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Par Fernando Heller

« Le cœur serré », Mme Belarra a accusé Israël de mener un « génocide organisé » dans la bande de Gaza, laissant des centaines de milliers de personnes sans électricité, sans nourriture et sans eau, et de bombarder la population civile « en guise de punition collective, au mépris du droit international, ce qui pourrait être considéré comme un crime de guerre ». [EPA-EFE/FERNANDO ALVARADO]

Israël mène un « génocide organisé » dans la bande de Gaza en privant des centaines de milliers de personnes d’eau et d’électricité et en exigeant leur évacuation sans aucune garantie de sécurité, a souligné Ione Belarra, dirigeante du parti de gauche Unidas Podemos, appelant les citoyens espagnols à descendre dans la rue pour protester.

Mme Belarra, qui est également ministre espagnole par intérim des Droits sociaux dans le gouvernement de coalition avec le Parti socialiste (Parti socialiste ouvrier espagnol/PSOE, Alliance progressiste des socialistes et démocrates/S&D) du Premier ministre par intérim Pedro Sánchez, a appelé les citoyens à descendre dans la rue et à manifester contre l’offensive militaire d’Israël.

Ces derniers jours, Unidas Podemos (Gauche européenne) et la plateforme de gauche Sumar, dirigée par la ministre du Travail par intérim Yolanda Díaz, ont vivement critiqué les représailles d’Israël, accusant l’UE de faire preuve de « deux poids, deux mesures » dans le conflit, en faveur d’Israël.

Ce n’est pas la première fois qu’Unidas Podemos expose ouvertement ses différences avec le PSOE sur des questions politiques sensibles. En effet, l’envoi de chars espagnols Leopard et d’autres armes en Ukraine a également provoqué des frictions entre les deux partenaires de la coalition, tout comme d’autres « dossiers sensibles » économiques et sociaux.

Samedi (14 octobre), M. Sánchez a lui-même demandé à la Cour pénale internationale d’enquêter sur les actions militaires du gouvernement israélien et du Hamas en les qualifiant de « crimes de guerre ».

Dans une déclaration sur les réseaux sociaux, la dirigeante de Unidas Podemos a également demandé que des couloirs humanitaires soient établis dans la bande de Gaza et que l’Union européenne cesse d’être « complice d’un criminel de guerre tel que (le Premier ministre israélien Benjamin) Netanyahu ».

À la recherche du soutien des pays du Sud

« Le cœur serré », Mme Belarra a accusé Israël de mener un « génocide organisé » dans la bande de Gaza, laissant des centaines de milliers de personnes sans électricité, sans nourriture et sans eau, et de bombarder la population civile « en guise de punition collective, au mépris du droit international, ce qui pourrait être considéré comme un crime de guerre ».

Elle a même demandé à l’Espagne, qui assure la présidence de l’UE, de se démarquer de la ligne adoptée par les États-Unis, à savoir un soutien indéfectible à Israël, et de chercher plutôt une solution avec les pays du Sud.

Respecter les civils, augmenter l’aide

S’exprimant lors d’un rassemblement du PSOE à Mérida samedi, M. Sánchez a condamné l’attaque du Hamas et réitéré le droit du pays à se défendre, tout en rappelant que le droit humanitaire international devait être respecté.

Il a également promis que son gouvernement augmenterait l’aide humanitaire à Gaza, suite à la polémique provoquée à Bruxelles la semaine dernière par le commissaire chargé du Voisinage et de l’Élargissement, Olivér Várhelyi, qui a annoncé à la surprise générale sur les réseaux sociaux que « tous les paiements » aux Palestiniens avaient été suspendus à la suite de l’attaque du Hamas.

Mais Bruxelles a rectifié sa position peu de temps après.

Tout en exprimant son inquiétude quant à l’ordre donné par Israël d’évacuer le nord de Gaza avant une offensive terrestre, M. Sánchez a souligné que l’opération devait respecter le droit humanitaire international, or, la situation à Gaza « ne permet pas l’évacuation des Palestiniens».

La reconnaissance d’Israël et de la Palestine en tant que deux États est le seul moyen de résoudre le conflit, a-t-il ajouté.

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