ouest. Les prix
de l’or noir explosent à la hausse, ce qui déclenche d’abord un énorme tsunami inflationniste, suivi
quelque mois après par la récession la plus profonde depuis la grande dépression.
Partout dans le monde les marchés des actions s’effondrent tandis que le chômage explose dans tous
les pays et que les déficits budgétaires s’envolent.

Cinquante ans plus tard, une attaque est lancée à nouveau contre le territoire même d’Israël, mais à
partir de la bande de Gaza contrôlée par le Hamas et soutenu par l’Iran, et une fois encore, à l’évidence,
les services de renseignement d’Israël n’ont rien vu venir et les dégâts semblent considérables.
Plus de 5000 rockets auraient été tirés sur Israël, des drones relativement sophistiqués auraient été
utilisés, la ceinture de sécurité qui protège les territoires israéliens aurait été enfoncée en quelques
minutes, bref, la surprise a été totale.On a du mal à comprendre cependant comment cet arsenal a pu arriver à Gaza, sans que quiconque en Israel l’ait repéré.

De même, on ne voit pas tres bien d’où provenaient ces armes (de Turquie ? d’Iran ? d’Ukraine car
vendues au marché noir ?).

Et c’est cela qui m’amène à rappeler que la guerre d’il y a cinquante ans, même si elle avait duré peu de
temps, avait entraîné par la suite des conséquences mondiales considérables.
Politiquement,  nous en saurons plus dans quelques jours, mais il semble probable que cette attaque ait
été organisée par ceux qui ne veulent pas que la paix revienne au Moyen-Orient.
Militairement, la probabilité la plus forte est que les Israéliens reprennent rapidement le contrôle
militaire de la situation.
Mais, à l’évidence et pour éviter le retour d’une situation similaire dans le futur, il faudra qu’Israël
prenne le contrôle militaire de la bande de Gaza et peut être des territoires gérés par le Fatah, ce qui
sera très mal vu par tous les pays arabes de la région.
·       Il est donc à craindre que certains d’entre eux ne veuillent punir ceux qui seraient perçus
comme de trop fidèles supporters d’Israël.
·       On peut craindre aussi que des « éléments incontrôlés « ne fassent sauter tel ou tel pipe-
line, ou quelque installation portuaire, puisque maintenant c’est autorisé.

Les conséquences pourraient être dramatiques, en particulier pour l’Europe, qui ne pouvant plus
acheter son gaz ou son pétrole en Russie, ni maintenant au Moyen – Orient se retrouverait de ce fait
sans gaz et sans pétrole.

Et comme l’économie c’est de l’énergie transformée, l’Europe se retrouverait tout simplement sans
activité aucune, ce qui serait …embarrassant.
En tout état de cause, l’incertitude vient de monter fortement, ce qui n’est jamais une bonne nouvelle
dans les marchés.
L’ennui est que cet hausse de l’incertitude se produit à un moment où le marché du pétrole et les
marchés obligataires des pays développés sont dans une situation critique.
Commençons par le pétrole.
Que le lecteur veuille bien considérer le graphique ci-dessous.

·       Le prix du pétrole est monté tres vivement depuis quelques mois.
·       Il est au-dessus de sa tendance historique
·       Une récession devient possible, voire probable aux USA et en Europe.
Cette récession risque de se produire alors même que les marchés obligataires américains et allemands
sont en pleine déroute, comme en fait foi mon deuxième graphique.

La plupart des observateurs ne se sont pas rendus encore compte que les marchés obligataires de nos
grandes démocraties se sont écroulés dans les trois dernières années, perdant 40 % de leur pouvoir
d’achat depuis décembre 2020, ce qui ne s’était jamais produit auparavant.
Nous sommes en plein milieu de l’une des plus grandes catastrophes de l’histoire de la finance
mondiale. Les pertes dans les marchés obligataires doivent se chiffrer à des milliers de milliards de
dollars.
Et les dettes continuent à s’ accumuler dans les pays occidentaux.
Le déficit budgétaire aux USA est à 7. 5 % du PIB américain, et le montant de ce déficit est aux alentours
de 2500 milliards de dollars. alors même que la récession n’a même pas commencé.
Si une récession arrive, à cause de la hausse des prix du pétrole ou pour d’autres raisons, ce déficit
pourrait doubler et devenir complètement non finançable par les marchés, ce qui forcerait la Fed à
monétiser ce déficit par la planche à billets, ce qui ferait s’écrouler le dollar et repartir les prix à la
hausse.
Et la BCE se trouvera exactement dans la même situation, obligée qu’elle sera de financer les déficits
français ou italiens.

Or, il est probable que les marchés obligataires aux USA et en Europe vont continuer à s’effondrer, ce
qui va ruiner tous les rentiers en Europe et toutes les sociétés se consacrant à la gestion de l’épargne
longue (voir articles et interviews à ce sujet sur le site de l’IDL)

Et je voudrais conclure sur une remarque.
J’ai souvent dit que les marchés baissiers s’apparentaient à la pêche à la dynamite.
 Quelqu’un balance un bâton de dynamite dans l’eau et les premiers qui remontent le ventre en
l’air sont les sardines et les maquereaux.
 Quelque temps après apparaissent les thons et les dauphins.
 Suivent les cachalots et les orques et en dernier les baleines bleues.
Le premier bâton lancé a entraîné l’effondrement des marchés obligataires mais pour l’instant presque
rien n’est remonté à la surface alors même que c’est l‘une des plus violentes explosions que j’ai connue
dans ma carrière.
J’en suis très surpris.
Si maintenant nous avons une deuxième explosion, mais cette fois d’une bombe atomique (récession en
même temps aux USA et en Europe), les dégâts vont être inouïs.
Pour l’instant, je ne touche pas au portefeuille type IDL qui résiste vaillamment.
Il va falloir que je publie bientôt une mise à jour.
Je vais attendre cependant que quelques gros poissons commencent à remonter à la surface.

Institut des Libertés