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Agence France-Presse
Des milliers de Palestiniens fuient à travers les rues dévastées de la ville de Gaza, espérant trouver refuge plus au sud après un appel aux civils lancé par Israël, qui se prépare à une offensive terrestre en représailles à l’attaque sanglante lancée par le Hamas.
Ce n’est que le début
des opérations israéliennes à Gaza, a prévenu vendredi le premier ministre Benyamin Nétanyahou au septième jour de la guerre, déclenchée par l’attaque sans précédent du mouvement islamiste palestinien contre Israël.
En plus des milliers de morts recensés en une semaine, le Hamas a en outre enlevé 150 otages qu’il a menacé d’exécuter.
L’armée israélienne, qui a riposté par des frappes intensives sur la bande de Gaza, a aussi annoncé vendredi y avoir mené des incursions au sol dans les dernières 24 heures
.
Au moins 1300 Israéliens, pour la plupart des civils, ont été tués depuis l’attaque, qui a traumatisé Israël où elle est comparée aux attentats du 11 septembre 2001.
Environ 1900 Palestiniens, la plupart des civils, dont 614 enfants, selon les autorités locales, sont morts dans la bande de Gaza, un petit territoire pauvre coincé entre Israël, la Méditerranée et l’Égypte, en état de siège.
Catastrophe humanitaire
La ministre allemande des Affaires étrangères, Annalena Baerbock, en visite vendredi à Jérusalem, a affirmé que le Hamas utilisait la population comme un bouclier
.
Les appels se multiplient à travers le monde pour éviter une catastrophe humanitaire
, après l’appel lancé par Israël à évacuer la partie nord de la bande de Gaza, qui concerne environ 1,1 million d’habitants, sur un total de 2,4 millions.
Même les guerres ont des règles
, a rappelé vendredi le secrétaire général de l’ONU, António Guterres, avant un Conseil de sécurité sur la situation en Israël et à Gaza, réclamant un accès humanitaire immédiat
à la bande de Gaza.
Il a décrit un système de santé au bord de l’effondrement
, des morgues qui débordent
et une crise de l’eau
.

Le président américain Joe Biden a assuré que la crise humanitaire
à Gaza était une priorité
, tandis que plusieurs ONG ont demandé l’ouverture de couloirs humanitaires.
Le président russe Vladimir Poutine a, lui, appelé à arrêter l’effusion de sang
, prévenant vendredi qu’un éventuel assaut terrestre à Gaza entraînerait des pertes parmi les civils [palestiniens] absolument inacceptables
.
La tension est vive aussi à la frontière nord d’Israël avec le Liban, où les échanges de tirs sont fréquents entre l’armée et le Hezbollah pro-iranien, allié du Hamas.
Un journaliste vidéo de l’agence Reuters a été tué et six autres journalistes de l’Agence France-Presse, de Reuters et d’Al-Jazeera ont été blessés vendredi en couvrant la situation dans le sud du Liban, ont annoncé les trois médias.
En Cisjordanie, autre territoire palestinien occupé par Israël depuis 1967, au moins 16 Palestiniens ont été tués dans des affrontements avec les forces israéliennes pendant des rassemblements en solidarité avec la bande de Gaza, selon le ministère palestinien de la Santé.
Des milliers de personnes ont aussi manifesté vendredi à Beyrouth, en Irak, en Iran, en Jordanie et à Bahreïn en soutien aux Palestiniens.
Déplacements par milliers
L’armée israélienne a appelé tous les civils de la ville de Gaza à évacuer leur domicile vers le sud, pour leur propre sécurité
.
Par milliers, portant leurs baluchons, ils ont fui par tous les moyens, à pied, entassés sur des remorques, sur des charrettes, à moto, en voiture, à travers les rues jonchées de gravats, bordées d’immeubles en ruines, pour essayer de trouver refuge vers le sud et la frontière avec l’Égypte.
Plus de 423 000 personnes ont été contraintes de fuir leur domicile dans la bande de Gaza depuis le début des bombardements par l’armée israélienne.
Des tracts en arabe, largués par des drones israéliens, appellent les habitants à quitter immédiatement leur maison
. Le Hamas a rejeté cet appel.
Gaza assiégée
Soumis à un siège complet
depuis le 9 octobre, l’enclave est désormais privée d’approvisionnements en eau, en électricité et en nourriture, coupés par Israël.
Selon l’agence de presse officielle émiratie WAM, les Émirats arabes unis ont envoyé vendredi un avion transportant de l’aide médicale d’urgence à El-Arich en Égypte, qui doit être acheminée vers Gaza via le poste-frontière de Rafah.
À Gaza, le fracas des explosions est incessant. L’armée israélienne a indiqué avoir visé dans la nuit 750 cibles militaires
alors que des frappes massives
ont touché le grand camp de réfugiés d’Al-Shati, selon des journalistes de l’AFP.

Des Palestiniens évacuent un blessé après une frappe menée par Israël sur le camp de réfugiés de Rafah, dans le sud de la bande de Gaza.Photo : Associated Press / Hatem Ali
Jusqu’à quand va-t-on vivre sous les bombes avec la mort partout?
lance Oum Hossam, 29 ans, les joues couvertes de larmes, qui cherche un refuge avec ses quatre enfants après la destruction de sa maison.
D’autres habitants refusent de partir, faute de moyens ou pour ne pas céder : L’ennemi veut nous terroriser et nous forcer à l’exil, mais on résistera
, affirme Abou Azzam.
Le roi Abdallah II de Jordanie a mis en garde contre toute tentative de déplacer les Palestiniens
, soulignant que le conflit ne devait pas se propager aux pays voisins
.
Plus de 423 000 Palestiniens ont déjà quitté leur foyer, selon l’ONU, qui a lancé un appel d’urgence aux dons.
Le président palestinien, Mahmoud Abbas, a comparé un tel déplacement
à une deuxième Nakba
(catastrophe
, en arabe), le nom donné à la fuite de quelque 760 000 Palestiniens à la création de l’État d’Israël.