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L’ONU a mis en garde dimanche contre l’effondrement de « l’ordre public » dans la bande de Gaza après des pillages de ses centres, alors que l’armée israélienne intensifie ses bombardements, mais aussi ses opérations terrestres dans ce territoire palestinien où l’aide humanitaire entre au compte-goutte.

PHOTO FADEL SENNA, AGENCE FRANCE-PRESSE Cette image prise depuis la frontière israélienne avec la bande de Gaza montre un nuage de fumée noire s’élevant au-dessus de la bande de Gaza, le 29 octobre.

Agence France Presse

Depuis le 9 octobre, Israël a imposé un « siège total » à Gaza, interrompant les approvisionnements en eau, électricité et nourriture, alors que le territoire où s’entassent 2,4 millions d’habitants était déjà soumis à un blocus israélien depuis 2007.  

Dans ce contexte, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) a dit craindre un écroulement de « l’ordre public » à Gaza, après des pillages de ses centres.

« Des milliers de personnes ont pénétré [samedi] dans plusieurs entrepôts et centres de distribution de l’UNRWA dans le centre et le sud » du territoire, a affirmé l’agence onusienne dans un communiqué publié dimanche. « C’est un signe inquiétant que l’ordre civil commence à s’écrouler ».

Seuls 84 camions d’aide humanitaire ont pu arriver depuis le 21 octobre via le point de passage de Rafah avec l’Égypte, alors que l’ONU estime qu’il en faudrait 100 par jour.

Et Le Caire, qui affirme que plus de 5000 tonnes d’aide sont arrivées par avion sur son sol, accuse régulièrement Israël de ne pas autoriser l’entrée d’aide supplémentaire.

Dimanche, le patron de l’ONU a déploré une situation à Gaza « à chaque heure plus désespérée ».

« Je regrette qu’au lieu d’une pause humanitaire cruellement nécessaire, soutenue par la communauté internationale, Israël ait intensifié ses opérations militaires », a déclaré M. Guterres, qui a réitéré son appel à un « cessez-le-feu humanitaire immédiat ».

La présidente du Comité international de la Croix-Rouge (CICR) Mirjana Spoljaric s’est dite « choquée par le niveau intolérable de souffrance humaine ».

« Les familles veulent des réponses »

Leurs proches sont de plus en plus mécontents de l’« incertitude absolue » à laquelle ils sont confrontés, a déclaré Haim Rubinstein, leur porte-parole. « Les familles ne dorment pas, elles veulent des réponses ».

Quatre femmes ont été libérées à ce jour. Le Hamas estime à « près de 50 » le nombre de ces otages tués dans les bombardements.

Le chef du mouvement islamiste à Gaza, Yahya Sinouar, qui s’est exprimé samedi soir pour la première fois depuis le 7 octobre, a déclaré être prêt « à conclure immédiatement un échange pour faire libérer tous les prisonniers dans les prisons de l’ennemi sioniste contre tous les otages ».

« Lignes rouges »

L’intensification des bombardements sur Gaza a coïncidé avec une coupure des communications et de l’internet, compliquant encore la tâche des humanitaires. Mais le réseau était en cours de rétablissement dimanche, selon l’organisme de surveillance du réseau Netblocks.  

Les médicaments manquent aussi et certaines opérations chirurgicales sont réalisées sans endormir les patients, a alerté samedi MSF.

La Turquie a fustigé des « massacres » à Gaza, entraînant le rappel par Israël de ses diplomates dans ce pays. L’Arabie saoudite a dénoncé une violation « injustifiée » du droit international.

La communauté internationale redoute un embrasement régional, alors que le président iranien Ebrahim Raïssi, dont le pays soutient le Hamas, a estimé dimanche qu’Israël avait franchi « les lignes rouges » en intensifiant son offensive, ce qui « pourrait » décider d’autres parties « à passer à l’action ».

La tension est aussi très vive en Cisjordanie occupée depuis 1967, où trois Palestiniens ont été tués dimanche matin par des tirs de l’armée israélienne, selon le ministère de la Santé de l’Autorité palestinienne. Depuis le 7 octobre, plus de 110 Palestiniens ont été tués par des soldats ou des colons israéliens.