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« Nous avons besoin d’une pause humanitaire, d’une trêve humanitaire à Gaza », a déclaré lundi la ministre canadienne des Affaires étrangères, Mélanie Joly, alors que les bombardements israéliens se poursuivent sur l’enclave palestinienne depuis l’attaque menée par le Hamas en Israël le 7 octobre.
Dans un discours sur la diplomatie canadienne devant l’Economic Club of Canada, à Toronto, Mme Joly a insisté sur l’urgence de cette trêve pour aider la population de la bande de Gaza.
La ministre Joly a rappelé que le Canada avait besoin de l’accord de toutes les parties « pour faire sortir les ressortissants étrangers [de Gaza], y compris les Canadiens ».
Affaires mondiales Canada dit être en contact avec 460 Canadiens, résidents permanents et membres de leur famille, sur ce territoire palestinien, 70 en Cisjordanie et 35 en Israël.
« Nous devons aussi libérer tous les otages », a-t-elle ajouté, insistant sur la nécessité de permettre l’acheminement de la nourriture, du carburant et de l’eau dans la bande de Gaza.
Mme Joly, qui a réitéré la condamnation sans équivoque du Hamas pour ses attaques sans précédent du 7 octobre, a déclaré qu’Israël avait le droit de se défendre contre le terrorisme « conformément au droit international ».
Comme tous les États, Israël a le droit de se défendre contre les attentats terroristes. Il doit le faire en respectant le droit international, car même en temps de crise, il y a des principes à respecter.
La ministre a aussi rappelé que le Canada va toujours « soutenir une solution à deux États, où les Israéliens et les Palestiniens peuvent vivre côte à côte dans la paix et la sécurité, où le droit des Palestiniens à l’autodétermination sera respecté ».
Une position plus ferme réclamée à Ottawa
« Le Canada doit réclamer un cessez-le-feu immédiat pour protéger les vies à Gaza, en Cisjordanie et en Israël », soutient de son côté Ahmad Al Qadi, de Justice For All Canada, une organisation canadienne de défense des droits de la personne.
M. Al Qadi a également montré du doigt les élus canadiens. « Les membres du Parlement, a-t-il dit, au lieu de s’opposer à la violence, ont donné carte blanche à Israël pour faire ce qu’il veut. »
Il a aussi dénoncé « une campagne de propagande de masse visant à dépouiller les Palestiniens de leur humanité afin de justifier une guerre contre des civils et des crimes de guerre. Et c’est exactement ce qui s’est passé. […] Chaque civil, quel qu’il soit, mérite de vivre en paix », a-t-il insisté en conférence de presse à Ottawa.
Habib Khoury, de l’Association des Canadiens arabes palestiniens (APAC), a rappelé que « ce n’est pas le premier cycle d’agression. Il se poursuit à Gaza, assiégé depuis 16 ans », a-t-il martelé.
« Ce qui se passe ici relève du racisme, de la discrimination et de la punition collective, et le monde doit se réveiller », a ajouté M. Khoury.
Itay Raviv, qui compte quatre membres de sa famille qui sont otages du Hamas, a de son côté reproché au gouvernement canadien de ne pas exercer tout son poids. « Il n’y a pas assez de pression. Le Hamas est une organisation terroriste et ne collabore avec aucune organisation internationale », a-t-il dit en conférence de presse à Ottawa.
Cette guerre a commencé lorsque des militants du Hamas ont lancé des attaques meurtrières contre Israël, le 7 octobre dernier. Plus de 1400 Israéliens, dont une majorité de civils, ont été tués dans ces attaques, a indiqué le gouvernement israélien, dont l’armée a répondu avec force en bombardant Gaza et en lançant une offensive terrestre.
Depuis, plus de 8300 Palestiniens ont été tués, selon le ministère de la Santé de Gaza, enclave dont le territoire est contrôlé par le Hamas.