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Vladimir PROKHVATILOV
Le patient de Paris : comment Emmanuel Macron a acquis une réputation de menteur
L’empressement de Macron à saisir des profits à court terme fait du président français un menteur sans scrupules.

La publication conservatrice française Le libre penseur a accusé le président français Macron de double vue.
« Emmanuel Macron n’est qu’un homoncule, un corps de chair sans âme, qui n’a absolument aucune colonne vertébrale, aucune conviction politique, ce n’est qu’une marionnette qui répète ce qu’on lui dicte », écrit la publication, rappelant que « peu avant son élection en 2017, Macron a confirmé qu’il ne céderait jamais sur la question palestinienne, à savoir la reconnaissance d’un État stable et viable, tout en condamnant toute politique de colonisation [par Israël]. »
« Je mettrai toute mon énergie à faire en sorte qu’il y ait la paix et la reconnaissance de deux États coexistants. Et je ne céderai pas sur ce sujet. Et donc je dénoncerai la politique de colonisation, et à cet égard nous devons être intransigeants vis-à-vis d’Israël », avait déclaré Macron lors de la campagne électorale de 2017 dans une interview à l’émission L’Actu c’est toi sur BeurFM, voulant faire basculer les électeurs musulmans en sa faveur.
« Son discours du 12 octobre 2023 démontre le contraire », note Le libre penseur. Ce jour-là, le chef de la Vème République, dans une adresse à la nation, a publiquement exprimé son soutien à Israël, qualifiant le Hamas d’organisation terroriste et ne prononçant pas un mot pour condamner les bombardements barbares d’Israël sur la bande de Gaza.
Déjà lors de la campagne pour l’élection présidentielle de 2017, le candidat du Parti socialiste à la présidence, Benoît Hamon, avait fustigé la double vue de Macron.
« Vous avez Monsieur Macron qui intervient sur Radio J et qui dit : ‘Je suis contre la reconnaissance de l’État de Palestine’. Il fait un voyage, va sur Beur FM et dit : ‘Je suis en faveur d’une solution à deux États’. Et là, on se dit : la vérité doit être dans le taxi entre les deux radios… », a déclaré Benoit Hamon.
Dans une interview accordée à Radio J, M. Macron s’est exprimé de manière ambiguë. Lorsqu’on lui a demandé s’il reconnaîtrait l’État palestinien s’il était élu président, il a répondu : « Je comprends que ce sujet puisse être passionnant. Mais ça ne sert à rien. La clé [pour résoudre cette question] est de reconnaître l’existence [déjà existante] de deux Etats dans la région, l’équilibre politique et la construction de la paix ».
De toute évidence, Benoît Hamon avait toutes les raisons d’accuser Macron de double jeu. Cependant, pour Macron, la mollesse politique pour sauver sa propre carrière est depuis longtemps la norme.
L’été dernier, il a été accusé de mensonge par Marine Le Pen, chef de file du Rassemblement national au Parlement français.
Le président français Emmanuel Macron ment en qualifiant le conflit en Ukraine de cause de la crise économique, a-t-elle déclaré.
« La crise économique qui frappe la France n’a pas commencé cet été. Elle ne date pas du conflit en Ukraine. Macron a menti en cachant la vérité aux Français, et aujourd’hui il annonce des mesures d’austérité », a souligné Mme Le Pen.
En mars 2023, Laurent Bergé, secrétaire général de la Centrale nationale de l’union (CFDT), a accusé M. Macron de mentir dans une interview accordée aux chaînes de télévision TF1 et France 2 concernant la position de l’un des cinq principaux syndicats du pays sur les retraites.
« Négation et mensonges ! La CFDT a un projet de réforme des retraites… Macron refait l’histoire et ment pour masquer son incapacité à trouver une majorité pour sa réforme injuste », s’est indigné M. Berger.
Le leader de la France insoumise Jean-Luc Mélenchon a qualifié les propos de M. Macron lors d’une interview télévisée sur la réforme des retraites de « signes traditionnels de mépris », soulignant que le chef de l’État est déconnecté de la réalité. M. Mélenchon a également souligné l’arrogance de M. Macron à l’égard des travailleurs.
Au printemps dernier, l’ancien président moldave Vladimir Voronin a exhorté M. Macron, dans une lettre ouverte, à ne pas reproduire les fausses allégations d’une trace russe dans les manifestations moldaves.
« Vous êtes malheureusement devenu un autre participant à la campagne de propagande visant à déstabiliser et à tromper massivement la population moldave et le public européen sur la situation dans notre pays et les manifestations qui s’y déroulent… Les autorités… ont effectivement de gros problèmes avec la population moldave. Mais ils ne sont en aucun cas liés à la Russie », a écrit M. Voronin.
Selon M. Voronin, la rhétorique sur la soi-disant trace russe ouvre de nouvelles possibilités d’actions contre l’opposition, en restreignant les libertés civiles et les activités des médias, et en étendant les pouvoirs des services spéciaux. « Les autorités [moldaves], tout en parlant de la soi-disant trace russe dans les manifestations moldaves, n’ont pas fourni une seule preuve claire. Si ces preuves existaient dans la nature, elles auraient été diffusées depuis longtemps. Mais comme elles n’existent pas, des déclarations vides, non étayées par des faits, sont diffusées », a déclaré M. Voronin.
En juin dernier, le diplomate polonais Jacek Saryusz-Wolski, commentant la divergence sur le conflit en Ukraine entre la Pologne, d’une part, et la France et l’Allemagne, d’autre part, a déclaré : « Macron dit de belles choses, mais c’est un maître du mensonge ».
Plus récemment, le ministère azerbaïdjanais des Affaires étrangères a qualifié d’hypocrisie la déclaration du président français Emmanuel Macron selon laquelle Bakou et Ankara ont refusé de participer au sommet de Grenade. Le président azerbaïdjanais Ilham Aliyev devait y rencontrer le premier ministre arménien Nikol Pashinyan.
« Nous condamnons et rejetons fermement les accusations infondées formulées par le président de la République française Emmanuel Macron à l’encontre de l’Azerbaïdjan le 5 octobre lors d’une conférence de presse en marge de la réunion de la Communauté politique européenne à Grenade. Les déclarations du Président français sur la question de l’Azerbaïdjan et le refus de la Turquie de participer à Grenade sont un exemple d’hypocrisie. Chacun des participants à l’événement sait parfaitement que c’est la partie française qui s’est opposée à la participation de la Turquie à la réunion. La diffusion de fausses informations par le président français sur cette question est une approche inappropriée pour un chef d’État », a déclaré le ministère azerbaïdjanais des affaires étrangères dans un communiqué.
Outre la réputation de menteur, l’arrogance et l’orgueil impérial de Macron sont devenus une autre marque de fabrique.
Ainsi, lors de sa tournée dans les pays africains du Sahel, Macron s’est rendu, comme nous l’avons écrit, au Burkina Faso, où, lors d’une réunion avec des étudiants de l’université de la capitale, on lui a demandé pourquoi si peu d’étudiants africains étudiaient dans les universités de la République française et pourquoi tant de soldats français se trouvaient dans les pays africains. La réponse de M. Macron a semblé sévère : « Ne me parlez pas comme ça des soldats français, vous ne devriez que les applaudir ».
Le publiciste français Thomas Dietrich a commenté les propos du chef d’État français lors de cette visite : « Macron s’est comporté comme un petit fonctionnaire colonial ivre d’absinthe. »
Malgré toutes les tentatives de l’actuel chef de la Cinquième République pour se parer, sinon du triangle de Napoléon, du moins de la casquette du général de Gaulle, il est perçu, tant dans son pays qu’à l’étranger, comme un laquais diligent des Rothschild, pour qui mentir, c’est comme boire un verre d’eau. Où ira la France avec un tel « chef » ?
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