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Mélanie Meloche-Holubowski
La bande de Gaza est une petite zone frontalière avec Israël et l’Égypte, située sur la mer Méditerranée. La Cisjordanie est l’autre territoire palestinien; cette zone, occupée par Israël, comprend Jérusalem-Est et est située en bordure de la Jordanie et de la mer Morte.
La bande de Gaza, qui compte 2,3 millions d’habitants, fait 10 km de large et 41 km de long. Il faut environ une heure pour se déplacer en voiture de Rafah, au sud, à Beit Hanoun, au nord.
La bande de Gaza a une superficie de 365 kilomètres carrés, soit plus petite que la superficie de l’agglomération de Montréal (499 kilomètres carrés).

La superficie de l’île de Montréal comparée à celle de la bande de Gaza.Photo : Radio-Canada / Francis Lamontagne
Avec environ 5500 personnes par kilomètre carré, Gaza est l’une des zones les plus densément peuplées du monde. En comparaison, la densité moyenne de population en Israël est de 400 habitants par kilomètre carré.
La bande de Gaza, territoire enclavé
Déjà plus de 200 000 personnes ont été forcées de quitter leur foyer dans la bande de Gaza, soit le déplacement de population le plus important depuis 2014, selon le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU. La plupart d’entre elles ont trouvé refuge dans les écoles de l’Office de secours et de travaux des Nations unies pour les réfugiés de Palestine dans le Proche-Orient.
Aux Palestiniens qui vivent près des sites d’activité du Hamas, dans la bande de Gaza, le premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou a suggéré de partir « maintenant ». Par contre, quitter la bande de Gaza est une tâche presque impossible à accomplir.
La bande de Gaza est hautement fortifiée, avec un mur de béton et une double clôture. Toute personne s’approchant à moins d’un kilomètre de cette barrière risque d’être abattue par l’armée israélienne qui patrouille les frontières.
Il existe seulement deux points de passage, l’un avec l’Égypte, à Rafah, et l’autre avec Israël, à Beit Hanoun. Ils ne sont pas toujours ouverts. Par exemple, en 2020, les points de passage de Rafah et de Beit Hanoun n’ont été ouverts que 125 jours dans l’année, selon l’ONU.
Le passage de Beit Hanoun (connu sous le nom d’Erez en Israël) est géré par l’armée israélienne. Il s’agit du seul point de passage du nord de Gaza vers Israël.

Seuls les Palestiniens disposant de permis spéciaux (généralement pour des raisons médicales) sont autorisés à quitter Gaza pour se rendre à Jérusalem ou en Cisjordanie.
Gaza n’est qu’à environ 100 km de Jérusalem, mais en raison des mesures de sécurité strictes, il faut généralement plusieurs heures de voyage pour s’y rendre.
La frontière avec l’Égypte est en grande partie fermée. Ceux qui parviennent à obtenir un laissez-passer doivent ensuite effectuer un voyage de six à huit heures à travers le désert du Sinaï, en passant par plusieurs points de contrôle égyptiens, avant de se rendre au Caire, à environ 400 km de distance.
Un deuxième point de passage de Rafah vers l’Égypte – la porte Salah al-Din – est utilisé pour le transport de marchandises.
Un troisième point de passage depuis Rafah est celui de Karem Abu Salem (ou Kerem Shalom), contrôlé par Israël et destiné aux Israéliens.
Gaza n’a plus d’aéroport fonctionnel après qu’Israël a bombardé et démoli l’aéroport international Yasser Arafat en 2001, trois ans après son ouverture.
On a demandé à la population de partir… mais partir où? Les gens ne peuvent pas sortir; ils sont encerclés.
Du côté d’Israël, plus d’une vingtaine de communautés, à la frontière de la bande de Gaza, ont fait l’objet d’une évacuation depuis les derniers jours.
Qui gouverne la bande de Gaza?
Avant 1918, la bande de Gaza faisait partie de l’Empire ottoman. Elle a ensuite été occupée par la Grande-Bretagne de 1918 à 1948, puis par l’Égypte de 1948 à 1967.
Lors de la guerre des Six Jours, en 1967, Israël a pris la bande de Gaza à l’Égypte et la Cisjordanie à la Jordanie. Pendant 38 ans, Israël a contrôlé la bande de Gaza et y a construit 21 colonies juives.

Les cinq districts de la bande de Gaza
La bande de Gaza est divisée en cinq secteurs : nord de Gaza, ville de Gaza, Deir Al-Balah, Khan Younès et Rafah.
Avec quelque 700 000 habitants, la ville de Gaza est la plus grande agglomération de la bande. On y trouve notamment le camp de réfugiés de Shati (ou Beach Camp). Situé le long de la côte méditerranéenne, il arrive, par la taille, au troisième rang des huit camps de la bande de Gaza.
Le nord de Gaza compte plus de 400 000 habitants, ainsi que le plus grand camp de réfugiés de la bande, celui de Jabalia, qui couvre une superficie de 1,4 kilomètre carré et abrite à lui seul 114 000 personnes.
Le district de Deir Al-Balah est reconnu pour sa production agricole, notamment pour sa culture de dattes. On y trouve aussi la seule centrale électrique en activité de la bande, ainsi que quatre camps de réfugiés : Nousseirat, Al-Bureij, Al-Maghazi et Deir Al-Balah.
Le district de Khan Younès abrite quelque 400 000 habitants, dont 87 000 dans le camp de réfugiés de Khan Younès.
Avec plus de 250 000 habitants, Rafah est le district le plus au sud. Il est surtout connu pour le point de passage avec l’Égypte qui porte son nom.
Blocus par-dessus blocus

Un homme transporte des sacs de farine portant le logo de l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens, l’UNRWA, le 11 février 2018, dans un camp de réfugiés de Khan Younès, dans la bande de Gaza.Photo : Getty Images / SAID KHATIB
Même si Israël a renoncé au contrôle de la bande de Gaza, il y maintient un blocus terrestre, aérien et maritime depuis 2007. L’année précédente, Israël avait déjà commencé à imposer des restrictions à l’enclave après l’enlèvement d’un soldat israélien, Gilad Shalit, qui a été libéré en 2011. L’État hébreu avait renforcé le blocus en juin 2007.
Israël affirme que le blocus sert à garder le contrôle de la frontière de Gaza. Mais selon les Nations unies en 2009, le blocus d’Israël et de l’Égypte a dévasté les moyens de subsistance
.
Les Nations unies estiment que le blocus a coûté à l’économie du territoire palestinien près de 17 milliards de dollars américains sur une décennie. Le Comité international de la Croix-Rouge affirme pour sa part que le blocus viole les Conventions de Genève – une affirmation que les responsables israéliens rejettent.
Enclavée, la bande de Gaza dépend largement d’Israël et de l’Égypte pour l’eau, l’électricité et la nourriture.
La plupart des fruits et légumes de Gaza proviennent des fermes situées le long de sa frontière avec Israël.
Gaza tire également l’essentiel de son électricité d’Israël, même si le territoire possède une vieille centrale électrique. Depuis l’annonce du blocus total par Israël, les Palestiniens de Gaza n’ont désormais l’électricité que de trois à quatre heures par jour.
L’enclave dispose de sources d’eau souterraine, mais de nombreux puits ont été détruits par la pollution et l’eau salée. Plus de 90 % de l’eau du seul aquifère de Gaza n’est plus potable. Avant l’annonce de siège complet, Israël fournissait 10 % de la consommation annuelle d’eau à la bande de Gaza.
La bande vit déjà depuis 16 ans un blocus en raison duquel il est très difficile de s’approvisionner. Blocus par-dessus blocus, on coupe les vivres
, affirme France-Isabelle Langlois, d’Amnistie internationale Canada francophone,
Gaza en chiffres
- Taux de chômage : 45 %
- 68 % de la population souffre d’insécurité alimentaire.
- 80 % de la population dépend de l’aide internationale pour survivre et accéder aux services de base.
- 95 % de la population n’a pas accès à de l’eau potable (5 % de l’eau de Gaza est potable).
- Environ 40 % de la population a moins de 15 ans.
- Plus de 1,4 million d’habitants sont des réfugiés palestiniens.
Radio Canada
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